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Fortress of Louisbourg National Historic Site of Canada
Recherche sur la Forteresse-de-Louisbourg Lieu historique national du Canada
Rapport Préliminaire sur les Toits et les Couvertures
by Christian Pouyez
In Historians,
Preliminary Architectural Studies,
Volume 03, Unpublished Report HG 02
(Fortress of Louisbourg, 1972,
Report Number H G 02 03 01)
AVANT-PROPOS
Cette étude sur les toits et les couvertures est basée quasi-- exclusivement sur les informations contenues dans le Fichier d'Architecture Civile de la forteresse de Louisbourg. Ce fichier n'est malheureusement pas encore complet, ce qui explique le caractère provisoire de ce rapport et l'absence de conclusions, en ce qui a trait à la structure des toits.
Trois problèmes seront abordés au cours de cette étude: dans une première partie nous traiterons des matériaux utilisés pour les couvertures des divers bâtiments. Nous tenterons ensuite d'analyser les formes de toit les plus fréquemment utilisées; pour cette section, nous avons dû nous écarter de la politique consistant à n'utiliser, dans les rapports préliminaires, que le Fichier d'Architecture Civile, et nous avons analysé quelques plans de la ville de Louisbourg. Enfin, dans une troi- sième partie, nous étudierons les combles, pour lesquels nous n'avons que de rares renseignements.
Les dessins et graphiques qui accompagnent ce rapport ont été exécutés, d'après les données fournies par l'auteur, par l'équipe de dessinateurs de la forteresse de Louisbourg. Nous tenons à les en remercier sincèrement.
[PAGE 7:]
(CHAPTER I)
(1) LES COUVERTURES
En raison même de la nature des documents utilisés, les informations sur les couvertures des bâtiments sont assez abondantes: dans les actes notariés - inventaires, actes de vente, conventions, bauxe etc. . . - qui constituent la majeure partie de notre documentation, il est d'usage, pour décrire une maison, de spécifier d'une part le matériau utilisé pour les murs - piquets, charpente, etc. . . - et d'autre part le matériau dont est faite la couverture.
Nous avons pu ainsi préciser le type de couverture de 115 bâtiments privés: cabanes, magasins, maisons, etc. . . Les bâtiments publics tels que les casernes, magasins du Roi, hôpital, ont été systéquement écartés, comme relevant d'un autre ordre d'architecture.
Cinq grands types de couvertures étaient utilisés à Louisbourg: le tableau 1 en donne le répartition par périodes de cinq ans à partir de 1715. Les dates de ce tableau doivent être utilisées avec précaution: ce ne sont pas les dates de construction des maisons concernées, mais simplement les dates auxquelles telle ou telle maison apparait dans un document: une maison couverte d'écorces peut très bien avoir été construite en 1713, mais n'apparaître dans un document qu'en 1732 par exemple. Les dates ne servent donc, ici, qu'à indiquer une tendance. Ainsi, le fait qu'on ne trouve pratiquement aucune couverture de "plan" ou d'écorces après 1739 signifie sans doute que ce type de couverture ne fut utilisé que pendant les premières années de la colonie.
