Justice Website Design, Content and the Reports © April 2, 2002 by Eric Krause, Krause House Info-Research Solutions (© 1996)
All Images © Parks Canada Unless Otherwise Designated

  Researching the Fortress of Louisbourg National Historic Site of Canada
  Recherche sur la Forteresse-de-Louisbourg Lieu historique national du Canada

The Administration Of Justice At The Fortress Of Louisbourg (1713-1758)

1731

  • Requête de Jeanne Cromié, épouse de Jean Laumonier, contre son mari. Folios 877-888: 1731, 15 mars G2 180 Folios 877-888 H J 31 Archives Nationales, Section Outre-Mer, G2, Volume 180

PLAINTE DE jeanne CROMIE contre son mari, March 15, 1731

[877] Suplie tres humblement Jeanne Cromié Disant qu'en 1719 elle Epousa Jean Lamonier maitre tailleur de pierre Residant en cette ville, et que des les huit a dix premiers Jours de leur mariage son mary S'abandonnant alivresse commença dela maltraiter, sans qu'elle lui en eût donné lemoindre sujet.

Il a Depuis continué ses debaushes et poussé ces maltraitemens a un tel excès, quil a plusieurs fois tant Batû la Supliante qu'elle est [878] resté sur la place sans connoissance ou elle seroit peut être morte, sans le Secours des voisins, qui acourant aux Bruit larashoient des mains de ce Brutal.

La Supliante qui a toujours eû un vray et unique atashe pour son mary, sêst Efforcée a Suporter patiament Ses mauvaises humeurs et a Soufert en gemissant les coupes quil lui a donnes; sans vouloir sen plaindre en Justice; croyant quil se corrigeroient, et que les attentions quelle avoit pour lui le feoit rentrer en soy même, et que dans la Suite ils vivroient ensemble dune union conjugale.

Mais loin de la il sçest de plus en plus plongë dans les debaushe [879] S'en ivrant presque Journellement: et Dans cet Etat se formant des shimêres et vaine fantosme, dune passion La touse [toiché ?] sa raison ce shengeant en fureur; il exerce sur la Supliante tout ce que la Brutalité animée de vapeur de Boisson peut lui auggerer de plus outrageant.

Ce Seroit a Buser nos Seigneurs des bontés du conseil que de decrire icy les divers outrages que la Supliante a receû de son mary, ils ne sont pour son malheur, que trop notoires, ayant été si souvent reiteré, au scandale de tout le voisinage, tout le monde sçait leur mauvais [880] menage: même les puissances de cette Colonie ont eû la bonté d'employer leur autorité, pour faire cesser le desordre de laumonier et lobliger arecevoir son Epouse qui avoit ete forces dabandonner les maisons accuse de ses mauvais traitements.

Cependant comme il est necessaire que la Supliante pour parvenir aux fins d'une separation dhabitation, cite quelque effet desdits maltraitement, elle dira qu'outre les injures que son mary vomit journellement contr'elle, il affecte damerer expres ses camarades ou autres hommes etrangers, pour dire [881] en leur presence a son Epouse toutes les Sotises imaginable et que la bien Sçeance ne permet pas de repeter, car combien de fois latil traitée du nom des femmes de mauvaises vie? combien de fois sans sujet, ni raison [?'] quil [?].jure, sestil jetté sur elle la frapant a coup de point sur le visage, et acoup de pied sur le ventre, sans avoir aucun menagement pour le fruit dont elle Etoit enseinte? dou il sen est suivi des fausses couches et autres incommodités dont la Supliante a lieu de se plaindre, joint aux mauvais exemple que ledit laumonier [882] donne a leurs enfans dont il scera un jour responsable.

Enfin voicy les derniers traits de la plus noire maliçe et inpudieité [?] que lhomme puis exercer sur sa femme et que la Supliante ne peut reveler sans être toushée de la plus cuisante douleur.

Laumonier Etant dans ses paotien [?1 ordinaire de debaushes se retirant a heures indue a souvent amené ses camarades chez luy; ou trouvant son Epouse coushée, la faisoit lever nue en chemise (sans examiner lêtat ou une femme peut etre) et ne voulant pas souffrir quelle prise ses jupes lui faisoit dans [8831 cette condition verser a boire a vu chacun, et même a eu le frontée Bassesse de la trousser devant des hommes, leur disant, lors que vous voudrez vous divertir, voila ma femme, nesçe pas une Jolie putin?

Il a fait plus car voulant ashever ses cruautéz il planta un jour une fishe dans une traverse dela maison et prepara une corde disant asa femme quil vouloit la pendre ce qu'il auroit peut être fait, si elle ne se fut eloigné de lui.

Le Curé de la parroisse a fait plusieurs fois son possible pour en gager lamonier a finir [884] son commerce criminelle &.vivre avec si femme au ce uinon [sic] a quoy il na pû reussi; puis qu'il en. presençe du curé il maltraita la Supliante. Ainsi comme elle se voit continuellement exposée a toutes sortes de dangers qui pouroient l'entrainer a une fin tragique: elle a eté conseillée, tant pour le repos de sa consçience, que pour la Sureté de savie, de presenter requeste au Conseil en separation de corp et de biens, avec le dit laumonier, êtant Lunique moyen qui lui reste pour pouvoir vivre Cretionnement, et de tourner les mauvais exemples que [885] ses enfans recoivent des derangements de leur pere et enfin arreter le scandale que laumonier donne au publie par son mauvois menage.

A Ces Causes et autres quil plaira ala cour Suplie de droit La Supliante requiert

Qu'il vous plaise nosseigneurs lui permettre de faire assignera votre premiere audience et par extraordinaire le dit l'aumonier pour vou [sic] ordonner quils demeureront des a present Separees de corps et de biens (asks for an inventory and division of their property and that she be given half ] [886] ... condamne Laumonier a lui Remettre en outre, et sans delay les hardes et Linges qui sont alusage dela Supliante avec depence tant pour les frais de sa pension dans la communauté de religieuse ou elle sest retirée, que ceux de Justice ...

[Permission was granted to have Laumonier brought to court.]

Summarized Court Cases, 
Trials, and Interrogations: Criminal