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  Researching the Fortress of Louisbourg National Historic Site of Canada
  Recherche sur la Forteresse-de-Louisbourg Lieu historique national du Canada

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Contributions: Louisbourg Institute and Yvon LeBlanc

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Contributions: Yvon LeBlanc

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BILINGUAL TEXT

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VUE D'ENSEMBLE DE LOUISBOURG                        OVERALL VIEW OF LOUISBOURG

 
"...souci de la beauté des constructions neuves, particulièrement des portes de villes ... juger de la magnificence du roi et de la bonté de la place par la beauté de ses portes."

Vauban

 

"Quiconque voudra faire bâtir doit premièrement se proposer de faire la cage pour l’oiseau : c’est-à-dire de proportionner son bâtiment ... à sa condition, à ses besoins et surtout au moyen qu’il a d’en pouvoir sortir à son honneur."

Vauban

 

«Whosoever wishes to build must first of all propose to fit the cage to the bird: that is to say proportion his building to his condition, to his needs and most of all to the means at his disposal to come out of it to his honor.»

Vauban

 

«...care for the beauty of the new constructions, particularly the city gates...judge the magnificence of the King and the goodness (sic) of the place by the beauty of its gates.»

Vauban

 

Vue d’ensemble de LOUISBOURG :
   

  • — architecture et fortifications de 1717 à 1758 y compris des projets non réalisés,
  • — reconstruction partielle de 1960 à 1983 du quart nord-ouest de la ville tel qu’en 1745 à la veille du premier siège,
  • — mettant en valeur les lieux d’habitation et les principaux bâtiments du Roi reconstruits.

Y. LeBlanc, architecte 
à Louisbourg de 1972 à 1983

Overall view of LOUISBOURG:
  

  • — architecture and fortifications from 1717 to 1758, including some unrealized projects,
  • — partial reconstruction, from 1960 to 1983, of the north-west quarter of the town as of 1745 on the eve of the first siege,
  • — showing the living areas and principal King’s buildings reconstructed. 

Y. LeBlanc, Louisbourg Architect,
 1972 to 1983

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Louisbourg, port canadien sur l’Atlantique plus connu aujourd’hui pour la reconstruction partielle de la ville et de ses fortifications, était devenu au XVIIIe siècle un important port de pêche et de commerce aussi bien que base navale située à l’entrée du Golfe Saint-Laurent. C’était jusqu’en 1713, le Havre à l’Anglois, port de refuge et de séchage de la morue sur l’Ile du Cap-Breton où les Français ne trouvèrent qu’un seul habitant français et une trentaine de familles indiennes isolés à quelque 1 300 kilomètres de Québec en Nouvelle-France et de Boston en Nouvelle-Angleterre, et environ 470 kilomètres de Port Royal, capitale d’Acadie.  Louisbourg, Canadian port on the Atlantic better known today for the partial reconstruction of the town and its fortifications, had become in the 18th century an important fishing and commercial port as well as naval base situated at the entrance of the Gulf of Saint Lawrence. Up to 1713 it was known as Havre-à-l’Anglois, a well protected harbour for shelter and the drying of cod on Cape Breton Island where the French found but one french and twenty-five or so Indian families isolated at about 1,300 kilometers from both Quebec in New France and Boston in New England. The nearest important establishment was Port Royal, capital of Acadia, at some 470 kilometers away. 
     
Malgré les paroles de Voltaire, "la clé des possessions françaises en Amérique du Nord", Louisbourg, de par sa courte vie ne marqua pas durablement l’histoire ni l’architecture de son temps, comme on peut le constater aujourd’hui en France. Depuis, c’est son destin tragique qui marqua davantage le romantique XIXe siècle par des mythes comme "Dunkirk of America", "Dunkerque du Nord", ou encore "Gibraltar du Saint-Laurent" de Maurice Sand, baron Dudevant, fils de George Sand, dans son compte rendu de sa visite à Louisbourg en 1861 en compagnie du prince Jérôme Napoléon.  In spite of the words of Voltaire, «the key to the French possessions in North America», Louisbourg by its short life did not durably mark the history nor the architecture if its time, as can be noted in France today. It is its tragic destiny that has marked mostly the romantic 19th century by such myths as «Dunkirk of America», or «Dunkerque du Nord», or again «Gibraltar du Saint-Laurent» by Maurice Sand, baron Dudevant, son of the famous woman writer George Sand, in his account of a visit to Louisbourg in 1861 in the company of Prince Jérôme Napoléon. 
     
Les ruines de Louisbourg, "ces vertes...et mélancoliques solitudes...", attirèrent d’autres visiteurs de marque, dont le Prince de Galles en 1860, et aussi l’intérêt d’un certain nombre de notables, amateurs éclairés de culture et d’histoire, parmi les nouveaux arrivants après la conquête, d’origine écossaise ou irlandaise pour la plupart; si bien que Louisbourg s’inséra tout naturellement par sa présence insolite dans ce nouveau patrimoine, au charme gaélique, de l’Ile du Cap-Breton touristique, — d’où le nécessaire bilinguisme d’aujourd’hui dans son contexte majoritairement anglophone, — où ne subsistent encore, hors les quelques îlots acadiens, que de rares noms de familles louisbourgeoises mais davantage de noms de lieux, soit tels quels, comme Framboise, Fourchu, Boularderie, soit traduits comme Flintstone (Pierre-à-Fusil), Black Rock Point (Cap Noir). Alors que d’autres ont subi une "mutation" pour le moins étonnante: ainsi Labrador, nom que porte sur les cartes françaises la magnifique mer intérieure de l’île, et Ménadou, pittoresque petit port de pêche, sont devenus, depuis la conquête, Lake Bras d’Or et Main à Dieu! Mais sont toujours prononcés "Bradore" et "Manadoo"! The ruins of Louisbourg, in their «grassy solitude...», attracted other important visitors like the Prince of Wales in 1860 as well as the interest of a certain number of notables, enlightened amateurs of history and culture, amongst the new arrivals of mostly Scottish or Irish origin, so that Louisbourg’s untypical presence naturally found its way into the convivial gaelic heritage of Cape Breton, — whence the necessary bilinguism at Louisbourg today in its largely anglophone environment, — where still subsist, outside of the few acadian localities, but very few Louisbourg family names. Place names however are more numerous, either as they were or in translation, such as Framboise, Fourchu, Boularderie, or Black Rock Point (Cap Noir), Flintstone (Pierre à Fusil). But some others have been subject to rather strange «mutation»: «Labrador», the name on french maps for the beautiful land-locked sea, and «Ménadou», the picturesque fishing village, have become since the conquest Lake Bras d’Or and Main à Dieu, but still pronounced «Bradore» and «Manadoo».
     
Ce PRESQUE MYTHIQUE LOUISBOURG dit-on, ce qui permet de donner un sens plutôt large au mot "mythe", nécessaire pour inclure dans ce propos les nombreuses interrogations surgies au cours des recherches et de la reconstruction, qui seront peut-être les portes par où entreront les mythes de l’avenir. Malgré l’importante documentation il y eut bien des lacunes et divergences qu’il fallut traiter le plus fidèlement possible. Alors que l’historien ou l’archéologue pouvait terminer son rapport sur tel édifice à reconstruire par un point d’interrogation pour certaines données, l’architecte, lui, pour construire en dur devait aller au-delà et combler les vides le plus authentiquement possible. The NEARLY MYTHICAL LOUISBOURG, is it said. but with a broadened meaning for the word myth to include exaggerations in descriptions or tentative answers to interrogations arising in the course of research and reconstruction, which may be openings for the myths of the future. For in spite of the fairly abundant research material avai1able, there were many gaps and discrepancies to be treated. Whereas the historian and the archaeo1ogist could conclude a report on a bui1ding to be reconstructed by a question mark, the architect, in order to rebuild, had to go beyond and fill in as authentically as possible. 
     
Néanmoins, ce fut un exercice on ne peut plus passionnant de recherche et de mise en œuvre et nous nous y sommes facilement laissé prendre. It became a most fascinating exercise in research and implementation and most of us let ourselves be taken by the challenge.
     
Louisbourg qui fait revivre aujourd’hui ses fondateurs français, demeure un port de pêche, après avoir été, au 20e siècle, lors des deux guerres, centre de radiocommunication et de ralliement des convois maritimes, aux 19e et 20e port charbonnier, et au 18e port très fréquenté à proximité des grands bancs de Terre-Neuve. LOUISB0URG, seeing today the revival of its French 18th century founders, remains a fishing port of sorts. But it had its importance in the past as a radio-communication center and rallying point for overseas convoys during the last two wars, as well as a coal shipping port for many years, and in the century of its founding it was for some time better known as a very important commercial and fishing port close to the Newfoundland Grand Banks. 
     