[PAGE 8:]
TABLEAU 1
RÉPARTITION DES
BATIMENTS
SELON LE TYPE DE COUVERTURE
(1) 1715-1719: Couvertures de Bardeau - 0; Couvertures de Plan - 2; Couvertures de Planches simples - 1; Couvertures d' Ecorces - 2; Couvertures de Planches doubles - 0; Total - 5
(2) 1720- 1724: Couvertures de Bardeau - 2; Couvertures de Plan - 7; Couvertures de Planches simples - 2; Couvertures d' Ecorces - 0; Couvertures de Planches doubles - 0; Total - 11
(3) 1725- 1729: Couvertures de Bardeau - 1; Couvertures de Plan - 4; Couvertures de Planches simples - 4; Couvertures d' Ecorces - 2; Couvertures de Planches doubles - 0; Total - 11
(4) 1730- 1734: Couvertures de Bardeau - 4; Couvertures de Plan - 2; Couvertures de Planches simples - 5; Couvertures d' Ecorces - 6; Couvertures de Planches doubles - 0; Total - 17
(5) 1735- 1739: Couvertures de Bardeau - 7; Couvertures de Plan - 11; Couvertures de Planches simples - 5; Couvertures d' Ecorces - 2; Couvertures de Planches doubles - 3; Total - 28
(6) 1740-1744: Couvertures de Bardeau - 3; Couvertures de Plan - 1; Couvertures de Planches simples - 3; Couvertures d' Ecorces - 0; Couvertures de Planches doubles - 0; Total - 7
(7) 1745-1749: Couvertures de Bardeau - 0; Couvertures de Plan - 0; Couvertures de Planches simples - 1; Couvertures d' Ecorces - 0; Couvertures de Planches doubles - 0; Total - 1
(8) 1750-1754: Couvertures de Bardeau - 13; Couvertures de Plan - 0; Couvertures de Planches simples - 5; Couvertures d' Ecorces - 0; Couvertures de Planches doubles - 0; Total - 18
(9) 1755-1759: Couvertures de Bardeau - 14; Couvertures de Plan - 1; Couvertures de Planches simples - 2; Couvertures d' Ecorces - 0; Couvertures de Planches doubles - 1; Total - 18
(10) TOTAL: Couvertures de Bardeau - 44; Couvertures de Plan - 28; Couvertures de Planches simples - 28; Couvertures d' Ecorces - 12; Couvertures de Planches doubles - 4; Total - 116
(11) TOTAL %: Couvertures de Bardeau - 37. 9; Couvertures de Plan - 24. 1; Couvertures de Planches simples - 24. 1; Couvertures d' Ecorces - 10. 4; Couvertures de Planches doubles - 3. 5; Total - 100
Les couvertures les plus fréquemment utilisées sont les couvertures de bardeaux (37. 9%), de plan (24. 1%) et de planches simples (24. 1%). L'écorce et les planches doubles sont beaucoup plus rares. On notera que l'ardoise [PAGE 9:] n'était pas employée sur les bâtiments privés, sans doute en raison de son prix et des difficultés d'approvisionnement. Aussi, seuls certains bâtiments publics furent couverts en ardoise.
(A) COUVERTURES DE BORDEAUX
C'est de très loin la couverture la plus fréquemment utilisée et c'est également celle sur laquelle on posséde le plus d'informations.
Les bardeaux sont utilisés surtout pour les maisons d'habitation, mais on en trouve également sur les magasins, cabanots et étables (Tableau 2).
TABLEAU 2
RÉPARTITION DES
COUVERTURES
DE BORDEAUX SELON L'UTILISATION DES BâTIMENTS
(1) Utilisation du bâtiment - Maisons d'habitation: Nombre absolu 35; % 79. 6
(2) Utilisation du bâtiment - Magasins: Nombre absolu 6, % 13. 6
(3) Utilisation du bâtiment - Cabanots et étables: 3; % 6. 8
(4) Utilisation du bâtiment - Total 44; % 100
Il semble bien que ce matériau soit employé plus souvent sur des constructions assez élaborées, telles que les maisons de maçonnerie ou de charpente, que sur des constructions de piquets (Tableau 3).
TABLEAU 3
RÉPARTITION DES
COUVERTURES
DE BARDEAUX SELON LE TYPE DE CONSTRUCTION
(01) Type de construction: Maison de charpente - Nombre absolu 18; % 40. 9
(02) Type de construction: Bâtiment de piquets - Nombre absolu 9; % 20. 5
(03) Type de construction: Maison de maçonnerie - Nombre absolu 2; % 4. 5
(05) Type de construction: Inconnu - Nombre absolu 15; % 34. 1
(06) Type de construction: Total - Nombre absolu 44; % 100
Il y a cependant trop de cas où on ignore le type de construction pour qu'on puisse conclure définitivement.
Contrairement à ce qui se faisait ordinairement en France à cette époque, les bardeaux, à Louisbourg, ne sont pas posés sur de simples [PAGE 10:] lattes (ou voliges) clouées sur les chevrons, mais sur une couverture de planches. C'est une particularité qui s'explique très bien par le climat de Louisbourg: la violence du vent lors des "poudreries" nécessitait une couverture aussi étanche que possible.
