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Researching the Fortress of Louisbourg National Historic Site of Canada
  Recherche sur la Forteresse-de-Louisbourg Lieu historique national du Canada


Le destin aventureux d'Augustin du Bosc Henry

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Copie du Mémoire de Mr Franquet, directeur des fortifications, formé à la demande de Monsieur le Chevalier de Drucourt, sur l’Etat actuel auquel se trouve la Place de Louisbourg le 24 juillet au soir.

Des fortifications de face à la terre

En considérant la droite des ouvrages appuyés au profil à la merde la porte Dauphin, et la gauche à celui des ouvrage du Bastion Princesse, l’on dira que le premier profil à la mer, comprenant le batardeau est déchiré par le canon qui ne le voit que d’écharpe, et que le passage des eaux et la vanne qui soutient cinq pieds d’eau dans le fossé, ne sont nullement endommagés.

Que l’angle flanqué du Bastion Dauphin et sa petite face droite en retour vers la porte sont ébréchés jusqu’à deux pieds au dessus de la contrescarpe , de manière qu’il reste encore neuf à dix pieds de revêtement à abattre ce que l’ennemi ne saurait faire sans placer du canon sur le Chemin Couvert.

La face gauche est ébréchée dans son étendue, néanmoins sans que les ruines du revêtement permettent d’y monter.

Le parapet de la face droite quoique épaissi s’éboule avec facilité et en diminuant de la hauteur, il donne prise à battre les pièces en rouage et sa face gauche, les embrasures en sont en si mauvais état, qu’on serait d’avis de les masquer et de ne s’occuper dorénavant qu’à tire un feu de mousqueterie de son parapet.

Le cavalier qui est au dessus est totalement ruiné, son revêtement en charpente n’a pu résister à l’étonnement du canon., de manière que les ruines embarrassent la manoeuvre et la communication le long du terre-plein de la dite face gauche.

Le flanc gauche de ce bastion est encore dans sa vigueur.

La Courtine qui conduit au bastion du Roy, malgré deux épaulements qui la traversent , est enfilée en partie et écharpée dans l’autre , principalement à son extrémité vers le flanc du dernier bastion.

Les deux pièces qui sont à couvert de la deuxième traverse sont encore en vigueur, mais leur revêtement quoiqu’étançonné en dehors se ruine tous les jours, plus par l’effet de nos propres canons, que par ceux de l’ennemi.

Les 5 pièces du flanc droit du Bastion du Roy se soutiennent en vigueur quoique vivement baillés, son revêtement extérieur n’est qu’ébréché ; mais ces embrasures faites en charpente s’ébranlent tous les jours, comme elles sont formées par chassis posés, l’un sur l’autre avec des entretoises qui les lient ensemble à queue d’ hironde sur toute l’épaisseur des merlons , il est à craindre qu’on ne puisse les réparer sans beaucoup de tenue.

Les embrasures de la face droite sont dans un mauvais état, on a voulu les réparer la nuit dernière, mais ayant été construites en maçonnerie, il n’y a pas eu moyen d’y employer des saucissons , de façon qu’on a préféré de les masquer, le canon ennemi plonge dans toute cette face et découvre à revers tout son flanc gauche.

La Courtine qui conduit du Bastion du Roy a celui de la Reine n’a d’inconvénient que d’être enfilée et plongée, son parapet est en état, mais son terre-plein que l’on a voulu traverser d’épaulement se trouve si embarrassée qu’une troupe n’y peut marcher qu’avec précaution.

Le flanc droit du Bastion de la Reine n’a point encore souffert.

Les quatre embrasures dont on a percé sa face droite sont totalement détruites et son revêtement qui a souffert plus d’impression de l’étonnement de notre canon que de celui de l’ennemi s’ébrèche tous les jours.

Les trois pièces qui sont à Barbedette vers son angle flanqué, sont en bon état, il est vrai que l’on n’y tire point et que ‘l’ennemi semble empr.... de les démonter.

La face et le flanc gauche de ce Bastion , la Courtine suivante et le flanc en face droite du bastion Princesse sont dans leur premier état.

Le Chemin Couvert d’entre le profil des ouvrages du Bastion Dauphin et la Place d’Armes droite et la demi-lune qui couvre la courtine d’entre le Bastion Princesse et celui de la Reine, est vu de revers et écharpé par quelques coups de canons qui échappent de leurs objets, la partie la plus maltraitée est celle d’entre ledit profil et la place d’Armes de l’Epaule gauche du Bastion Dauphin, le soldat ne s’y tient qu’avec bien des risques, et les palissades en seraient totalement détruites sans la précaution de remplacer tous les jours celles qui sont enlevées.

Il résulte des parties attaquées plus vivement que d’autres , que le dessein de l’ennemi est de mettre en brèche le bastion Dauphin, qu’il en fait son attaque principale , et que même espère-t-il par la supériorité de son feu engager la place à composition sans être obligé a un logement sur le Chemin Couvert pour battre les parties du corps de la Place que son feu éloigné ne saurait découvrir.

de l’intérieur de la Place

Les ouvrages de la gorge de la ville étant plus bas de 14 à 15 pieds que le revêtement du Corps de la Place, donnent des facilités à l’ennemi d’en traverser l’intérieur par son feu de toutes parts, et de donner tant d’inquiétudes qu’il n’y a pas un seul coin où on ne couvre des risques, le feu y est croisé par toutes les batteries établies de la parallèle qui règne depuis la Côte du Port jusqu’à la Pointe Blanche, le Corps des Casernes du Bastion du Roy et ceux du Bastion de la Reine sont brumés de maniére que les troupes sont répandues dans la ville et le long des talus intérieurs qu’ils y sont tout au plus à l’abri des éclats de bombes, aussi n’y a t il pas de jour qu’il n’y ait plusieurs soldats de tués ou blessés.