La production de morue salée ou séchée, pour les années 1740, s’élevait à plus de deux fois en moyenne celle, plus connue, de la traite des fourrures pour toute la Nouvelle-France. Aussi port de commerce, Louisbourg suivait de près en importance les ports de Boston, New York et Charleston. Son étendue, d’un peu plus d’un kilomètre sur quatre permettait d’accueillir un grand nombre de vaisseaux de tout tonnage, si bien qu’en 1758, on y comptait pas moins de trente-trois vaisseaux de guerre et de quatre-vingt à quatre-vingt-dix transports anglais. The production of cod, dried or salted, averaged, for the 1740’s, twice that of the better known fur trade for all of New France. As a commercial port it followed closely in importance the ports of Boston, New York and Charleston. Its extent of about 1x4 kilometers could accommodate a large number of vessels of all tonnage, so that in 1758 could be counted no less than 33 warships and some eighty or ninety English transports.
     
L’existence de Louisbourg, de 1713 à 1768, fut malheureusement trop courte pour avoir le temps de marquer durablement l’histoire de son époque. C’est son destin tragique qui marqua le romantique 19e siècle et fut propice à la naissance du mythique, ne serait-ce que les deux chutes et l’échec de 1a tentative de reconquête en 1746 par le duc d’Enville qui paya de sa vie et dont les restes furent transférés a Louisbourg en l749 pour être inhumés devant l’autel de la chapelle du Bastion du Roi. The existence of LOUISBOURG, however, from 1713 to 1768 was unfortunately too short to have had time to durably mark the history of its time. It is rather its tragic destiny which marked the romantic 19th century and was favorable to the birth of the mythical, be it only for the two falls and the failure of the attempt at re-conquest by the duc d’Envi11e, in 1746, who paid with his life ; his remains were transferred to Louisbourg in 1749 to be solemnly inhumed in front of the altar of the chapelle of the King’s Bastion.
     
Louisbourg ou Louisebourg ? Déjà une interrogation. Dans les archives de l’époque, aux orthographes souvent fantaisistes, telles que prononcées, on ne trouve guère ce « e », alors qu’aujourd’hui en France on entend le plus souvent, et spontanément, Louisebourg ! Loui’bourg or Louis(e)bourg in French ? Already a question. Whereas in the archives, with often rather whimsical spelling (as pronounced) no e is evident, as occasionally might be expected, today in France is most often heard spontaneous1y Louis(e)bourg !
     
C’est là un phénomène de phonétique d’autant plus surprenant que ce nom est très peu connu en France, car Louisbourg n’est qu’un incident mineur dans l’histoire de France, et pas un fleuron de gloire, surtout comparé à la victoire de Fontenoy qui eut lieu, malheureusement pour nous, au temps de sa première chute.  A phenomenon of phonetics.... It is al1 the more surprising that the name is little known in France, at least by the general public. For it is but a minor incident in popular history, and not a glorious one at that, specially when compared to the victory of Fontenoy which occurred at the time of the first fall in 1745.
     
Le TRAITE d’UTRECHT en 1713 confirmait la perte de l’Acadie et de Terre-Neuve, mais conservait pour la France les îles Saint-Pierre et Miquelon, l’île Saint-Jean (aujourd’hui. île du Prince-Edouard) et celle du Cap-Breton, qui devenait l’ISLE ROYALE, où s’installèrent les Français en divers lieux. Following the Treaty of UTRECHT in 1713 the French in Isle Royale settled in various places, mainly Port Dauphin (Saint Ann’s), Port Toulouse (Saint Peter’s), Port à l’Anglois (Louisbourg). 
     
La réponse des Acadiens à l’invitation de venir peupler l’arrière-pays de la nouvelle colonie fut plutôt décevante : à peine plus de 60 familles y vinrent de 1714 à 1734, surtout à Port-Toulouse et l’Ile-Madame, dont à peine 20 y étaient encore lors du recensement de 1734, qui ne donnait par ailleurs que 6 familles acadiennes de souche à Louisbourg, dont 4 par les épouses de militaires et de fonctionnaires. Mais cela ne fut pas nécessairement au détriment de la nouvelle colonie. L’opinion émise par l’ingénieur Verville dès le début que les Acadiens seraient plus utiles là où ils étaient, sera par la suite confirmée par leur contribution au ravitaillement de Louisbourg, en contrebande sous le nez des Anglais. The answer of the Acadians to come and settle in the hinterland was rather disappointing : hardly more than 60 families came from 1714 on, mainly at Port Toulouse and Ile Madame, of which some 20 only were still there at the 1734 census, which, by the way, numbered but 6 Acadian families in Louisbourg itself, for of which were by wives of the military or of civil servants. However this was not necessarily to the detriment of the colony. From the very first, engineer Verville had been of the opinion that the Acadians wou1d probably be of more service in Acadia. This was eventually confirmed by their important contribution of all sorts of supplies to Louisbourg and the colony in contraband under the nose of the English.
     
La CONSTRUCT1ON de Louisbourg dura une trentaine d’années. Dés 1717, les premiers d’une impressionnante série de dessins nous montrent une vue sommaire de la ville et une esquisse des premières rues de même que des projets de fortifications. The CONSTRUCTION of Louisbourg lasted thirty years or so. By 1717 the first of an impressive collection of drawings show a summary view of the town and harbor and a plan of the town with an outline of projected streets and fortifications. 
     
Des Acadiens contribuèrent certainement à la construction de Louisbourg puisqu’il y avait parmi eux au moins 7 constructeurs, 10 charpentiers, 2 menuisiers et 1 maçon. Nous n’en connaissons cependant que deux cas pour Louisbourg : deux frères, en 1714, s’arrêtèrent à Louisbourg pour construire la maison de Jean-Baptiste Rodrigue, pêcheur et marchand, né au Portugal, époux d’une Acadienne et Joseph Dugas, constructeur, venu dès 1714 s’installer à demeure à Louisbourg, un des rares Acadiens à le faire. Some Acadians certainly contributed to the construction, since amongst the first arrivals were at least 7 builders, 10 carpenters, 2 joiners and 1 mason. However only two cases are known for Louisbourg itself : two brothers in 1714 stopped in town to build the house of Jean-Baptiste Rodrigue, fisherman and merchant, born in Portugal and married to an Acadian ; also Joseph Dugas, a builder established in Louisbourg in 1714, one of the few Acadians to do so, built his own house in 1724.
     
Ce n’est qu’en 1719 qu’eut lieu la fondation officielle de LOUISBOURG comme capitale de la nouvelle colonie, vu son grand port bien protégé, et en principe à l’abri des glaces l’hiver, malgré certaines importantes faiblesses bien connues du point de vue fortification. Mais le but principale en vue était d’abord un port de pèche et de commerce, et base navale jusqu’à un certain point, à protéger par des remparts, comme il était plus ou moins typique de le faire en France, plutôt qu’une installation purement militaire qui aurait été une forteresse en bonne et due forme. Pourtant le mythe de la "forteresse imprenable " naissait dès le 15 août 1745: ce jour-là, à peine deux mois après la première chute, les " NOUVELLES A LA MAIN " rapportaient: " Les Anglais se sont emparé de la ville et forteresses (sic) de Louisbourg, qui, après 48 jours de siège s’est enfin rendue le 28 juin dernier... Cette place d’ailleurs impénétrable ne se serait jamais rendue si elle avait été pourvue de vivres et de munitions de guerre. " It is only in 1719 that Louisbourg was officially founded as the capital of the new colony, due mostly to its large well protected harbor more or less free of ice in winter, but in spits of well known weaknesses from the point of view of fortifications. The main aim in view was first of all a fishing and commercial port, and naval base to a certain point, to be protected by ramparts as was more or less typical to do in France, rather than a purely military installation. Nevertheless the "fortress" myth showed up as early as August 15 1745 : on that day, hardly two months after the first fall the NOUVELLES A LA MAIN ( a hand-written journal) reported : "The English have seized the town and forteresses (sic) of Louisbourg, which, after 48 days of siege finally capitulated on June 28 last... This place however impenetrable would not have surrendered had it been supplied with provisions and munitions of war ".
     
