L'ILOT 17

PAR

H. PAUL THIBAULT

Septembre 1972

(Fortress of Louisbourg
Report Number H D 20)

INTRODUCTION

[PAGE 63:]

INTRODUCTION:

[PAGE 65:]

Dès les débuts de Louisbourg, le territoire de la ville fut divisé en îlots numérotés de 1 à 45, et à l'intérieur, chaque terrain fut identifié par une lettre de l'alphabet. L'îlot 17 est situé sur le versant nord-est d'un promontoire rocheux occupé par le Bastion du Roi, au sud de l'ilot L.

L'avant plan de la ville en 1716, lui accorde la même longueur que l'îlot 1 sur la rue Royale et la même largeur que l'îlot 16 sur la rue [PAGE 66:] Toulouse, mais une largeur de 42 pieds [Le pied francais utilisé à l'Isle Royale mesurait 1.066 pieds anglais. Lorsque j'emploie le terme pied, il s'agit de l'ancienne mesure francaise et j'utilse foot ou feet pour désigner le pied anglais] seulement à l'ouest (fig. 1) [NOTE 1].

L'année suivante, la construction de casernes temporaires réduit ces dimensions (fig. 2): trois édifices de 60 pieds de long sur 30 pieds de large occupent le sud des terrains B et C [NOTE 2]. Tout l'îlot est alors réservé comme "Emplacement pour l'artillerie" [NOTE 3]. Pendant l'absence de l'ingénieur en-chef de Verville, le gouverneur Saint-Ovide de Brouillan et le commissaire [PAGE 67:] ordonnateur de Soubras décident

"de faire prolonger de 46 pieds le corps de casernes opposé à la prison et d'y faire une cheminée double ... de faire un quatrième logement de 78 pieds de long avec deux autres cheminée doubles, parallèles au corps de caserne qui regarde le côté nord, pour placer ces troupes rassemblées ... de fermer cette petite place de barrieres, pour y [PAGE 68:] contenir le soldat et le disposer à une discipline plus exacte ... de faire mettre le corps de garde et la prison en état ... "

Ces additions ne modifient cependant pas davantage le caractère de l'îlot, puisqu'elles sont faites du côté sud [NOTE 4].

En 1720, l'îlot est choisi comme nouvel emplacement pour les bâtiments du roi, y compris le hangar d'artillerie, [NOTE 5] et l'érection des casernes du Bastion du Roy entraîne l'élimination progressive des casernes temporaires qui disparaissent complètement vers 1724 [NOTE 6].

[PAGE 69:]

Les terrains A, B et C sont concédés dès 1720, avec 132 pieds de profondeur et 60 pieds de largeur, [NOTE 7] tandis que le terrain D, concédé l'année suivante, a 72 pieds de face sur la rue Royale et 66 pieds de profondeur (fig. 3) [NOTE 8]. Vers 1725, la construction de la glacière de Louisbourg réduit de moitié le terrain C, [NOTE 9] de sorte que l'îlot 17 n'est plus que

"De 20 toises de face sur la rue Royalle et de 22 toises de profondr. le long de la rue toulouze d'une part et de 22 toises [PAGE 70:] de face sur laditte rue Royalle sur 11 toises de profonde de l'autre part contenant en superficie 24552 pieds quarrés" (fig. 4)[NOTE 10].

A l'intérieur de ce cadre géographique, l'îlot n'en continue pas moins de se transformer. En 1741, le terrain D est exproprié pour les besoins du service du roi, [NOTE 11] et, entre cette date et 1745, le terrain A est divisé en deux (fig- 5) [NOTE 12]. L'occupation anglaise de Louisbourg, de 1745 à 1748, n'apporte aucun changement majeur et la dernière modification sous le [PAGE 71:] régime français se produit vers 1756, alors que le propriétaire du terrain C empiète de 7 ou 8 pieds sur le terrain D et de 3 ou 4 pieds sur celui de la glacière (fig. 6) [NOTE 13].