Le seul feu dont ai tiré de ce front à été de l’Eperon situé a droite de la porte Dauphine, mais ses trois embrasures qu’on ne destinait que contre une troupe qui aurait tenté de le glisser le long du profil des ouvrages, ayant été ruiné par un feu supérieur de l’ennemi, l’on a été obligé de les masquer.

La salle aux armes ayant été maltraitée d’une bombe, on y perdu quantité de fusils qui nous feront faute dans le remplacement de ceux qui crèvent tous les jours.

Les magasins n’ont point encore souffert et les vivres n’y manquent pas.

Les troupes démontent toujours beaucoup de volonté et de vigueur et les habitants semblent saisi du découragement.

de l’ hôpital

Il n’y a point un endroit ici où l’on puisse mettre les malades et les blessés à couvert que dans les casemates que l’on a affectés à Messieurs les officiers blessés, les autres sont à l’hôpital de la Charité et répandus dans les maisons particulières aux risques d’y être brûlés et assommés par les bombes.

fait à Louisbourg le 25 juillet 1758 au matin signé Franquet


supplément

Au mémoire ci dessus du 25 juillet, conformément à la visite faite le 24 aux susdits ouvrages de la Place.

La brèche de la face droite du bastion Dauphin s’étant accrue jusqu’au 26 au matin, au point que suivant l’avis des officiers du Conseil, l’ennemi pourrait partir de ses ouvrages avancés pour venir combler avec des fascines le fossé et de là monter par la brèche sur le Bastion que son mauvais état à son étranglement par le Cavalier qui est en ruine, ne permettront pas de défendre avec vigueur.

L’on a remarqué ce matin que l’ennemi avait ouvert 5 embrasures à une nouvelle batterie et que le feu en paraissait dirigé sur la face droite du Bastion du Roy d’où pourrait s’en suivre une seconde attaque, laquelle pourrait devenir la principale.

Vers une heure de la nuit du 25 au 26, il y a eu une forte alerte occasionnée par l’incendie du vaisseau " le Prudent " que l’ennemi avait attaqué avec des berges et des chaloupes, il s’empara en même temps de l’autre vaisseau " le Bienfaisant " que l’on aperçu au jour avoir été conduit au fond de la baye.

Cette opération ayant réussi à ses souhaits, en rappela d’autres dont cette place était susceptible

la première était que l’ennemi au moment qu’ils nous soupçonnerait occupés de la défense des brûlés, ne fît une descente à la Pointe à Rochefort pour faire diversion de nos forces

qu’il ne vint avec les dites berges et chaloupes attaquer de vive force le front du Port

qu’il n’embossa deux vaisseaux vis à vis du mur crénelé pour le battre à ruine , manoeuvre qu’il pourrait commencer à l’entrée de la nuit et celle de son attaque qu’il méditerait à la Place

tous les revêtements en maçonnerie de la place étant en mauvais état et leurs ruines s’étant accrus par l’étonnement de notre canon autant que par le feu de l’ennemi, semblent augmenter l’inquiétude d’y être enlevés d’un coup de main.. D’ailleurs les membres du Conseil exposent les risques que courent les soldats d’être tués ou assommés sous les pretendus blindages

et enfin que le nombre des malades augmentant et les secours diminuant , d’ailleurs exposés à être brûlés ainsi que la direction du feu de l’ennemi saisirait le moment de l’incendie pour faire les attaques mentionnées ci dessus

Ces considérations paraissantes assez fortes pour obliger les assiégés à prendre vu un parti dans les circonstances , on les a exposées ici du consentement du conseil par l’avis des membres pour concourir à le déterminer le plus prudent dans la situation présente

Toutes ces considérations étant du sûr, de l’aveu des membres du conseil, et bien fondées, chacun d’eux à mis ci au bas l’avis qu’il croit juste sur le parti à prendre sur sort de la Place.

Signé Franquet, le Chevalier de Drucourt, Prévost, Bonnaventure, Desgouttes, la Houillère, St Julien, Marin, Danthonay


Résultat du conseil de guerre assemblé par Monsieur le Chevalier de Drucourt le 26 juillet 1758 au matin sur le parti à prendre concernant la place de Louisbourg assiégées par les anglais.

" Vu la situation de la Place exposée par le Conseil, la brèche qui est estimée praticable, n’étant défendue par aucun flanc et ne présentant d’autre feu que celui d’une cinquantaine d’hommes sur le Bastion Dauphin et à l’Eperon.

N’ayant aucun secours à attendre et nul autre espoir que l’ennemi sur le brèche pendant qu’il réussira dans l’une des autres parties qu’il peut attaquer en même temps et qui le rendra également maître de la Place et l’expose à être enlevée de vive force , ce qui devient encore plus facile, les vaisseaux ne servant plus de défense à la partie du quai de la Grave.