Mais le mythe n’exprime-t-il pas souvent une vérité profonde sous-jacente ou même un désir dont on rêve... un château en Espagne, quoi ? Car comme nous dit B. Fry dans UN AIR DE FORT : "Louisbourg tomba aux mains des ses ennemis après avoir résisté, seul et sans aide, beaucoup plus longtemps que ses nombreuses insuffisances auraient pu le laisser espérer. Et en fin de compte fit fonction de forteresse en retardant la prise de Québec. Dans ce contexte, Louisbourg apparaît, non comme l’une des grandes forteresses, mais comme l’un des rares endroits méritant quelque peu cette appellation... l’enceinte de Louisbourg telle que projetée initialement, n’était guère plus qu’un simple ouvrage à corne...traditionnel, les défenses de la ville n’étant conçues que pour résister à un ennemi tout près", mais en devenant un "ouvrage à double couronne" par "les deux buttes choisies pour être les points avancés", pour ainsi, selon N. Faucherre dans PLACES FORTES BASTION DU POUVOIR, " s’adapter systématiquement au relief du terrain" selon le "seul principe" de Vauban pour qui "l’art de la fortification ne consiste pas dans des règles et des systèmes, mais uniquement dans le sens de l’expérience.". Mais. là où l’on s’approche davantage de Vauban c’est dans les projets de modifications de l ’ingénieur Franquet en 1751. Seulement une infime partie avait été mise en chantier lors du siège du 1758, qui vit Louisbourg encore une fois se rendre faute de secours devant des forces bien supérieures, mais sans prise d’assaut, donc "impénétré". Ce qui semble confirmer le mythe de "place d’ailleurs impénétrable.." But doesn’t the myth often express an underlying truth or even wishful thinking, ...a Castle in Spain, as the French saying goes ; "of such stuff our "myths" are made", to paraphrase Shakespeare (?). For, to quote Bruce Fry AN APPEARANCE OF STRENGTH : "Louisbourg fell to the besieging, armies after resisting alone and unaided, for much longer than could have been expected considering its many defects ... Obstacle barring the route to Quebec and Canada ... Louisbourg may be seen not as one of the great fortresses, but as one of the very few places remotely deserving of the description ... As first conceived the enceinte of Louisbourg was little more than a basic horn-work ... traditionally designed to deal with an enemy at close quarters" ... (with) " two knolls chosen as the foremost points of the double-crown work". Thus "a la Vauban" perhaps mythical ? Yet, to quote N. Faucherre in PLACES FORTES BASTIONS DU POUVOIR ... "adapting systematically to the relief of the terrain, following the only principle of Vauban for whom the art of fortification does not consist of ru1es and systems but only in experience" But the influence of the great man is more evident in the various modification projects by Franquet in the early 1750’ s. However only the additional outer-works outside the Queen’s Gate and the Princess Bastion has been implemented by the time of the second siege of 1758, which saw once again Louisbourg surrendering to much superior forces, for the want of outside help, but, however, without actual assau1t, therefore "unpenetrated", thus confirming the myth of "impenetrable place" ?
     
Et en 1768 la garnison anglaise quitte définitivement Louisbourg l’abandonnant à ses ruines qui. vont peu à peu se fondre dans cette "verte solitude ... la Dunkerque d’Amérique d’antan ... les vestiges de ses vastes défenses parlant encore de vaillance et de désolation.." selon les paroles souvent citées de F. Parkman au siècle dernier. In I768 the English garrison leaves Louisbourg, abandoning it to its ruins to gradually become : "This grassy so1itude ... once the Dunkirk of America ... the remains of its vast defenses still tell their tale of human valor and woe", in the words of the nineteenth century American historian Francis Parkman. 
     
Nous voilà donc en plein siècle romantique avec "Gibraltar du nord", "Modern Carthage" du Premier Ministre anglais, "Dunkerque du nord," de Thomas Pichon dans MEMOIRES DU CAP BRETON. And thus the romantic century will keep on seeing in Louisbourg as the "Gibraltar of the North" ... "Modern Carthage", in the word of the British Prime. Minister to justify its demolition, ... "Dunkerque du Nord" in MEMOIRES DU CAP BRETON by Thomas Pichon.
     
Et Louisbourg continue de susciter quelques intérêts passagers au cours du siècle si bien qu’en 1895, les Américains y érigent une colonne commémorative. And thus Louisbourg continues to raise occasional passing interest in the course of the century so that eventually the Americans erect a commemorative column in 1895.
     
Le XXe siècle voit peu à peu grandir l’intérêt pour Louisbourg, grâce, en 1902, à l’impulsion donnée par les interventions répétées du Sénateur Pascal Poirier, et, en 1906, aux efforts du Capitaine Kennelly qui réussit à faire déclarer Louisbourg Monument Historique National .  "Il mit en route le projet, (qui demeura sans suite), de construire une tour pour abriter un musée aussi bien que des plaques de marbre portant les noms des vaisseaux, régiments et officiers ayant combattu lors des deux sièges. Sous la tour, il envisageait des chambres mortuaires souterraines pour recevoir les reliques (sic) des morts trouvés sur place et ... les restes de héros canadiens de l’avenir. Devant la tour, il proposait d’ériger une statue équestre en bronze d’Edward VII, le Pacificateur "! (Traduction d’un rapport de l’époque). The 20th century from the beginning, sparked off by the American monument, saw an increase of interest for the "decaying city" thanks to the impulse given by Senator Pascal Poirier in the High Chamber in 1902. By 1906 Captain D.J. Kennelly, an industrialist from Ireland, become manager of the Sydney & Louisbourg Coal and Railway Company, had the N.S. Legislature declare Louisbourg Historical Monument. Before that he had already proposed "the erection of a large masonry tower within which there would be a museum as well as marble plaques listing the names of the ships, regiments and officers who fought in each siege. In front of the tower he planned to erect a bronze equestrian statue of Edward VII, "The Peacemaker". Beneath the tower Kennelly envisioned "underground Mortuary Chambers to contain the relics of the dead found on the site and ... for the remains of Canadian heroes of the future". (A J.B. Johnston in Acadiensis XII, No.2, 1983 : PRESERVING HISTORY : LOUISBOURG)
     
Mais, à partir de 1908, c’est surtout grâce à J.S. McLennan, riche industriel à la retraite et directeur du journal SYDNEY POST, et plus tard sénateur, et à sa fille qui continua son œuvre, que Louisbourg émergea de l’ombre en passant par diverses étapes : From 1908 on it is mostly thanks to J. S. McLennan, retired industrialist, owner of the SYDNEY POST and later Senator, and to his daughter who continued his work, that Louisbourg emerged from the shadowy past in successive stages:
     
  • 1918 : il publie la première étude historique très complète LOUISBOURG FROM ITS FOUNDATION TO ITS FALL qui demeure l’ouvrage de référence encore aujourd’hui,

  • 1928 : le gouvernement canadien devient propriétaire des lieux et désigne Louisbourg "Lieu historique national ",

  • 1936 : 1e musée est construit, Katherine McLennan, aussi intéressée que son père, en devient conservateur honoraire; elle y consacra le reste de sa vie et verra le début de la reconstruction, ce qui ne sera pas le cas de son père décédé en 1939.

  • 1940 : est créé le PARC HISTORIQUE NATIONAL de la FORTERESSE de LOUISBOURG, bien que déjà en 1929 McLennan et ses collègues se fussent opposés à cette appellation de "forteresse" comme n’étant pas d’usage à l’époque pour une ville fortifiée,

  • 1961 : le gouvernement canadien décide de reconstruire une partie de la ville, afin de mettre en valeur ce patrimoine historique exceptionnel.

  • 1908 : he proposes the reconstruction of the intendant’s house as a museum.

  • 1918 : he publishes LOUISBOURG FROM ITS FONDATION TO ITS FALL, completed in 1913, which remains the main reference work.

  • 1928 : the Canadian Government becomes proprietor of the site and declares it NATIONAL HISTORIC SITE.

  • 1936 : the museum is built and Katherine McLennan becomes honorary curator, devotes the rest of her life to it and sees the beginning of the reconstruction, which will not be the case for her father, deceased in 1939.

  • 1940 : the site becomes officially FORTRESS OF LOUISBOURG NATIONAL HISTORIC PARK, although already in 1929 McLennan and his colleagues were opposed to the appellation of "fortress" as not in usage at the period to designate a fortified town.

  • 1961 : the Canadian Government decides to rebuild part of the town and its fortifications to show to advantage this exceptiona1 historic heritage.

     
L’ouverture au public se fit progressivement à partir de l’inauguration du Bastion du Roi en 1969, jusqu’à l’aboutissement du projet en 1983. The opening to the public took place gradually from the inauguration of part of the King’s Bastion Barracks in l969, to become fully accessible to visitors by the end of the reconstruction program in 1983.
     