Quelques documents, malheureusement trop rares, précisent le type de planches et la nature du joint utilisés. Ainsi, en 1752, le sieur Dubenca s'engage à construire pour le sieur Dugué une maison de charpente dont
la couverture sera faitte en planche de Baston Recouvrant d'un pouce l'une sur l'autre à sifflet et couverte en bardeaux [NOTE 1] . (souligné par nous)
[PAGE 11:] Dans un autre cas, on spécifie que la couverture sera
de bonne planche de baston délardé de deuxtrois pouces les uns sur les autres cloués de deux clous sur chaque chevron et le Bordeaux qui sera dessus porteras au moins quatre pouces de pureau [NOTE 2] . (souligné par nous)
Ce qui signifie que le joint longitudinal était assuré par le délardement de la planche, en forme de joint à sifflet. Il faut noter immédiatement que l'expression "à sifflet" n'a pas, à Louisbourg, le sens qu'on lui donnait ordinairement en France: alors que le joint à sifflet, en France, est un joint de bout, formé par la réunion de deux coupes obliques faites à chacun des morceaux de bois placés bout à bout, [NOTE 3] , il semble bien qu'à Louisbourg, l'expression ait été utilisée pour désigner le joint obtenu par le délardement. Il convient peut-être, avant d'aller plus loin, de définir ce qu'est le délardernent d'une planche.
Délarder signifie enlever du bois d'une arête sur un côté seulement. On le fait ordinairement avec le rabot. On obtient ainsi des planches délardées de 1 pouce, 2 pouces ou plus, de façon à ce que les planches puissent se recouvrir l'une sur l'autre (Figure 1) [Illustration]. Un texte de 1738 explique clairement comment et pourquoi ce type de joint était utilisé:
. . . planches de baston que l'on employera pour la couverture des bâtiments: observer qu'elles soient délardées de trois pouces avec le coup de rabot afin de les rendre plus unies et les mieux rejoindre pour que la neige ne puisse pas y passer dans les grandes poudreries. Par cette [PAGE 12:] [PAGE 13:] façon on evitera l'employ du torchy qui charge trop d'abord et par la suite, venant à sécher, tombe en poussière" [NOTE 4].
Ce joint longitudinal est désigné de diverses façons dans les documents du 18e siècle: le plus souvent on dit simplement que les planches se recouvrent l'une sur l'autre à sifflet [NOTE 5] ; parfois on parle de planches ou de madriers délardés à sifflet [Note 6] , en précisant à l'occasion la largeur du délardement; on dit aussi que les planches se recouvrent en amortissement [NOTE 7] , ou qu'elles sont délardées en chanfrein [NOTE 8]. Toutes ces expressions caractérisent le même type de joint, la seule différence résidant peut-être dans la largeur du délardement: un amortissement du quatre pouces est certainement plus large qu'un délardement en chanfrein. Pour en terminer avec ce type de joints, signalons que le pan de couverture retrouvé sur le terrain K de l'ilôt 2 (maison Guion) fournit un exemple de planche délardée: les bordeaux étaient posés sur une couverture de planches délardées de 1. 50 inches. La largeur approximative des planches était de 1. 40 feet [NOTE 9].
Sur les bardeaux, les sources que nous avons consultées donnent très peu de renseignements; on trouvera ci dessous les quelques indices que nous possédons pour le moment. lls sont tirés de trois documents et de l'analyse archéologique du pan de couverture de la maison Guion [NOTE 10].
(1) Longueur:
(a) 12 à 13 pouces
(b) 1. 40 feet (env. 16 pouces)(2) Largeur:
(a) 4 à 6 pouces
(b) Env. 6 inches (env- 5 Pouces 1/2)
(c) 4 à 5 pouces;
[PAGE 14:]
(3). Longueur du pureau:
(a) 4 pouces
(b) 0,40 foot (env. 4 pouces 1/2)
(c) 1/3 de leur longueur
(d) 4 pouces
Il subsiste plusieurs questions auxquelles nous ne pouvons pas répondre:
(1) Epaisseur du bardeau: elle n'est jamais précisée dans les documents concernant les bâtiments privés. Les bardeaux du pan de couverture retrouvé à la maison Guion sont visiblement usés et ne peuvent fournir d'indication valable.