Mon avis est qu’il convient mieux au service du Roy d’essayer d’avoir une capitulation qui conserve le sort des troupes, des équipages et des matelots qui sont ici, ce qui peut être ne serait pas accordé si l’ennemi réussissait dans quelqu’une des attaques qu’il formerait s’il faisait une entreprise générale.

Le retard d’un ou deux jours pouvant être très préjudiciable soit par l’incendie de l’hôpital, soit par l’incendie des magasins dont la privation entraînerait la perte d’une partie des sujets qui sont à Louisbourg par les difficultés que l’on trouverait de la part des anglais à fournir des vivres aux troupes, aux matelots et aux habitants jusqu’à leur embarquement et pour la traversée. J’opine pour qu’il soit entré en capitulation avec l’ennemi.

A Louisbourg, le 26 juillet 1758 signé la Houillère "


" Attendu le mauvais état de la Place et tout ce qui est détaillé dans le mémoire que Monsieur Franquet a fourni à Monsieur le Chevalier de Drucourt, gouverneur, indépendamment de l’état général des malades , de la quantité de morts, de blessés, le défaut d’armes à feu, de la ruine de nos batteries et de la famine certaine si on éprouve un nouvel incendie ...Je suis d’avis qu’on entre en traité de capitulation

A Louisbourg le 26 juillet 1758 signé Prévost "


" La brèche paraissant praticable à la partie de la porte Dauphine et d’autres parties du pourtour de la place, susceptibles d’attaque ,tous en mauvais état, tant par l’étonnement de notre feu que par le grand feu des ennemis, tous le coté du Port escaladable dont les ennemis sont maîtres aujourd’hui. Les troupes extraordinairement fatigués, les incendies des deux corps de casernes les ayant mises dans le cas d’être sans asile, ne sachant ou se tenir dans la ville par le feu du canon des ennemis et une quantité étonnante de bombes jour et nuit me font opiner d’en venir à la voie d’une capitulation

A Louisbourg le 26 juillet 1758 signé Denis de Bonnaventure "


" Messieurs les membres du Conseil m’ayant fait l’honneur de m’y admettre après avoir visité avec ces messieurs le 25 au soir, les ouvrages qui sont abattus par le canon ennemi, tels que le Cavalier Dauphin, je certifie que la brèche au Cavalier, y est praticable, et que vu l’exposé du mémoire, mon avis est que l’on entre en pourparler de capitulation .

Ce 26 juillet a huit heures du matin signé Desgouttes "


" Vu le résumé de Mr Franquet sur le mauvais état de la place et du défaut de ressources pour en réparer les brèches qui y seront faites, puisqu’on ne trouve pas les moyens de remédier à celle qui est déjà à la face droite du Bastion Dauphin, n’y aucune des choses qu’il faudrait pour réparer les embrasures de la face gauche dont l’intérieur et la batterie est remplie du décombres de son Cavalier. Je pense qu’il est expédient de demander un pourparler avant d’attendre que les fortifications soient plus endommagés pour avoir une capitulation convenable tant aux habitants de la ville qu’aux troupes de la garnison qui pourraient être usités ailleurs pour le bien du service

fait à Louisbourg le 26 juillet 1758 signé Saint Julien "


" Vu l’exposé de Mr Franquet à Monsieur le chevalier de Drucourt sur l’exposé de la situation de la Place, et tous les exposés étant vrai, je suis d’avis qu’on demande à capituler .  Signé Marin "


" Vu l’exposé au mémoire de Monsieur Franquet touchant l’état actuel de la Place après l’avoir reconnu ce matin en la compagnie de Monsieur le Chevalier de Drucourt et de plusieurs des membres du Conseil, mon avis est que n’ayant aucun secours prochain à espérer que ne pouvant par la suite nous obstiner à la défense de la Place sans exposer la garnison et les habitants aux plus grands malheurs attendu la quantité de moyens que l’ennemi peut mettre en usage pour s’en rendre maître et la diminution considérable des forces et des moyens de défense, je pense donc que l’on peut entrer en capitulation avec l’assiégeant.

A Louisbourg le 26 juillet 1758 signé Danthonay "


" Vu les avis des membres du Conseil, je me détermine comme eux à envoyer un officier demander une suspension d’armes pour entrer en pourparler avec le commandant anglais

A Louisbourg le 26 juillet 1758 signé le Chevalier de Drucourt "


Au camp devant Louisbourg, le 26 juillet 1758

Le chevalier de Drucourt

Autorisons le sieur Loppinot, aide-major de cette Place, de passer au camp du Général Amherst, lui proposer une suspension d’armes pour enter en pour parler avec son excellence

A Louisbourg le 26 juillet 1758 à 11 heures du matin signé Le Chevalier de Drucourt

" Monsieur,

En réponse du billet que je vient d’avoir l’honneur de recevoir de votre excellence par les mains du sieur Loppinot.

Je n’ai à répondre à votre excellence qu’il a été décidé par son excellence l’amiral Boscawen et moi, que ses vaisseaux devaient entrer demain pour faire une attaque générale sur la ville.