Ce qui semble frapper davantage certains connaisseurs européens, c’est le fait d’une reconstruction à partir de vestiges de fondations, qui d’ailleurs purent, dans quelque cas, être incorporées, une fois consolidées. Car les seules vraies ruines apparentes étaient celles des casemates du Bastion du Roi, qui donnèrent lieu aux élans romantiques du 19e siècle.
     
Mise en chantier dès 1963, la reconstruction s’échelonna sur vingt ans, et cela au coût de quelque 26 000 000,00 $ canadiens, ce que l’on ne manqua pas de critiquer, comme il en avait été à l’époque. Témoin la réflexion " mythique " de Louis XV qui aurait dit s’attendre à voir les tours de Louisbourg un beau matin poindre à l’horizon, tellement cela coûtait cher. Pourtant, d’une part, il reste encore à trouver l’origine de cette petite phrase, et, d’autre part, selon F. Thorpe dans REMPARTS LOINTAINS : " Une partie des quelques 4 ou 5 millions de livres consacrées aux travaux de construction, soit moins que ce que coûterait le maintien dans la région d’une force navale puissante, revient d’ailleurs à la France en vertu des marchés passés avec des entrepreneurs et des fournisseurs de la métropole... 1es estimations antérieures de 20 ou 30 millions, sont fort inexactes". Started in 1963 the actual reconstruction, of about one quarter of the overall area, lasted therefore twenty years, at a cost of about $26 million, which did not miss attracting criticism, as had been the case at the time with Louis XV’s mythical comment that he expected one fine morning see the towers of Louisbourg piercing the horizon at Versailles, such was the cost ! However not only is the source of such a comment yet to be found, but, to quote summarily (in retranslating) F. Thorpe in REMPARTS LOINTAINS : "The 4 or 5 million livres assigned to the construction was 1ess than wou1d have been the cost of maintaining a strong naval force in the region. ... and therefore previous estimations of 20 to 30 millions are quite inexact"
     
Et voilà notre Louisbourg qui, comme le phénix, renaît de ses « restes », reconstruit avec un tel souci d’authenticité qu’on y retrouve beaucoup des mêmes problèmes d’entretien que dans le temps, hélas! C’est pourquoi nous sommes persuadés, cependant, que les revenants, dont certains croient y avoir senti la présence, nous reviennent parce qu’ils se sentent à l’aise, et qu’ils ne découvriront pas de sitôt nos prodiges de camouflage pour masquer les services indispensables. Car c’est le Louisbourg d’aujourd’hui qui est maintenant le vrai et qui doit vivre, qui a donc ses exigences et qu’il faut guider vers son destin. Que sera-t-il ce destin, une fois passé l’engouement pour les musées " vivants " ? And thus Louisbourg relives, arisen like the phoenix from its "remains", rebuilt with such care for authenticity that many of the same maintenance problems are recurrent. That is why the hope is that the ghosts, who seem to have made their presence felt, come because they feel at home. But it is hoped also that they will not discover too soon our feats of camouflage to hide the indispensable modern services. For, the present day Louisbourg is the real one now, with its needs and problems, to be guided on to its destiny. What will be this destiny once the infatuation for living museums has passed ? For once the architect can end his piece on a question .
     

Chronologie

  • 1713 — Traité d’Utrecht : la France perd l’Acadie et Terre-Neuve dont la colonie de Plaisance se transporte au Cap-Breton, qui devient l’Isle Royale, et s’installe principalement au Havre-à-l’Anglois qui devient Louisbourg.

  • 1714 — Premières constructions provisoires. Esquisses des fortifications.

  • 1717 — Tracé définitif des bastions et des premières rues par l’ingénieur Verville.

  • 1717-19— Projet de plan-relief d’après les premiers dessins des fortifications.

  • 1719 — Choix de Louisbourg comme capitale. Médaille frappée pour l’occasion en 1720; — Premier énoncé de législation urbaine et début de construction.

  • 1723 — Plan directeur : 40 îlots, 16 rues en quadrillé, places, jardin du Roi, etc., et fortifications côté terre.

  • 1724 — Étienne Verrier succède à Verville comme ingénieur en chef.

  • 1731 — Construction de la tour de la Lanterne, premier phare en Nouvelle-France; — Des vues et plans généraux montrent déjà un port de mer en pleine activité.

  • 1734 — Recensement: population de 3 380, dont 1 116 à Louisbourg, garnison de 528; — Toisé général: 18 rues, une grande place, 47 îlots, 162 terrains concédés, quelque 130 maisons, la plupart avec cour, jardin et dépendances; — Les principaux bâtiments du roi sont à peu près terminés de même que les fortifications côté terre et celles côté mer sont en projet.

  • 1737 — Un incendie détruit plusieurs maisons sur le "Quay"; suit une ordonnance en faveur de la pierre pour les futures constructions en ce lieu.

  • 1744 — Construction terminée: la ville est complètement entourée de ses remparts : 4 bastions, 2 demi-bastions, 4 portes, et diverses batteries protégeant le port et son entrée, au coût d’un peu plus de 4 millions de livres; — Déclaration de guerre entre la France et l’Angleterre.

  • 1745 — Mai et juin: premier siège et prise par les Anglais de la Nouvelle-Angleterre.

  • 1745 à 1748 — Occupation anglaise : quelques réparations, modifications et nouvelles constructions (casernes du bastion de la Reine, etc.)

  • 1748 — Traité d’Aix-la-Chapelle : retour des Français.

  • 1751 — Louis Franquet, le nouvel ingénieur, propose d’importantes améliorations pour rendre les fortifications plus conformes aux principes de Vauban; elles ne seront que partiellement mises en chantier.

  • 1752 — Recensement : 4 140 habitants, dont 2 450 à Louisbourg, et garnison de 1 500.

  • 1756 — Début de la Guerre de Sept Ans entre la France et l’Angleterre.

  • 1758 — Juin et juillet: second siège et perte définitive de Louisbourg.

  • 1760 — Démolition des fortifications, par le Com. Byron, grand-père du poète.

  • 1763 — Traité de Paris: la France perd toutes ses possessions au Canada.

  • 1768 — La ville, en état avancé de délabrement, est définitivement abandonnée par la garnison au profit d’Halifax fondée en 1749, où l’on trouve encore des pierres provenant des ruines de Louisbourg, qui ne conserve que quelques traces pour "nourrir un nostalgique souvenir jusqu’à nos jours".

  • 1903 — Premier projet de musée (sans suite). Consolidation de vestiges de fondations et de casemates en ruines.

  • 1906 — Louisbourg reconnu comme monument historique par la Nouvelle-Écosse.

  • 1918 — Publication de Louisbourg from its Foundation to its fall par J. S. McLennan.

  • 1928 — Louisbourg devient propriété de l’État et est déclaré Lieu Historique National.

  • 1936 — Construction du Musée sous l’égide de Katherine McLennan.

  • 1940 — Le site devient officiellement Parc Historique National de la Forteresse de Louisbourg.

  • 1960 — Décision du gouvernement Canadien de reconstruire une partie de la ville, à l’occasion du Centenaire du Canada en 1967, pour venir en aide à l’économie du Cap-Breton en contribuant à son potentiel touristique.

  • 1963 — Début des plans et travaux après d’intensives recherches.

  • 1969 — Inauguration du Bastion du Roi partiellement terminé et ouverture progressive au public.

  • 1972 — Etude et mise en chantier des portes, rues, maisons, etc., de la ville.

  • 1983 — Fin du programme de reconstruction d’un peu plus du quart nord-ouest de la ville donnant sur le port, au coût d’un peu plus de 26 000 000.00 $.

Chronology

  • 1713 — Treaty of Utrecht: France looses Acadie and Newfoundland whose colony of Plaisance moves to Cap-Breton, which becomes Isle Royale, and settles mainly at Havre-à-l’Anglois, which becomes Louisbourg.

  • 1714 — First temporary constructions and lay-out of fortifications.

  • 1717 — Definite outline of Bastions and first streets by Engineer Verville.

  • 1717-19— Scale model of projected town and fortifications for the royal collection.

  • 1719 — Choice of Louisbourg as capital. Medal struck for the occasion in 1720. First urban legislation. Start of construction.

  • 1723 — Site Development Plan: 40 blocks, 16 streets, one large central square, a King’s Garden, landward fortifications.

  • 1724 — Étienne Verrier succeeds Verville as Chief Engineer.

  • 1731 — Construction of the «Lanterne» tower, first light-house in New France. Views and general plans already show a seaport in full activity.

  • 1734 — Census: population of 3,380 (1,116 of which in Louisbourg), garrison of 528. General survey: 18 streets and 1 square, 47 blocks, 162 lots conceded, some 130 houses, most of which with yard, garden and out-buildings.