(2) Fixation: un seul document précise que la fixation était assurée par deux clous à chaque bardeau.
(3) Sur le mode de fabrication, le bois utilisé et le traitement éventuel des bordeaux, les seules informations sont fournies par l'article déjà mentionné de Richard Cox. Nous reproduisons ici ses conclusions.
An examination of over 200 whole and fragmentary specimens from excavations suggested that wooden shingles used at Louisbourg during the eighteenth century tended to be:
(i) Rectangular except for occasional diagonal trimming of both corners of FEATHER END. (LITTLE OVERALL TAPER IN THESE LATTER cases).
(ii) Appriximately [sic approximately] 1. 40' x . 50' x . 03' (butt) and . 01' (feather) where taper present.
(iii) Manufactured by splitting and slight planing.
(iv) Made of pine, cedar or occasionally balsam fir.
(v). Fastened by iron nails.
(vi). Fastened to bevel jointed sheathing of width equal to length of shingle.
[PAGE 15:]
(vii. Lapped such that 1/3 of the length was exposed to the weather.
(viii) Split from saw cut stock such that neither butt nor feather was exactly at right angles to the longitudinal axis of the shingle.
(ix) Unpainted (Hanson suggests otherwise for samples from Engineer's House Garden Pool)" [NOTE 11].
(B) COUVERTURES DE PLAN
Fréquemment utilisées pendant les premières années de la colonie, les couvertures de plan tendent ensuite à disparaîre pour laisser la place aux couvertures de bardeaux et de planches. Il faut tout d'abord définir ce qu'on entendait à Louisbourg par "couverture de plan".
Les documents du début du 18e siècle utilisent souvent l'expression "couverture de plan", sans plus de précision; parfois cependant on spécifie que la couverture est en plan de bois, ou en plan de terre, ou encore en plan de bois et terre. Il faut donc, au départ, distinguer au moins deux sortes de plan, celui de bois et celui de terre. C'est la seule information qu'on puisse tirer directement des documents, quant à la nature du plan; les dictionnaires que nous avons pu consulter (Furetière, Trévoux, Diderot, Bescherelle) ne fournissent aucune définition du plan; seul le Larousse du XXe siècle fournit une indication: plan serait une déformation du mot pelan, qui signifie: "Ecorce d'arbre enlevée par larges fragments, en vue d'usage industriel". Si on acceptait cette définition, le plan de bois ne serait autre chose que l'écorce, et couvertures de plan et couvertures d'écorces seraient identiques. Cette explication ne nous semble pas valable, pour Louisbourg au 18e siècle, [PAGE 16:] et cela pour deux raisons:
(1) si les deux termes plans et écorces avaient été synonymes, on aurait employé soit l'un, soit l'autre mais non les deux; or, les documents mentionment simultanément couvertures de plan et couvertures d'écorce, et il semble bien qu'il s'agisse de deux choses différentes.
(2) le plan de bois, on le verra plus loin, était souvent employé en même temps que le plan de terre, c'est à dire que le plan de terre était disposé au dessus du plan de bois. Cela se concevrait très difficilement si le plan de bois était en réalité de l'écorce. Il nous semble donc que le plan de bois devait être, à Louisbourg, la dosse ou dosse flache (en anglais: "slab"), c'est à dire la première et la dernière planche que l'on enlevait sur un tronc d'arbre lorsqu'on l'équarissait. La dosse se présente comme une planche, plane sur le coté scié, bombée et conservant son écorce sur l'autre côté. Rien ne s'oppose à ce qu'un tel matériau ait été utilisé pour les couvertures. A l'heure actuelle c'est l'hypothèse qui nous paraît la plus vraisemblable.