Votre excellence sait fort bien la situation de l’armée et de la flotte et comme son excellence Monsieur l’Amiral ainsi que moi désirons forts d’éviter l’effusion du sang, nous donnons une heure après le reçu de celle ci que votre excellence peut se déterminer de capituler comme prisonnier de guerre ou de prendre toutes les mauvaises conséquences d’une défense contre cette flotte et l’armée.

Nous avons l’honneur d’être avec des très parfaites considérations signé Boscawen, Jeff Amherst "


" Messieurs,

Vos excellences recevront ci joint capitulation que j’ai l’honneur de leur proposer avec d’autant plus de confiance qu’elle est conforme à celle qui a été accordée à la garnison de Mahon. Je n’ai jamais douté que vos excellences, se soient ainsi que moi portées à éviter l’effusion de sang . Mais vous sentez que ma situation à tous égards ne me met pas dans le cas d’accéder à la proposition que me font vos excellences, et je suis fort déterminé à éprouver les suites de l’attaque générale que vous m’annoncez.

Capitulation

proposée par Monsieur le chevalier de Drucourt, capitaine des vaisseaux du Roy, gouverneur de Louisbourg

Tous les actes d’hostilités cesseront jusqu’à ce que les articles de la capitulation soient convenus et signés et tous travaux suspendus de part et d’autres

On accordera à toutes les troupes qui sont actuellement à Louisbourg et dans l’étendue de l’Isle Royale tous les honneurs de la guerre, comme de sortir de la place le fusil sur l’épaule, tambours battants, drapeaux déployés , 24 coups à tirer par homme, mèche allumée, six pièces de canons et deux mortiers avec 20 coups pour chaque pièce. Une chaloupe couverte pour le gouverneur et cinq autres chaloupes aussi couvertes pour la garnison qui ne seront sujettes à visite dans aucun cas.

L’on remettra demain au soir une porte aux assiégeants qui ne pourront faire entrer leurs troupes dans la Place qu’après qu’il auront fourni les vaisseaux nécessaires pour le transport des officiers et des troupes, des matelots, habitants et généralement pour tous les sujets du Roy tant civils que militaires. Que tous leurs sujets officiers, soldats et habitants généralement auront leurs meubles, bagages et effets mobiliers assurés et transportés en France par les vaisseaux de Sa Majesté Britannique ou qu’ils pourront les vendre et en disposer de gré à gré avant leur départ.

Tous les officiers , les troupes et habitants de la ville de Louisbourg et sujets de Sa Majesté Très Chrétienne et ceux qui sont dans les différents ports et autres lieux de l’Isle Royale conserveront aussi leurs bagages, marchandises et effets mobiliers en quelques lieux qu’ils puissent être , ainsi que les bâtiments de mer à eux appartenant mouillés sous le feu du canon de cette place de Louisbourg et dans les différents ports, havres et rivières de l’Isle Royale avec la liberté de les emmener avec eux en France, et pour lesquels il leur sera fourni les passeports nécessaires pour la sûreté de leur navigation en allant en France, et les habitants demeureront paisiblement dans leurs maisons jusqu’au jour de leur embarquement.

Jusqu’à l’ entière évacuation de la Place on jouira dans la ville du libre exercice de la religion catholique apostolique Romaine.

Il sera fourni aux dépends de la Couronne d’Angleterre , les vaisseaux nécessaires et convenables tant en nombre qu’en capacité pour transporter directement en France tous les officiers militaires et civils, toutes les troupes , matelots, les habitants de Louisbourg et de toute l’Isle Royale avec tous leurs meubles et effets mobiliers, les vivres nécessaires, la subsistance générale des uns et des autres , tant jusqu’au jour de l’embarquement , que pendant la traversée, leurs seront fournis en même part et portion qu’on leur fournit actuellement dans la place.

On observera surtout de n’employer aux dits transports que des vaisseaux en état de faire la traversée sans accidents , de ne les point surcharger et de n’y pas entasser du monde de façon à leur faire contracter des maladies. Il sera procédé audit embarquement sans perdre de temps et le transport ne pourra être retardé de plus d’un mois après la signature de la capitulation.

Il sera fourni un vaisseau de guerre pour le gouverneur et l’état major de la place qui sera débarqué au Port de Brest ainsi que toutes les troupes

Quant aux troupes de la colonie, on demande qu’elles soient conduites à Rochefort ainsi que tous les habitants de l’Isle Royale.

Il sera aussi fourni un vaisseau de guerre pour le commissaire ordonnateur et autres personnes de ses bureaux , pour les officiers du conseil supérieur et ceux de l’amirauté

Il sera pareillement fourni un vaisseau de guerre pour l’Etat Major et autres officiers des vaisseaux qui ont été brûlés à Louisbourg par le feu des assiégeants, les matelots seront également transportés à Brest. A l’égard de ceux qui se trouveront hors d’état d’être embarqués pour le présent, on leur fournira tous les secours, les logements et les quartiers dont ils auront besoin jusqu’à leur départ pour France et il leur sera pareillement fourni les vaisseaux nécessaires par Sa Majesté Britannique Les religieux consacrés au service spirituel et temporel des hôpitaux du Roy, pourront librement et sans être inquiétés continuer leurs fonctions jusqu’à l’entière évacuation ainsi que les chirurgiens et autres personnes employées dans les hôpitaux. Il restera pareillement pour le soin des blessés, malades et convalescents un commissaire et deux officiers par bataillons.