  • Principal King’s buildings are nearing completion as well as landward fortifications; seaward fortifications are sketched out.

  • 1737 — A fire destroys several houses along the «Quay»; follows an ordinance recommending stone for buildings in this area.

  • 1744 — The town is completely fortified: 4 bastions, 2 demi-bastions, 4 gates, various batteries protecting the harbour and its entrance, at the cost of a bit more than 4 million «livres». Declaration of war between England and France.

  • 1745 — May-June: first siege and capture by the English of New England.

  • 1745-1748 — English occupation: some repairs and modifications as well as new construction such as the Queen’s Bastion barracks.

  • 1748 — Treaty of Aix-la-Chapelle: return of the French.

  • 1751 — The new engineer, Louis Franquet, proposes ambitious improvements to the fortifications more consistent with the Vauban «systems», which will only partially be implemented.

  • 1752 — Census: 4,140 inhabitants (2,450 in Louisbourg), garrison of 1,500.

  • 1756 — Beginning of the Seven Years War between France and England.

  • 1758 — June-July: second siege and capture by the English under General Wolfe.

  • 1760 — Demolition of the fortifications (by Com. J. Byron, grand-father of the poet).

  • 1763 — Treaty of Paris: France cedes all possessions in Canada.

  • 1768 — The town, in an advanced state of disrepair, is abandoned by the garrison in favour of Halifax, founded in 1749, where are still found many stones from the ruins of Louisbourg, where there remains but some traces to «nourish a nostalgic souvenir» to this day.

  • 1903 — First project for a museum; consolidation of exposed foundations and remains of casemates.

  • 1906 — Louisbourg proclaimed historical monument by Nova Scotia.

  • 1918 — Publication of Louisbourg from its Foundation to its fall by J. S. McLennan.

  • 1928 — Louisbourg declared «National Historic Site» and becomes state property.

  • 1936 — Construction of the Museum under the guidance of Katherine McLennan.

  • 1940 — Louisbourg becomes «Fortress of Louisbourg National Historic Park».

  • 1960 — Canadian Government decision to reconstruct part of Louisbourg as a 1967 centennial project in order to help the Cape Breton economy by increasing its touristic potential.

  • 1963 — Start of construction following extensive research.

  • 1969 — Inauguration of the King’s Bastion, partially completed, and progressive opening to the public.

  • 1972 — Design and, eventually, start of work on the town: streets, gates, housing, etc.

  • 1983 — End of reconstruction program: about one quarter of the town and its fortifications at the cost of about $ 26, 000,000. 00.

 

     

L’architecture à Louisbourg

Sans être de qualité exceptionnelle, elle ne manquait pas d’originalité, ne serait-ce que pour les élégantes flèches qui ponctuaient sa silhouette : celle de l’Horloge des "Cazernes du Bastion du Roy", dont le dessin bien détaillé nous permit de la reconstruire à l’authentique, et celle, peut-être plus originale, de l’Hôpital, tout aussi bien détaillée.

Architecture at Louisbourg

Without being of exceptional quality it did not lack originality nor a certain elegance, be it only for the fine spires punctuating its skyline : on the clock-tower of the King’s Bastion Barracks, whose finely detailed drawing made for an authentic reconstruction, and perhaps the more original one on the hospital just as well detailed.

     
Ce Corps des Casernes du Bastion du Roi, dominant la ville était, avec ses 340 pieds (111m=364') de longueur, le plus grand édifice de son temps en Amérique, et avait fière allure, malgré un certain manque de symétrie vu que le pavillon de l’intendance, qui aurait fait pendant à celui du gouverneur, ne fut jamais surélevé, le commissaire-ordonnateur refusant de s’y installer, préférant travailler dans sa maison sur le Quay. Construit en brique et pierre, peut-être plus typique du siècle précédent, il est de proportions harmonieuses et d’une sobriété de bon aloi. La chapelle, au plafond en "voûte en arc surbaissée et à lunettes", comportait un autel à grand retable classique à colonnes détachées et une "Sainte Table" d’un dessin bien étudié.

The King’s Bastion Barracks, proudly overlooking the town, was, with its «340 pieds» (364'-0''=111m) length, the largest edifice of its time in America. Its handsome aspect was not too much impaired by a certain lack of symmetry since the administration wing was never raised to match the Governor’s wing at the other end, the civilian administrator refusing to work there, preferring his own house on the Quay.

Built of brick and stone, perhaps more typical of the preceding century, it was of harmonious proportions and good esthetic appearance. The chapel, which served as parish church, with its depressed curve vaulting and «lunette» window heads, was enhanced by an altar backed by a classic «retable» with detached fluted columns. The altar rail had in-curved ends of fine design.

     
La monumentalité, si typique de l’architecture, dite classique, de cette époque trouvait sa place à Louisbourg, surtout en ce qui concerne trois des quatre portes de la ville. La Porte Dauphine, entrée principale de la ville côté terre, était d’un bel aspect et d’une certaine originalité avec son simple fronton portant les Armoiries Royales, aux "dauphins" enroulés remplaçant les supports habituels. Elle était flanquée de piliers imposants qui, selon le dessin du projet, étaient coiffés de trophées à cuirasses et casques à la romaine, aux boucliers portant les blasons de France et de Navarre, alors que les fragments trouvés dans le fossé indiquaient clairement les sculptures sans panache et plutôt naïves que l’on peut voir.

The monumentality, so typical of the classical architecture of the time had a place in Louisbourg, specially as seen in three of the four city gates. The Porte Dauphine, principal entry to the town by land, had a tasteful elegance and a certain originality with its very simple and light «fronton» bearing the Royal arms flanked by unexpectedly curved «dolphins». The imposing finely profiled pillars on either side were to be capped, according to the design, by elaborate «trophées» made up of roman type cuirasses and helmets with shields bearing the coat of arms of France and Navarre, whereas fragments found in the ditch indicated clearly a much simpler, even rather naïve, sculpture as can be seen in place.

 

     
La Porte Frédéric, donnant sur le port, dominait le "Quay" de son haut toit brisé, dit à la "mansarde", forme exceptionnelle pour une porte de ville. Cette porte est particulièrement intéressante à plusieurs autres points de vue : flanquée de deux obélisques aux pointes en fleur de lys, elle est sans pont-levis ni défense, donc purement de parade comme en témoigne d’ailleurs sa construction en bois. Selon le seul document disponible à son sujet, un dessin en élévation et en coupe très étudié, si bien que les dimensions de ses diverses parties reflètent les proportions du nombre d’or, et une étude sommaire semble indiquer une composition sur un tracé régulateur : ceci pourrait être le sujet d’une étude plus poussée. The Porte Frédéric, opening on the harbour, dominated the «Quay» with its broken roof «à la Mansard», an exceptional form for a town gate. It is particularly interesting in several other ways : flanked by two obelisks topped by fleur-de-lis, it has no drawbridge nor any defense; it was therefore purely for show; one wonders why; and this is confirmed by its wood construction, as seen on the only document available: a very well studied drawing in elevation and section. The proportions of the various parts reflect fairly closely the golden number; a summary study indicates a very careful composition, even a «tracé régulateur» apparently, which could be the subject of a more complete study.
     
On pourrait s’interroger sur le pourquoi de cette construction en bois aussi bien que sur son nom. On avait fort critiqué la Porte Maurepas, construite peu de temps auparavant, beaucoup plus typiquement et même avec un certain panache, en monument destiné à afficher le prestige du Roi vers la "mer du large", mais ouvrant sur rien d’autre que la pointe de Rochefort qui, soit dit en passant, aurait pu lui donner un nom bien plus approprié puisqu’elle pointe précisément sur l’Arsenal du même nom, à peu près au même degré de latitude (46e parallèle). One could very well wonder why such a wood construction as well as such a name. The Porte Maurepas had been strongly criticized for the expense when built a short time before: it was much more typical of the «panache» and monumentality destined to show the King’s prestige towards the sea approach, but led nowhere but to Rochefort Point, which, however, pointed directly to Rochefort, Louisbourg’s supply base, which is practically on the same latitude, the 46th parallel, and would have been a more appropriate name for it.
     
D’ailleurs on pourrait aussi s’interroger sur le pourquoi de deux portes au nom de Frédéric de Maurepas, ministre de la Marine et de la Maison du Roi, alors que la Porte de la Reine est à peine plus qu’une poterne et, encore plus étonnamment, il n’y a aucune Porte Royale! One could further wonder why the two main gates are named after the Minister Frédéric de Maurepas whereas the Porte de la Reine is but a back entrance, as it were, although defended by a drawbridge. More astonishingly still, there is no King’s gate.
     