Quant au plan de terre, il n'en existe aucune définition dans les dictionnaires, mais ici les documents sont un peu plus explicites, et la cartographie permet de préciser ce point. On rencontre dans les documents trois expressions différentes, mais qui semblent toutes se référer au même type de couverture: plan de terre est la plus courante, mais on rencontre aussi: couverture de tourbe et de gazon. Il semble à peu près certain que ces trois expressions désignent ce que nous appelons aujourd'hui, en Amérique du Nord, de la tourbe, c'est à dire le gazon ou l'herbe et l'épaisseur de terre prise entre les racines. Les plans 725-8 et 740-1 donnent quelques exemples de maisons couvertes en plan de terre.
[PAGE 17:]
Si le plan de bois était parfois employé seul pour couvrir un bâtiment, il n'en était pas de même du plan de terre, qui devait reposer sur une base solide. La plupart du temps, le plan de terre est étendu au dessus d'une couverture en plan de bois. Le tableau 4 donne la répartition des diverses couvertures de plan suivant l'utilisation qui est faite du bâtiment.
TABLEAU 4
RÉPARTITION DES
COUVERTURES DE
PLAN SUIVANT L'UTILISATION DU BâTIMENT
(1) Utilisation: Maison d'hab. : Couvertures de Plan 2; Couvertures de Plan de bois 17; Couvertures de Plan de terre 2; Couvertures de Plan de bois et de terre 6; Total 27 (96%)
(2). Utilisation: Magasin: Couvertures de Plan 0; Couvertures de Plan de bois 1; Couvertures de Plan de terre 0; Couvertures de Plan de bois et de terre 0; Total 1 (4%)
(3). Utilisation: Ensemble: Couvertures de Plan 2 (7%); Couvertures de Plan de bois 18 (64%); Couvertures de Plan de terre 2 (7%); Couvertures de Plan de bois et de terre 6 (22%)
(4) Total 28 (100)
Deux faits doivent être notés: d'une part, les couvertures de plan ne se rencontrent que sur des maisons (96% des cas étudiés). D'autre part, on trouve seulement deux exemples où on ne spécifie pas la nature du plan utilisé, et deux exemples où on ne mentionne que le plan de terre comme matériau de couverture. Il s'agit là, sans aucun doute, d'imprécision des documents, et il est vraisemblable que les deux maisons mentionnées comme étant couvertes en plan de terre devraient en réalité être classées avec les couvertures en plan de bois et terre.
Les couvertures de plan ne sont utilisées que sur des constructions [PAGE 18:] de type rudimentaire: sur les 28 cas étudiés, 21 concernent des maisons de piquets; dans les sept autres cas, on ignore le type de construction, mais il y a tout lieu de croire qu'il s'agit également de bâtiments de piquets.
(C) COUVERTURES D'ÉCORCES
Les couvertes d'écorces furent assez courantes pendant les premières années de la colonie, sans doute à cause de la facilité avec laquelle on pouvait se procurer l'écorce. Cette habitude se révéla très vite dommageable pour les arbres, aussi le roi interdit-il ce type de couvertures, en 1717:
Elle [sa Majesté] a esté informé qu'on est dans l'habitude à l'isle Royalle de faire les couvertures des maisons d'ecosses d'arbres et comme cela ne peut être que très préjudiciable a la colonie parce que c'est le moyen de ruiner absolument les bois et que d'ailleurs par le peu de solidité de ces couvertures qu'il faut continuellement renouveller il en coûte aux habitants autant et plus que s'ils les couvroient de planches, sa majesté défend très expressément de se servir d'ecorse d'arbres pour les couvertures des maisons et elle veut qu'en attendant que l'ardoise soit commune a l'Isle Royalle qu'on se serve de bardeau pour les couvrir, elle recommande aux Srs de Costebelle et Soubras de tenir séverement la main que cela soit exécuté [NOTE 12].