Lorsque les troupes sortiront de la place, il ne sera permis à personne de débaucher les soldats pour les faire déserter de leurs régiments et les officiers conserveront sur leurs soldats la même autorité en tous temps et en tous lieux. On observera de part et d’autre la plus exacte discipline

Tous les prisonniers faits de part et d’autre dans l’Isle Royale depuis le premier juin seront rendus.

Le gouverneur de la Place , tous les officiers et les troupes elles mêmes, ainsi que tous les sujets du Roy sortiront de la place sans être sujets à aucun acte de représailles de quelques nature que ce soit et sous quelques prétexte que ce puisse être. La capitulation ne pourra être altérée, mais sera suivie en en son entier au plus grand honneur et avantage de la garnison.

Sous les conditions énoncées aux précédents articles, Monsieur le Chevalier de Drucourt, Gouverneur de l’Isle Royale après que les otages auront été donnés de part et d’autre pour la fidèle exécution des dits articles, consent de livrer une des portes de la ville de Louisbourg avec le fort de l’Isle de L’entrée du Port à ...................Commandant en Chef les troupes de sa Majesté Britannique avec les munitions de guerre, canons et mortiers, à la réserve de ceux mentionnés dans le deuxième article , de lui faire remettre les poudres et munitions qui se trouveront dans la place , de faire indiquer les endroits où sont les mines préparées et chargées.

Comme ainsi de faire évacuer le Port Toulouse, le Port Dauphin, celui de l’Espagnole, la Rivière de Miré, tous les havres et autre lieux généralement nommés ou non nommés qui sont habités dans l’Isle Royale. Toutes les garnisons et habitants de ces ports, havres, rivières et tous autres endroits ci dessus de l’Isle Royale auront leurs bagages, équipages, meubles et effets libres et qu’ils seront transportés en France avec leurs dits effets ou pourront les vendre au plutôt à Louisbourg en vertu des passeports qui leurs seront fournis à cet effet "


" Monsieur

Nous venons de recevoir la réponse qu’il a plu à votre excellence de faire sur les conditions de la capitulation qui vous ont été offerts.

Nous ne changerons point dans nos sentiments là-dessus, il dépend de votre excellence de les accepter oui ou non et vous aurez la bonté de donner réponse là dessus dans demi-heure de temps

Nous avons l’honneur d’être signé Boscawen, Amherst "


" Messieurs,

Pour répondre à vos excellences en aussi peu de mots qu’il est possible, j’aurais l’honneur de leur réitérer que mon parti est le même et que je persiste dans la volonté d’éprouver les suites de l’attaque générale que vous m’annoncez.

J’ai l’honneur d’être signé le chevalier de Drucourt "


Représentations faites à Monsieur le Chevalier de Drucourt au Conseil de guerre tenu à Louisbourg le 26 juillet 1758 à trois heures après midi par Monsieur Prévost , Commissaire général de la Marine, ordonnateur à l’Isle Royale.

" Le mémoire présenté ce matin au Conseil par Mr Franquet en date du 24 de ce mois, ne porte en substance qu’un état apprécié suivant lui de celui actuel des fortifications de cette Place. Mais quoique le supplément qu’il y a point aujourd’hui fasse mention d’une plus grande dégradation dans les ouvrages et à la brèche, il a paru que le conseil pensait encore plus désavantageusement sur la destruction générale de ces objets, car suivant le sentiment de tous les membres du Conseil, le bastion du Roy est fort maltraité et la brèche du Bastion Dauphin très praticable et on a unanimement jugé que l’escalade était encore aisée en plusieurs autres endroits, d’ailleurs il a été reconnu aussi par le Conseil que le reste des troupes de la garnison excédé de fatigues depuis le moi de May n’était plus dans un nombre suffisant pour défendre une attaque que les assiégeants peuvent exécuter maintenant par terre et par mer eu égard aux tristes événements arrivé cette nuit dernière aux deux vaisseaux du Roy " le Prudent " et " le Bienfaisant ". Ces considérations vont ont déterminé , Monsieur , a arboré à 10 heures ce matin le Drapeau sur la Brèche du bastion Dauphin, et à dépêcher un officier pour demander au général des troupes anglaises une suspension d’armes afin de traiter de la capitulation, le général des assiégeants qui a fait répondre qu’il ne donnerait qu’une heure, pour que toute la garnison se rendit prisonnière de guerre, a occasionné un autre conseil, où il a été décidé de soutenir plutôt l’attaque générale par terre et par mer que Messieurs Boscawen et Amherst annoncent par leur lettre commune, que d’accepter des conditions aussi dures, et cette résolution a été prise, quoique le Conseil ait reconnu et avoué que les forces à opposer à l’ennemi étaient impuissantes et la réussite dans ses desseins certaine.

Une telle décision , Monsieur, m’a paru extrême au premier moment et m’a fait naître des idées qui lui sont opposées, sur lesquelles cependant j’ai gardé le silence, lorsque j’ai vu qu’on envoyait de nouveau vers les généraux ennemis, Mr Dauthonnay, lieutenant colonel des Volontaires Etrangers, mais le retour de cet officier qui n’a rien pu gagner sur les esprits. Le parti violent que le Conseil continue de prendre, m’oblige pour le bien de l’Etat, pour la conservation des sujets du Roy et pour épargner les horreurs à l’humanité, de vous mettre sous les yeux ce qui en pourra résulter.