La médaille de la pierre angulaire porte l’effigie du jeune Louis XV, de J. Leblanc, une vue du port et l’inscription en latin "Louisbourg fondé et fortifié 1720". The corner-stone medal bears the effigy of Louis XV, by J. Leblanc, a view of the harbour and the inscription in latin «Louisbourg founded and fortified 1720».
     
Les maisons étaient pour la plupart en bois, soit en "piquets"(de simples rondins debout), au tout début, soit éventuellement pour le plus grand nombre en "charpente" (structure de bois, apparente ou revêtue de planche ou de madrier). Il y avait aussi un certain nombre de maisons plus importantes, construites en pierre, comme les bâtiments du Roi. Houses were built mostly in wood : either «piquets» (small logs placed upright in the ground) in the early days, or eventually, for most of them, «charpente» (heavy timber frame i.e. half-timber), left exposed, or either boarded or planked. A certain number of the more important residences were built of stone, as were all the King’s buildings.
     
En général bien fonctionnelles, elles reflétaient à divers degrés un souci d’équilibre typique de l’époque, en particulier par le rythme plus ou moins régulier des ouvertures dans les façades. Les agencements intérieurs, avec souvent des pièces communicantes, sans corridor, "en enfilade", selon le terme d’architecture, étaient assez courants à l’époque pour une maison même ordinaire, si on juge par l’emplacement des foyers révélé par la fouille archéologique. In general quite functional, they reflected to various degrees a sense of balance and symmetry by a more or less regular spacing of openings on the façades. Interior lay-outs often had rooms in a row without corridor, «en enfilade», according to the architectural term and trend of the period even for a fairly modest house; this was evidenced by the location of fire-place bases as found in the archaeological investigation.
     
Les toitures étaient assez souvent "à croupes", c’est-à-dire à quatre pentes, dont celles des bouts à angle plus élevé, comme on le voit souvent en France et au Québec. Il n’y a qu’un seul exemple précis de toit brisé dit "à la Mansard" et les quelques mentions de mansardes indiquent le plus souvent l’étage en "grenier" sous les combles. Les couvertures étaient normalement en ardoise pour les bâtiments du roi et en bardeau pour les maisons en général, alors que la planche, la dosse ou même de la motte de gazon, couvrait les premières constructions en piquets et les dépendances. Roofs were often «en croupe», i.e. hipped, with the end slopes at a steeper pitch as common in France and Quebec. There is only one main example of a broken or curb roof, «à la Mansard», and some of the few mentions of mansardes referred to attics or garrets under the sloping roof. Roofing material was usually slate for King’s buildings and wood shingles for most houses, whereas boarding, slabs or even sod occurred on some of the first «piquet» buildings and some out-buildings.
     
Les bâtiments du roi étaient également fonctionnels et sans prétention architecturale mais avec un certain goût selon les normes de la mère-patrie. La brique et la pierre en étaient typiques, cependant les quartiers de l’ingénieur et du commissaire-ordonnateur étaient tout en pierre. Les sculptures décoratives furent refaites, d’après les dessins, en pierre calcaire provenant d’une carrière voisine de celle de l’époque. L’église paroissiale et le "nouveau corps de Cazernes", demeurés en projet, auraient rehaussé l’aspect architectural de la ville, comme le faisait d’ailleurs l’hôpital avec son clocher original et raffiné. The King’s buildings were equally functional with no particular architectural pretension but showing a certain care in design as in the mother-country; brick and stone were typical, as well as only stone. The few decorative sculptures, recreated from good period drawings, or fragments found are of limestone from a quarry neighbouring the one which had furnished the original.

The parish church, proposed in 1731, and a new barracks complex, proposed in 1737, which were never built, would have enhanced the architectural aspect of the town.

     
Des dessins de 1733 pour le logement du commandant à Port Toulouse et celui du lieutenant de Roi à Port LaJoie, donnent une bonne idée du style fruste, mais assez harmonieux, de maisons typiques de Louisbourg en pierre et en "charpente" ou "pan-de-bois". Drawings of 1733 for the commandant’s quarters at Fort Toulouse and Fort LaJoie give a good idea of the basic but harmonious style of what could be taken as typical Louisbourg houses in both stone and «charpente» or half-timber, known in France today as «pan de bois».
     
Les fortifications de Louisbourg font le sujet du livre Un Air de Fort de B. Fry et il suffira ici d’en citer quelques lignes : "les défenses de Louisbourg, quoique simples et inadéquates selon les normes européennes, étaient conçues tout à fait selon les méthodes et théories qui remontent à Vauban et plus loin encore aux ingénieurs italiens au service de François 1er. Le système bastionné dominait l’architecture militaire européenne, depuis plus d’un siècle...il commençait même à montrer des signes de désuétude". The fortifications of Louisbourg are the subject of an exhaustive study by Bruce Fry in An appearance of Strength; suffice it here to quote a few lines: «Louisbourg’s defenses, albeit simple and inadequate by European standards, were squarely in line with the methods and theories dating back to Vauban and beyond him to the Italian engineers who served under Francis I. The bastioned system had dominated European military architecture for well over a century prior to Louisbourg’s founding and was showing signs of obsolescence.»
     
Le port était défendu principalement par la Batterie Royale, imposante et originale, en face du goulet d’entrée du port protégé, lui, par une autre batterie sur l’île de l’entrée.

The harbour was defended principally by the quite original Royal Battery facing the narrow entrance, itself protected by the Island Battery.

     
Maquette : en 1717, l’ingénieur Verville rentre en France avec "tous les plans profiles et développements... nécessaires pour faire un plan en relief...de la partie méridionale du port...avec les projets de fortifications" pour la collection royale de "maquettes des lieux fortifiés à vocation stratégique". Jugé "complètement hors service" en 1872, ce plan-relief sera détruit, avec ceux de Montréal et de Québec Scale model: In 1717 engineer Verville returned to France with «all the plans profiles and details...necessary to make a plan in relief...of the southern part of the harbour...with the fortification projects» for the royal collection of fortified places to scale for strategic purposes. Considered «completely out of use» in 1872 it was destroyed with the Quebec and Montreal ones.
     
Quant aux fortifications plus éloignées, il y avait le fort de Port Toulouse, à Saint-Pierre, en Isle Royale, et celui de Port LaJoie, beaucoup plus éloigné en Isle Saint-Jean, protégeant le port de ce qui est aujourd’hui Charlottetown en Ile-du-Prince-Édouard. As to the outlying defenses there was the fort at Port Toulouse to the west on Isle Royale, closer to the mainland, and further away on Isle Saint Jean (Prince Edward Island) was the one at Port LaJoie, protecting the entrance to the harbour of what is now Charlottetown.
     
L’urbanisme à Louisbourg ne pouvait présenter l’aspect formel et équilibré de certaines villes fortifiées de Vauban, comme Neuf-Brisac, et eut à s’accommoder d’un site ingrat comme savait le faire Vauban le cas échéant. Mais ce ne fut pas sans tenir compte des recommandations de Bélidor dans Sciences de l’ingénieur (1729) : rues à angle droit, "Jardin du Roy", donnant, comme la citadelle, sur la grande place, d’où partaient la rue d’Orléans vers la Porte Maurepas et la rue Toulouse, plus large, menant à la Porte Frédéric ouvrant sur le port. Town-planning could not present at Louisbourg the formal aspect of certain continental cities fortified by Vauban, such as Neuf-Brisac, and had to make do with the difficult site, as would have done Vauban in the same circumstances. But it was not without taking into account Bélidor’s teachings in Sciences de l’ingénieur (1729), that is: regular streets at right angles, an impressive Place d’Armes on which gave a well designed King’s garden, the entrance to the King’s Bastion, the rue d’Orléans leading to the Porte Maurepas, and the wider rue Toulouse leading to the Porte Frédéric, the main entrance from the harbour. Town-planning legislation had been outlined as early as 1719.
     
Étienne Verrier, chevalier de Saint-Louis, ingénieur en chef, responsable de la construction de 1724 à 1745, travailla surtout d’après des plans élaborés par son prédécesseur De Verville en les modifiant, au besoin assez considérablement. Il avait été formé par Claude Masse, son beau-frère, qui avait sans doute connu Vauban. Son père, Christophe Veyrier, architecte, directeur de la sculpture à l’Arsenal de Toulon et dont on peut voir des œuvres à Toulon, entre autres, était neveu et premier " praticien" du grand Pierre Puget. Étienne Verrier, chevalier de Saint-Louis, engineer-in-chief responsible for the construction from 1724 to 1745, worked mostly from plans designed by his predecessor De Verville and had to modify them considerably as needs arose. He had trained under his brother-in-law, Claude Masse, known for his Atlas et traité des fortifications and training according to the principles of Vauban. His father Christophe Veyrier, architect and sculptor at the Arsenal of Toulon, was principal «praticien» and nephew of the great Pierre Puget.
     