Si l'ordonnance royale avait été exécutée, les couvertures d'écorces auraient dû être remplacées, à mesure qu'elles pourrissaient, par des [PAGE 19:] couvertures de planches et bardeaux ou autre matériau autorisé; or il est certain que l'interdiction ne fut pas également respectée par tous les habitants, car on trouve encore des couvertures d'écorces jusqu'en 1736, mais elle fût sans doute respectée par la majeure partie de la population; sur les 115 bâtiments étudiés, on n'en relève qu'une douzaine couverts en écorce, et parmi ceux là, cinq sont situés hors de la ville même: à l'ouest du Barrachois de Lasson, au Nord du port ou encore aux Iles Michaux.
Quoi qu'il en soit, la couverture d'écorces exista, et pas seulement à Louisbourg: on en a trouvé une mention en 1756, à l'île St. Jean, et, paradoxalement, pour un bâtiment appartenant au Roi [NOTE 13]. Dans tous les cas que nous avons relevés, les couvertures d'écorces sont utilisées pour des bâtiments de piquets uniquement, principalement des maisons (Tableau 5).
TABLEAU 5
RÉPARTITION DES
COUVERTURES D'ÉCORCES
SELON L'UTILISATION DU B TIMENT
(1) Utilisation - Maison d'habitation: Nombre absolu 10; % 84
(2) Utilisation - Magasin: Nombre absolu 1; % 8
(3) Utilisation - Appentis: Nombre absolu 1; % 8
(4) Utilisation - Nombre absolu 12; % 100
On ignore totalement quelle sorte d'écorce était employée, comment et sur quoi elle était posée,et jusqu'à plus ample informé, il nous paraît [PAGE 20:] prudent de s'abstenir de formuler quelqu'hypothèse que ce soit sur cette question.
(D) COUVERTURES DE PLANCHES SIMPLES
C'est un type de couverture qu'on rencontre très souvent, surtout à partir des années 1730; il est utilisé pour tous les genres de bâtiments (Tableau 6) et sur tous les types de construction (Tableau 7).
TABLEAU 6
RÉPARTITION DES COUVERTURES DE PLANCHES SIMPLES SELON L'UTILISATION DU BATIMENT
(1) Utilisation - Maisons d'habitation: Nombre absolu 17; % 60. 7
(2) Utilisation - Magasins: Nombre absolu 7; % 25. 0
(3) Utilisation - Cabanots, appentis: Nombre absolu 4; % 14. 3
(4) Utilisation - Total: Nombre absolu 28; % 100
Les documents ne précisent jamais quel type de joint était employé pour ces couvertures de planches simples. Sachant qu'elles n'étaient pas recouvertes de bordeaux on peut supposer qu'on employait les joints les plus étanches possibles, soit un délardement très prononcé, soit un joint à rainure et languette, soit encore un joint à mi-bois.
L'absence de renseignements sur la structure des combles ne nous permet pas de préciser si les planches étaient posées verticalement ou horizontalement, et sur cette question, les cartes et plans ne nous renseignent pas davantage: en effet, on peut trouver des cartes illustrant
[PAGE 21:]
TABLEAU 7
RÉPARTITION DES
COUVERTURES
DE PLANCHES SIMPLES SELON LE TYPE DE CONSTRUCTION
(1) Type de construction - Piquets: Nombre absolu 16; % 57.2
(2) Type de construction - Charpente: Nombre absolu 6; % 21.5
(3). Type de construction - Maçonnerie (Briques): Nombre absolu 1; % 3.5
(4). Type de construction - Planches: Nombre absolu 1; % 3.5; (5). Type de construction - Inconnu: Nombre absolu 4; % 14.3
(6). Type de construction - Total: Nombre absolu 28; % 100
les deux dispositions, horizontale et verticale, mais il est impossible de savoir s'il s'agit de couvertures de couvertures de planches simples ou doubles, et on ne peut par conséquent en tirer aucune conclusion.
(E) COUVERTURES DE PLANCHES DOUBLES
On n'en a trouvé que quatre exemples, concernant 3 maisons et 1 grange. Dans deux cas, il s'agit de bâtiments de piquets, dans un autre cas, d'une maison de charpente, et le type de construction du quatrième bâtiment est inconnu.