Si dans l’attaque générale que les ennemis menacent de faire et qu’ils peuvent effectuer à présent par la grande supériorité de leurs forces, il y avait espérance de la soutenir avec quelqu’espèces de succès. Je me donnerais bien garde, Monsieur, de vous faire les plus petites représentations, mais le Conseil reconnaît qu’on sera forcé infailliblement de quelque coté. Il a été arrêté , que faute d’un réduit les troupes qui resteront en état d’agir, se retireront derrière le petit étang du demi-bastion Princesse, endroits découverts, sans aucune ressource et au bout de la ville, soit qu’on y soit forcé et détruits, ce qui est plus probable, que deviendront 4000 âmes qui composent les familles de cette ville, 1000 à 1200 malades abandonnés dans différents hôpitaux sous des tentes et équipages en officiers mariniers et matelots qui restent de nos cinq infortunés vaisseaux et des navires particuliers. Ils seront tous exposés au sang et au carnage, aux horreurs que peuvent commettre des soldats effrénés. Entrainés à ces horreurs par un prétendu ressentiment de ce qui s’est passé en Canada et par l’appât du pillage. Ils seront donc tous détruits et la mémoire en sera conservée éternellement dans toutes les Colonies ; car , Monsieur, il ne faut pas considérer seulement celle de l’Isle Royale dans cet instant, puisque de quelque façon que les choses tournent, elle est perdue pour Sa Majesté, mais aussi toutes celles qui sont sous sa puissance et plus encore les Etablissements que le Roy voudra faire dans la suite ; parce que si Louisbourg a subi un sort aussi cruel, il deviendra une barrière de terreur insurmontable pour tous les négociants et qui il viendra dans l’idée de faire le commerce dans les colonies établies, et dans celles naissantes ; encore plus pour tous les habitants ouvriers ou cultivateurs auxquels il serait suscité d’y passer même avec des avantages.

Voilà les considérations, Monsieur, que je vous expose et dont je rendrais compte au Roy notre maître et à son ministre, dans le même esprit que celui du tableau que je vous fais, très persuadé que son service et le bien de l’Etat les exigent..

Il me reste encore , Monsieur, a vous faire observer que les Conseils que vous avez tenus jusqu’à présent n’ont été composés que de militaires, je ne suis point surpris conséquemment de leur opinion, la gloire des armes du Roy, leurs honneurs et celui des corps qu’ils commandent les ont suscités, mais il n’y a que vous et moi, Monsieur, chargés de l’administration de la Colonie et des sujets du Roy qui la composent, aussi ces Messieurs dans leurs voix n’y ont eu aucun égard, ils ne considèrent qu’eux et leur troupe, faits pour être exposés aux dernières extrémités , cela est d’autant plus beau et plus louable, que le moment critique assure pour toujours leurs sentiments, mais remarqués en même temps, Monsieur, ainsi qu’ils l’ont dit eux mêmes, qu’ils ne peuvent ni ne doivent opiner autrement , quoiqu’ils reconnaissent néanmoins en votre présence la justice des raisons que je vous expose en faveur de la vie d’un peuple aussi nombreux.

C’est, Monsieur, à la demande de ce peuple intimidé parce qu’il a appris qu’on était décidé à soutenir l’assaut général des assiégeants, que j’ai résumé les raisons spécifiés dans ce mémoire et j’ai l’honneur de vous les donner par écrit comme vous le désirez..

Fait à Louisbourg, le 26 juillet 1758 signé Prévost "


Ma dernière et positive réponse était partie lorsque Mr. Prévost vint me réitérer les représentations ci dessus et qu’il m’avait faites en conséquence de ce qui allait résulter d’une attaque générale et aussi peut en état d’être soutenue de notre part, qu’il s’ensuivrait la perte totale de tous les négociants et habitants de la ville qui venaient de lui adresser ainsi qu’à moi une requête touchant leur situation, qui était telle pour eux, qu’il y avait lieu de prévoir que personne dorénavant ne voudrait habiter les villes de guerre dans les Colonies, s’ils étaient entraîner dans leurs malheurs.

Ces considérations jointes à l’impossibilité réelle de résister à l’assaut qui devenait certainement général, depuis la perte des vaisseaux du Roy et à la certitude d’être également prisonnier de guerre. Ainsi pour éviter la désolation à tout le peuple d’être enlevés de vive force et après nous être transportés en différents endroits de la ville avec Messieurs Franquet, de la Houillère et Poilly, ne trouvant aucun réduits capable d’y former un retranchement pour se retirer en cédant à l’assaut général, Monsieur le chevalier de Courcerac , qui s’est trouvé présent, a bien voulu se charger de ma part de courir après le porteur de ma dernière réponse et la rapportée.

Nous nous sommes rassemblés aussitôt ; les membres du Conseil ont réitéré de me dire qu’en qualité de militaires, ils ne devaient pas par leurs dits jugements différents que celui de souffrir l’attaque générale ; mais que eu égard aux considérations ci dessus, le Gouverneur et l’Ordonnateur étaient dans le cas de parvenir aux moyens de l’éviter.