Cette Reconstruction de plus du quart de la ville et de ses fortifications donne une bonne idée de ce qu’était Louisbourg en 1745 avant le siège. Elle concrétise les recherches exhaustives des historiens, archéologues, architectes et autres spécialistes, dans les divers fonds d’archives et bibliothèques de France et d’ailleurs, pour en extraire tout ce qui se rapporte de près ou de loin à Louisbourg, auxquelles s’ajouta évidemment l’étude de nombreux travaux et traités historiques et techniques sur l’architecture, les fortifications, la vie, les mœurs, l’habillement, la cuisine, etc., de l’époque et autres sujets connexes, sans oublier les métiers de construction et autres. This reconstruction of more than a quarter of the town and its fortifications gives a good idea of what was Louisbourg in 1745. It is the result of exhaustive research by historians, archaeologists, architects and others in various archives and libraries in France and elsewhere, to extract all that concerned Louisbourg in one way or another and, of course, the study of numerous historical and technical treatises on architecture, fortifications, building and other trades, as well as social life, customs, manners, food and cuisine, etc. of the time, and any connected subjects. 
     
S’est donc accumulée une importante documentation faite de plus de 500 000 pages de documents et dessins de l’époque sur microfilms, photos, fiches, etc., que vient compléter une bibliothèque spécialisée comprenant une précieuse collection de livres anciens, dont l’édition originale de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert. All of which resulted in the accumulation of a sum of research material amounting to some five or six hundred thousand pages of period documents and drawings on micro-film, photographs, index-cards, etc. supplemented by an impressive specialized library comprising a precious collection of period books, including a complete first edition of the famous Encyclopédie by Diderot and d’Alembert.
     
Le travail de reconstruction fut rendu possible en très grande partie par le recyclage d’anciens mineurs de charbon en main-d’œuvre spécialisée, malgré le problème de la langue par rapport à la contribution de la France, pour aboutir à la renaissance de près de la moitié du périmètre des remparts, un peu moins du quart de la surface bâtie (28 sur 150 terrains avec maison(s), jardins et dépendances) comprenant le cœur de la ville donnant sur le port ; aussi : 2 des 4 portes, 3 des 7 bastions et batteries, et tous les bâtiments du Roi dans le quartier nord-ouest de la ville. Ainsi renaît Louisbourg pour devenir Musée vivant peuplé d’animateurs en costumes d’époque, habillés et équipés grâce aux talents des couturières et artisans formés dans les arts et métiers du XVIIIe siècle français. The actual work of reconstruction was made possible to a very great extent by the specialization of engineers and architects and specially by the retraining of mostly ex-coal-miners into specialized artisans, notwithstanding the language problem, leading to the rebirth of:
  • — nearly ½ of the perimeter of the fortifications,

  • — a little less than ¼ of the built-up area: 28 of the 150 lots with streets, house(s), gardens and out-buildings making up the heart of the town opening on the harbour,

  • — 2 of the 4 gates,

  • — 3 of the 7 bastions and batteries,

  • — all the king’s buildings which were nearly all in the north-west quarter of the town rebuilt.

And thus Louisbourg reborn becomes a living museum peopled with costumed animators thanks to seamstresses and artisans trained in French 18th century arts and crafts.

     

N.B. La construction de Louisbourg eut à souffrir bien des contraintes qui eurent trop souvent un effet néfaste sur sa qualité comme on s’en plaignait d’ailleurs déjà à l’époque. Par exemple :

N.B. The construction of Louisbourg had to suffer many constraints which all too often made for poor quality, already deplored at the time, such as:

     
  • — Bien des matériaux disponibles sur place étaient de piètre qualité nécessitant des importations onéreuses;

  • — Une partie importante de la main-d’œuvre, souvent des militaires plus ou moins de corvée, était peu qualifiée et motivée.

  • — Les conditions climatiques étaient plutôt défavorables : humidité, courte saison de construction due à la gelée dont l’action néfaste sur le mortier était la cause de constantes réparations.

  • — Aujourd’hui ce sont surtout les contraintes de conformité historique qui entraînent d’onéreux entretiens et réparations.

  • — many of the materials available locally were of poor and ill-assorted quality, necessitating constant repairs and onerous importations,

  • — much of the workforce, often military more or less on fatigue duty, was ill-qualified and unmotivated,

  • — climatic conditions were often unfavorable: humidity, snow, frost action, resulting short building season, etc.

  • — Today the constraints are mostly concerned with historical conformity leading to onerous maintenance and repairs.

     
L’habitat de Louisbourg se caractérise surtout par son adaptation aux circonstances difficiles du lieu : climat, matériaux, main-d’oeuvre, etc. Louisbourg housing construction is characterized mostly by its adaptation to the difficult circumstances of place and time: climate, materials, manpower, isolation, etc.
     
La reconstruction de ces maisons fut un exercice passionnant de recherche et de mise en oeuvre, chacune d’entre elles apportant ses petits ou grands mystères et ses questions sans réponses évidentes. Ce fut en effet un véritable défi pour l’architecte de ré-imaginer les désirs, goûts, besoins et moyens de ses "clients" de deux cent cinquante ans passés. The reconstruction of these houses was an exciting exercise in research and implementation, each one bringing its large and small «mysteries» and questions without ready answers, a real challenge for the architect to re-imagine the desires tastes, needs and means of his clients of 250 years ago. 
     
En plus d’explorer minutieusement les archives et la documentation spécialisée, il a fallu se replonger dans l’époque et en scruter tous les aspects: histoire, littérature, arts, chroniques et, bien entendu, tout ce qui concerne l’architecture et les métiers de construction, et enfin tenter de résoudre les conflits de documentation afin de combler les lacunes d’une façon plausible. So that over and above exploring minutely the available archival and other specialized research material, it was necessary to delve into the French 18th century in all its aspects: history, literature, arts, chronicles, etc. and of course everything concerning architecture and the connected trades, in order to fill in the gaps and resolve the occasional conflicts between various sources with maximum plausibility.
     
C’est pourquoi nous pouvons dire que la reconstruction démontre au plus près ce qui était en 1745, selon toutes les données connues pour chaque cas. Car la documentation varie en quantité et en fiabilité. Toutes les constructions d’aujourd’hui (à l’exception de la maison du Faubourg) reposent sur leur emplacement d’origine et certaines même sur une partie consolidée de leur fondation, qui, soit dit en passant, par les éléments découverts, confirmait l’écrit. And thus it may be said that this reconstruction represents very closely what existed in 1745, according to what was known in each case, since the research material varied in quantity and reliability. All buildings on the site are on their original location, except the Faubourg house, and many of them rest on all or part of their historical foundations consolidated.
     
La fouille archéologique fournit à peu près la seule source de renseignements sur place. En plus des vestiges de fondation, parfois importants, les innombrables objets et fragments trouvés furent un précieux apport. Par exemple, à peu près toutes les ferrures utilisées sont des copies exactes, fabriquées sur place, de celles trouvées dans les fouilles. The archaeological dig of course was the only source of information on site: for over and above the sometimes important foundations the innumerable objects and artifacts were another precious primary source, for example: practically every piece of hardware seen is an exact replica of one found somewhere on the site.
     
Par l’autre source première: les nombreux registres, comptes rendus de procès, documents d’affaires, etc. (mais peu de lettres personnelles), nos clients de 1720-45 étaient assez bien connus, origine, famille, métier, rang social et même quelques aventures, au point de les connaître presque personnellement. By the other primary source, registers, accounts of lawsuits, business transactions (few personal letters however), etc., our clients of 1713 to 1745 were, for many of them, fairly well known: family, origin, trade, social standing, etc., even some little adventures, so that we had the feeling of knowing some of them personally.
     