Après le second siège de la ville en 1758, l'îlot se transforme considérablement; il est agrandi au sud, deux nouveaux édifices apparaissent sur le terrain A et les propriétés subissent divers changements de limites (fig. 7) [NOTE 14]. Mais le transfert de la garnison britannique à Halifax en 1768, [NOTE 15] accélère l'abandon de Louisbourg et l' îlot 17 subit le même sort. [PAGE 72:] A partir de cette date, il n'y aura plus que des ruines sur ces terrains. En 1861, lîlot fait partie de la concession de "Dennis Kennedy and others", qui inclut presque toute l'ancienne ville de Louisbourg [NOTE 16]; avant 1922, une partie de cette concession, y compris l'îlot 17, passe entre les mains de la Cape Breton Railway, puis retourne au domaine de la Couronne [NOTE 17]. Il semble cependant qu'aucun édifice n'ait été érigé sur l'îlot aux 19ième et 20ième siècles.

ENDNOTES
I. [PAGE 173:]

[NOTE 1:] A.F.L., M.C., 716- 2. ;
[NOTE 2:] A.F.L., M.C., 717-2. ;
[NOTE 3:] A.F.L., M.C., 718-2. ;
[NOTE 4:] Saint-Ovide de Brouillon et Soubras au Conseil de la Marine. Louisbourg, 15 juillet 1719. Séance du Conseil du 27 août 1719. A.N., Col., C 11 B, vol. 4, ff. 52-55v; A.F.L., M.C. 720-2 et 720-4.;
[NOTE 5:]Linda HOAD. Boulangerie, Hangard d'Artillerie, New England Storehouse. (Louisbourg, 1967) et A.F.L., M.C., 720-2. ;
[NOTE 6:] Bourville à Maurepas. Louisbourg, 5 décembre 1723. A.N., Col., C 11 C, vol. 15, f. 242. ;
[NOTE 7:] A.F.L., M.C., 722-1, 723-2, 723-3, 723-4 et 724-2. ;
[NOTE 8:] "Arrest qui confirme les concessions faites dans la ville de Louisbourg jusqu'au 15 octobre 1734." Louisbourg, 5 avril 1735. A.N., Col., C 11 G, vol. 13, f. 102v. ;
[NOTE 9:] H. Paul THIBAULT. La Glacière de l'îlot 17. (Louisbourg, 1968). ;
[NOTE 10:] Vallée, vu par Saint-Ovide de Brouillan et Lenormant. "Etat des terrains concédés dans la ville de Louisbourg sous le bon plaisir du Roy par messieurs les gouverneur et commissaire ordonnateur de l'Isle Royalle jusqu'au 15 0 [sic - ième] octobre 1734 et autres dont sa Majesté a disposé par son mémoire du 31e may 1723". Louisbourg, 24 octobre 1734. A.N., Col., C 11 B, vol. 15, f. 34. ;
[NOTE 11:] Duquesnel et Bigot à Maurepas. Louisbourg, 10 octobre 1741, A.N., Col., C 11 B, vol. 23, ff. 7-12v. [PAGE 174:] ;
[NOTE 12:] Nous discuterons plus en détail cette question au chapitre 1. ;
[NOTE 13:] Prévost à Machault. Louisbourg, 1 octobre 1756. A.N., Col., C 11 B, vol. 36, f. 147. ;
[NOTE 14:] A.F.L., M.C., 767-1 et 768-1. ;
[NOTE 15:] Mich Franklin. "The State of the Town of Louisbourg, on the 10th of August 1768". Halifax, 26 septembre 1768. P.R.O., C.O. 217, vol. 25 (Nova Scotia) A83, ff. 135-141. ;
[NOTE 16:] A.F.L., M.C., 861-1. ;
[NOTE 17:] A.F.L., M.C., 922-1.