En conséquence de ce que dessus et de la situation de la place susceptible d’être enlevée par terre et par mer depuis le défaut des vaisseaux eu égard à l’incendie générale des casernes, n’ayant aucun réduit à mettre la troupe, personne de la milice bourgeoise ne voulant plus paraître sur les Batteries, les malades et les blessés des équipages des vaisseaux dans leurs tentes auprès du mur crénelé, continuellement enlevés du canon et des bombes des ennemis ; je me suis donc déterminé à écrire ce qui suit aux généraux assiégeants :

" Messieurs,

Le peu de temps que vos excellences m’indiquent ne me permet pas d’entrer dans les détails que la capitulation que vous exigés méritent. J’ai chargé Monsieur Dauthonnay, lieutenant colonel auquel j’ai joint Monsieur le Chevalier Duvivier , aide-major général et Monsieur Loppinot, officier major, de régler avec vos excellences les modifications en faveur des habitants et des conditions que vous demandéz.

J’ai l’honneur d’être signé le Chevalier de Drucourt "

..............................

" Monsieur

Nous avons l’honneur d’envoyer à votre excellence les articles de la capitulation signée.

Le lieutenant colonel Danthonnay n’a pas manqué de parler pour les habitants de la ville, et ce n’est nullement notre intention de les faire souffrir, mais de leur donner toutes les assistances dans notre pouvoir.

Votre excellence aura la bonté de signer un duplicata des articles de la capitulation et de ‘l’envoyer ici.

Il nous reste à présent que d’assurer votre excellence que nous saisirons avec beaucoup de plaisir toutes les occasions qui pourront s’offrir pour convaincre votre excellence que nous sommes avec la plus parfaite considération

Messieurs signé Boscawen, Jeff.Amherst "

..............................

Articles de la capitulation

datée du camp devant louisbourg le 26 juillet 1758 entre son excellence l’amiral Boscawen et son excellence le major général Amherst d’une part et son excellence monsieur le chevalier de Drucourt, gouverneur de l’Isle Royale et de Louisbourg, Isle St Jean et de leurs dépendances

1° La garnison de Louisbourg sera prisonnière de guerre et sera transportée en Angleterre dans des vaisseaux de sa Majesté Britannique

2° Toute l’artillerie, les munitions de guerre et de bouche aussi bien que les armes de toutes espèces qui sont à présent dans la ville de Louisbourg, Isle Royale, de St Jean et leurs dépendances, seront livrées sans le moindre dégât aux commissaires qui seront appointés pour les recevoir à l’usage de Sa Majesté Britannique

3° Le gouverneur donnera ses ordres, que les troupes qui sont dans l’Isle St Jean et ses dépendances, se rendront a bord des vaisseau de guerre de l’amiral Boscawen enverra pour les recevoir

4° La Porte Dauphine sera livrée aux troupes de Sa Majesté Britannique demain à huit heures du matin, et la garnison y compris tous ceux qui ont porté les armes, se rangera à midi sur l’esplanade, posera les armes , drapeaux, instruments et armements de guerre, et la garnison sera embarquée pour être transportée en Angleterre dans un temps convenable

5° L’on aura le même soin des malades t blessés qui sont dans les hôpitaux, que de ceux de sa majesté britannique

6° les négociants et leurs commis qui n’ont pas portés les armes seront transportés en France de telle façon que l’amiral jugera à propos.

signé Boscawen, jeff.Amherst "

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Demandes accordées par leurs excellences Monsieur l’amiral Boscawen 
et le Major-Général Amherst

1° Les effets appartenants, tant aux officiers qu’aux soldats de la garnison

2° Ceux du régiment de Cambis déposés à Saint Anne

3° Ceux des habitants de la Place

4° Des vaisseaux de guerre, tant pour les officiers de l’Etat Major, officiers principaux de la Marine et des troupes de terre, que pour le Commissaire Ordonnateur et ses adjoints principaux, que les officiers du Conseil Supérieur.

5° Les femmes et enfants quelconques seront transportés en France à volonté

6° Item, les habitants de la colonie a Rochefort , leurs excellences promettent d’ailleurs toutes sortes de facilités et les agréments que pourront requérir les officiers de la garnison

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" Messieurs

J’ai l’honneur de renvoyer à vos excellences le duplicata des articles de la capitulation que j’ai signé. Monsieur le chevalier Duvivier m’a rapporté que vous pensiez que le nombre de bourgeois qui avaient porté les armes était beaucoup plus considérable qu’il n’est réellement, il consiste en une faible compagnie de Volontaires qui était à la descente, et qui pendant le siège ont été employés sur les batteries, comme cet objet est de très peu d’importance, vos excellences me feraient plaisir de les laisser, ainsi que les autres négociants dans la même liberté.

J’ai l’honneur signé le chevalier de Drucourt "

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" Monsieur,

Je reçois en ce moment la lettre de votre excellence en date d’aujourd’hui avec la capitulation signée, les troupes sous les ordres de Monsieur le major Fasquhaw sont prêtres à prendre possession de la Porte Dauphine et j’envoies à votre excellence le Brigadier Wilhemaure avec des officiers et des commissaires nécessaires pour voir mettre en exécution le quatrième article de la capitulation à l’égard de la garnison qui doit mettre bas les armes.