Quant aux vestiges on ne pouvait voir au XXe siècle que les monticules et cratères des remparts démolis, les voûtes en ruine des casemates dans les flancs de l’ancien Bastion du Roy ainsi que des traces de fondations le long des rues encore discernables avec quelques maisons du XIXe siècle. Malgré une importante collection de dessins, seuls ceux des fortifications comportaient des dimensions et certains détails précis, alors que les bâtiments du Roy n’avaient que plans et élévations sommaires avec quelquefois coupe, devis ou toisé. Pour les maisons, à part cinq ayant plan élévation et coupe (dont trois ne figuraient pas au programme de reconstruction), il n’y avait que quelques façades, vues et plans généraux à petite échelle, mais qui, avec les données historiques, archéologiques et architecturales, permirent de reconstruire sur les vestiges des fondations le plus fidèlement possible à l’architecture pratique de l’époque adaptée aux conditions locales. As to the remains of the town the 20th century could see but the demolition craters of the ramparts, the vaulted ruins of the casemates in the flanks of the King’s Bastion and traces of foundations along the still discernible streets with a few 19th century houses. Of the considerable number of drawings available practically only the ones for the fortifications were dimensioned with some details, whereas the King’s buildings were but in summary plan and elevation with sometimes a section, specifications and list of materials. As to the houses and out-buildings, except for 5 with plan, elevation and section (of which 3 did not figure in the reconstruction program), there were several façades and general views and plans at small scale which, with the historical, archaeological and architectural data, made for reconstruction on the remains of the foundations as faithfully as possible to the practical architecture of the period adapted to local conditions.
     
Ce fut donc une tâche on ne peut plus passionnante pour l’un des architectes qui, en plus, eut l’avantage d’avoir parmi ses "clients" un lointain parent... par alliance : Joseph Dugas, constructeur et l’un des trois ou quatre Acadiens établis en ville à Louisbourg, dont le fils aîné, Charles, épousa en 1739 à Port Royal, Anne, soeur d’Augustin LeBlanc, aïeul à la 6e génération. It therefore became a fascinating task for one of the architects who, as it happened, found among his «clients» of 250 years past a distant relative...by marriage: Joseph Dugas, builder, and one of the only 3 or 4 Acadians to settle in town at Louisbourg ; his eldest son Charles married in 1739 at Port Royal Anne, sister of Augustin LeBlanc, 6th generation grandfather.
     
Sa maison reconstruite, connue pour avoir été en "charpente", selon le terme d’époque, aurait bien pu refléter ce qui se faisait en Acadie, et pourrait, avec le dessin pour la maison du commandant de Fort LaJoie (Charlottetown), servir de guide pour étudier l’impact qu’aurait pu, ou pourrait avoir, l’architecture de Louisbourg sur la maison acadienne de l’avenir, non par imitation mais par intégration et évolution, dans le contexte nord-américain d’aujourd’hui, des caractéristiques toujours valables fonctionnellement et esthétiquement. C’est ce qui sera le sujet du second volet, Pour une architecture acadienne, dans le cadre de cette vue d’ensemble de l’architecture de Louisbourg de sa construction à sa reconstruction partielle au plus près possible du XVIIIe siècle, c’est-à-dire sans les modifications indispensables pour son existence au XXe siècle. His reconstructed house known to have been half-timber, according to the period term, may very well have reflected what was common in Acadia at the time and could, with the drawing of the commandant’s house at Fort LaJoie (Charlottetown), serve as guide to study the impact Louisbourg architecture could have on Acadian house architecture of the future, not by imitation but rather by integration and evolution, in the North-American context of today, of the typical characteristics still valid functionally and aesthetically. And that will be the subject of the second part, For an Acadian architecture, of this overall view of Louisbourg architecture from construction to partial reconstruction as close as possible to the 18th century, that is, without the indispensable modifications for its existence in the 20th century.
     
Quelques différences de construction à Louisbourg en adaptation assez rapide aux conditions particulières du lieu, et peut-être aux méthodes acadiennes : Some differences of construction in fairly rapid adaptation to local conditions, or perhaps the influence of Acadian building practices:
     
1- Le "Piquet", "en-terre" ou "sur sole": méthode de construction faite de rondins verticaux aux joints en mortier ou "bousillés" d’un mélange de terre (grasse) et de mousse, avec la couverture en "plan de terre" (gazon) ou "plan de bois" (planche ?, dosse avec son écorce ?). Inconnu en France, ce procédé de construction, bien qu’assez peu documenté et utilisé en Amérique en général, était bien connu et documenté par les Français venus de Terre-Neuve. Bien qu’en principe provisoires, certaines de ces maisons durèrent assez longtemps, souvent devenues dépendances. 1- The «piquet» building: literally «stakes» either driven into the ground or framed into ground plates, chinked with a mixture of clay and moss, or plain mortar, roofed with sods, slabs or boards. Unknown or long since forgotten in France this type of construction, found in America to a limited extent, seems to have been well known and used by the French arriving from Newfoundland. It was used for the first wave of presumably temporary buildings, some of which lasted fairly well, often as outbuildings.
     
2- La "charpente" n’était pas tout à fait le "pan-de-bois" ni le "colombage" connus en France, les poteaux étant en général d’un plus gros "équarissage" et le plus souvent espacés au rythme plus ou moins régulier des ouvertures (autour de 4 pieds c.-à-d. 1.30 m ou 4'-3'). Le remplissage entre les ouvertures n’était pas, comme très souvent en France, en torchis (mélange de terre grasse et de paille hachée), mais tout aussi souvent en piquets, verticaux ou horizontaux, qu’en pierraille ou même en brique, comme quelquefois en France. Le revêtement était soit du crépi, comme en France, soit et peut-être le plus souvent, de planche ou de madrier à recouvrement "à sifflet" (biseau), et quelquefois dans le cas du madrier, plus épais, sans remplissage, ce qui était "bien moins coûteux et donnant un même revenu". 2- The «charpente» type (half-timber) was not quite the «pan-de-bois» nor the «colombage» as known in France, the posts being in general of larger size and usually fairly regularly spaced (around 4 «pieds»=1.30 m= 4' - 3' or so). The fill was not, as often in France, «torchis» (wattle and daub) but rather «piquets», horizontal or vertical, rubble or even brick as sometimes in France. Revetments were either mortar coating («enduit») with sometimes the stone partly visible, as in France, but perhaps more often, just boarding or planking overlapping «à sifflet» (beveled). Sometimes, in the case of planking, there was no in-fill, which was «less costly and brought the same returns».
     
3- La pierre, de bien piètre qualité en général, posait de graves problèmes, surtout à cause de l’action de la gelée sur le mortier fait de chaux et de sable aussi de mauvaise qualité, malgré un joint débordant dit "crépissage à pierre apparente". 3- Stone houses were much less common than in France. The local stone available was generally of poor quality and subject to many problems mainly due to the frost action on the mortar (lime and sand also of poor quality) even though the amply buttered jointing («crépissage à pierre apparente») covered a good part of the stone surface.
     
4- Les toits des maisons étaient à Louisbourg presque toujours en bardeaux de bois, qu’en France l’on ne voyait que sur les appentis et dépendances (excepté dans la montagne), et posés sur lattes alors qu’ici pour une plus grande étanchéité contre les vents il fallait des planches jointives se recouvrant en biseau, dit "à sifflet". 4- Roofing for houses was normally wood shingles, nailed on edge-to-edge bevel boarding, whereas in France shingles were used mostly on out-buildings (except in mountain areas) and nailed on spaced lath.
     
5- Les planchers à Louisbourg étaient toujours en madriers sur des solives longues portant sur les murs extérieurs et espacés de 2 à 3 pieds (0.60 à 0.90 m), alors qu’en France le carrelage ou le parquet, plus lourds, nécessitaient des poutres transversales portant des solives, toutefois plus courtes et plus rapprochées. 5- Floors in Louisbourg houses were always made of planking, sometimes «tongue and groove», on long joists bearing on exterior walls, spaced 2 or 3 «pieds» (0.65 to 0.96 = 2'- 1¼" to 3' - 2"), whereas in France the more common and heavier tile or parquet flooring required beams, spaced at 12 feet or so, supporting smaller and more closely spaced joists.
     
6- Les cloisons étaient presque toujours en planche ou en madrier, donc non-portantes, ce qui donnait plus de flexibilité pour l’agencement ou la modification des pièces, alors qu’en France elles étaient le plus souvent en colombage. 6-Partitions were nearly always «t & g» boarding or planking and non-bearing, due to the wall-to-wall joists, which had the advantage of providing a freer space and therefore modifiable interior. In France partitions were normally plastered or paneled «colombage», the origin of our present-day studding.
     
7- La peinture à Louisbourg : il y avait bien les pigments typiques, ocre rouge et jaune et quelques autres, mais en quantité insuffisante, si bien que l’on dut se contenter souvent pour protéger le bois de "lait de chaux", ou d’huile qui le noircissait, d’où l’aspect plutôt terne de la ville. 7- Paint remained a problem in Louisbourg and the lack of it is often mentioned; the usual pigments, red and yellow ochre and a few others, were available but in insufficient quantities, so that they had to make do with lime whitewash or, to protect the wood revetments, oil which had a blackening effect on the weathering, whence the rather dull aspect of the town even today.

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