Un seul document donne quelques détails sur ce type de couverture: dans le bail de la maison d'André Monier, dit Surgere, à Francois Lucas, [PAGE 22:] il est convenu que ce dernier construira une cabane en piquets de 36 pieds x 16 pieds, qui sera "couverte en planches de long en double" [NOTE 14]. Sachant qu'il s'agit d'un comble avec fermes, faîtage et chevrons, mais sans pannes, on peut en déduire que les planches de la première rangée étaient posées horizontalement, parallèlement à la ligne de faite. Quant aux planches de la seconde rangée, elles peuvent avoir été posées dans le même sens, chavauchant les planches de la première rangée à mi-largeur, ou encore, perpendiculairement à celles de la première rangée.
(F) RÉCAPITULATION
Le tableau 8 rassemble toutes les données numériques dont nous disposons sur les couvertures. Afin de faciliter les comparaisons, on a donné la répartition en nombres absolus, qui figure à la partie supérieure du tableau, et la répartition proportionnelle. Ce tableau permet de déterminer rapidement l'importance relative de chaque type de couverture pour chaque bâtiment selon son utilisation et selon le type de construction.
Bien que ce tableau soit conçu pour permettre de répondre à des questions précises (par ex. : combien y avait-il de maisons de charpente couvertes en bardeaux?), il est possible d'en tirer, en guise de conclusion, quelques indications générales:
(1) la couverture la plus fréquente sur les maisons de piquets est la couverture de plan, alors que sur les maisons de charpente, on utilise presque uniquement la couverture de bordeaux.
(2) les magasins, qui sont pour la plupart construits en piquets, sont couverts en planches simples dans la majeure partie des cas. On en trouve cependant un assez grand nombre couverts en bardeaux.
(3) le nombre d'observations concernant les cabanots, étables, écuries, granges et autres bâtiments de même type sont trop peu nombreuses pour
[PAGE 23:]
TABLEAU 8
REPARTITION DES
COUVERTURES SELON
L'UTILISATION DU B TIMENT ET LE TYPE DE CONSTRUCTION
(1). Type de Couverture - MAISONS Bardeau
NOTE: Table 8 is presently unavailable
[PAGE 24:]
pour qu'on puisse en tirer une conclusion certaine: les résultats disponibles semblent indiquer une plus grande fréquence pour les couvertures de planches simples, mais ce n'est là qu'une indication, à utiliser avec prudence.
[PAGE 25:]
(CHAPTER 2)
LES FORMES DE T0IT
Les informations concernant la forme des toits sont de deux types: celles qu'on peut tirer des documents manuscrits de l'époque et celles qu'on peut tirer des documents cartographiques. Les premières sont extrêmement rares, dans l'état actuel de la recherche; les secondes présentent pour leur part de grandes difficultés d'utilisation; un seul exemple suffira: sur les premiers plans de Louisbourg 717-2, 720-2 et 720-4, tous les bâtiments ont des toits à deux croupes, exception faite des 5 maisons mitoyennes de l'ilôt 4. La logique la plus élémentaire oblige à admettre que, dans ces trois plans, le cartographe a simplifié son travail: son but n'était d'ailleurs pas de représenter correctement la forme des toits, mais simplement de situer les maisons et batiments publics. Ce sont donc des plans qui, dans le cas présent, sont absolument inutilisables. Heureusement, tous les plans ne sont pas aussi "uniformes", et nous en avons retenu deux qui semblent, à tous points de vue, relativement précis: il s'agit des plans 730-2 et 734-4. Ce dernier est malheureusement incomplet, mais l'échantillon de bâtiments qui y apparaissent est sans doute représentatif de l'ensemble de la ville: on en jugera par la comparaison des données tirées des deux plans. D'autres plans auraient pu en principe être utilisés, en plus de 730-2 et 734-4. Cependant, les informations recueillies par l'analyse d'un plan ne sont valables, dans le cas présent, qu'à la condition que le plan englobe au [PAGE 26:] moins une grande partie de la ville, ou mieux encore la totalité de celle-ci. Cela élimine bon nombre de plans, tels que 725-8, 731-3, 740-1 etc. . . Par ailleurs, il est évident que seuls les plans les plus clairs, permettant de distinguer nettement la forme des toits, peuvent être utilisés: cela en élimine encore quelques uns, en particulier le plan N.D. 24.