Le brigadier Wilhemaure s’informera dans quels endroits il sera nécessaire de mettre des gardes à présent pour tenir le bon ordre et pour éviter aucune confusion dans la ville . Je serais charmé de toutes les occasions de convaincre votre excellence que j’ai l’honneur d’être

signé Amherst "

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" Monsieur

En conséquence du quatrième article de la capitulation, j’avais donné les ordres nécessaires à la Porte Dauphine, mais le pont à refaire en partie pour y pouvoir passer et le masque en entier de la dite porte à déblayer a causé du retardement à la livraison aux troupes que votre excellence y a envoyé, la garnison sera à midi ( ainsi qu’il est énoncé ) à la Place , pour remplir l’objet de l’article de la capitulation, le major indiquera les endroits pour y poser des sentinelles , je désirerais aussi, Monsieur, trouver des occasions de marquer à votre excellence les sentiments de la parfaite considération avec lesquels j’ai l’honneur d’être.

signé le chevalier de Drucourt "

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27 juillet 9h du soir

" Monsieur,

J’ai été sorti quand la lettre que votre excellence a eu la bonté de m’expédier, m’est arrivée ou je l’aurais répondue plutôt , aussi , je dois reconnaître à votre excellence le reçu d’une lettre qu’elle m’a honoré en date d’hier que j’ai reçu ce matin.

J’envoies à Monsieur le Brigadier Général Wilhemore des passeports afin que votre excellence puisse faire savoir dans les différents endroits les articles de la capitulation.

Si je savais qu’il y aurait aucune chose qui pu être utile à votre excellence ou a Madame de Drucourt, j’aurais un grand plaisir d’obéir à vos ordres et contribuer de mon coté de faire le séjour que votre excellence feras ici, le plus agréable que les circonstances permettent et je puis assurer votre excellence que l’amiral Boscawen ne manquera pas de la part de faire de même.

j’ai l’honneur d’être signé Jeff Amherst "

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En conséquence de ce que ci dessus, le brigadier Whilhemore entra à midi et prit possession de la Ville, les officiers à la tête de leurs troupes ne furent pas désarmés, il fût établi des corps de gardes et des sentinelles pour maintenir le bon ordre, ce qui fût assez difficile pour les premiers moments et surtout dans une Place aussi ouverte de toutes parts puisque les officiers et soldats ainsi que les vivandières de l’armée, montaient indifféremment par la brèche de la Porte Dauphine, par l’angle de l’Epaule des Bastions du Roy ; par la face droite du Bastion de la Reine, l’officier ordonna des sentinelles le long des remparts pour qu’on entra que par la porte Dauphine ; ils ont avoué qu’il avaient fait beaucoup plus d’honneur à la Place qu’elle ne méritait et qu’elle ne valait de si grands travaux et autant de précautions qu’ils avaient prises pour en faire le siège et ont été surpris que vu notre situation après trois incendies aussi considérables, nous n’eussions pas capitulé plutôt et dans le moment que nous arborons le pavillon pour entrer en pourparler, ils envoient la formation pour nous signifier de nous rendre.

Notre principal objet était de retarder et de prolonger notre fin autant qu’il serait possible, pour qu’ils ne fussent plus en état de faire d’autres entreprises ou d’envoyer un parti de leurs troupes réglées au secours de Lidins que nous avions su par l’arrivée de Monsieur de Boishebert devait être attaqué vers le 15 juillet.

Finalement, j’ose espérer que depuis que je suis ici jusqu’à ce dernier moment, ma conduite a été éclairée de façon à n’être susceptible d’aucuns reproches, les comptes que j’ai rendus au Ministre, la connaissance de tout ce qu’il y a de militaire ici depuis trois ans, tous les départements qui y sont venus dans cette intervalle et nomment Monsieur de la Houillère, les chefs et anciens officiers des différents bataillons, qui sont au fait des places et de la façon dont elles doivent êtres pour faire honneur à ceux qui les commandent et défendent , ne dissimuleront pas leur façon de penser à tous ces égards là, m’en rapportant à leurs décisions.

(notes M.G.) 

Tout le conseil, hors le commandant d’Artois, Bourgogne, Cambis approuva Louis Augustin du Bosc Henry, le sort emporta les faibles, nous fûmes sacrifiés à l’habitant, le général ennemi accorda les articles et dernières demandes ( qu’ils n’a pas tenu, la plupart des habitants ayant été pillés avant notre départ). La capitulation fût signée par les proposants et non par les commandants. ..C’est ainsi que Louisbourg a été rendu, 49 jours après la descente. Nos pertes du siège sont dans le soldat, le matelot ou l’habitant de deux mille cent hommes, neuf cent hommes et quarante six officiers, tous tués que blessés et douze cent morts de maladie. L’ennemi convient avoir eut douze cents hommes tués ou blessés. Avec impatience, nous attendons qu’ils nous ménent en Angleterre faire notre amende honorable et achever d’avaler le calice avec toute son amertume...Voilà notre malheureuse histoire de l’Isle Royale.


[Source: http://drucourt.free.fr/pages/le_siege.htm]


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