La matière de ce chapitre est donc tirée uniquement des documents manuscrits et des deux plans que nous avons choisis: 730-2 et 734-4.
Les informations tirées des documents sont très rares: nous n'avons pu identifier, de façon souvent imparfaite, que dix huit bâtisses: deux magasins, et 16 maisons privées. Six possibilités doivent être distinguées, quant à la forme du toit, et la répartition des cas étudiés selon ces six possibilités est donnée au tableau 9.
TABLEAU 9
RÉPARTITION DES BâTIMENTS SELON LA FORME DU TOIT
(1) Forme du toit: 1 pignon, 1 croupe; Nombre absolu: 2; % 11.1
(2) Forme du toit: 2 pignons [NOTE: Y compris un toit à la mansarde: Maison Vallée] ; Nombre absolu: 3; % 16.7
(3) Forme du toit: 2 croupes; Nombre absolu 2; % 11.1
(4) Forme du toit: 1 pignon, 1 côté mitoyen; Nombre absolu 2; % 11.1
(5) Forme du toit: 1 pignon, 1 côté inconnu; Nombre absolu 8; % 44.4
(6) Forme du toit: 1 croupe, 1 côté inconnu; Nombre absolu 1; % 5.6
(7) Forme du toit: Total; Nombre absolu 18; % 100; Maison Vallée
[PAGE 27:]
TABLEAU 10
FORME DES TOITS D'APR S LES PLANS 730-2 ET 734-4
NOTE: Table 10 is presently unavailable.
[PAGE 28:]
NOTE: This tableau (2nd page) is not presently available.
[PAGE 29:]
Une aussi pauvre série de chiffres ne permet évidemment de tirer aucune conclusion, et le recours à la cartographie s'avère indispensable. Le tableau 10 donne, sous forme graphique et numérique, les résultats du dépouillement des plans 730-2 et 734-4. Ce tableau se passe de longs commentaires; on doit cependant souligner un point de méthodologie: la comparaison entre les tableaux 10 et 11 montre bien à quel point il peut être dangereux de tirer des conclusions à partir d'une documentation incomplète. Alors que les documents ne nous révèlent que 4 formes de toit, le plan 730-2 en révèle 16 et le plan 734-4, pourtant incomplet, en compte 14.
Dans ce tableau, on a délibérément omis de relever la forme des toits pour les édifices militaires et pour tous les bâtiments de l'ilôt l, de même que pour l'hôpital. Les résultats obtenus ne concernent donc, à une ou deux exceptions près, que des édifices civils.
[PAGE 30:]
(CHAPTER 3)
LES COMBLES
La documentation sur les combles est encore plus fragmentaire que celle dont nous disposons sur la forme des toits, et la documentation graphique ne nous est pas d'un grand secours; les plans conservés aux archives concernent pratiquement tous des édifices militaires et ont été par le fait même éliminés. Il est certain que lorsque le fichier d'architecture civile sera complet, on disposera d'une masse d'informations beaucoup plus abondante; pour diverses raisons indépendantes de notre volonté, ce fichier ne pourra être complété avant plusieurs mois, et par conséquent cette partie du rapport, plus encore que les deux parties précédentes, doit être considérée comme provisoire et incomplète.
En raison du nombre très limité d'informations, nous étudierons chaque cas séparèment, en donnant d'une part la description du comble telle qu'elle figure dans les documents ou telle qu'on peut la reconstituer d'après les documents, et d'autre part un graphique illustrant, dans la mesure du possible, sa structure. Exception faite pour la maison Vallée (cas no 3) et la maison Dugué (cas no 5), aucun de ces plans ne figurait dans les documents: ils ont été reconstitués à partir des indications - souvent incomplètes - trouvées dans les sources.
(A) Exemple 1: Cas Numero l - Cabane Laurent Dybarart - 1721 [NOTE 15]
(i) Localisation: Ilôt 5, terrain A
(ii) Dimensions: 32 pieds x 18 pieds
[PAGE 31:] NOTE: Figure. 2 is presently unavailable.
[PAGE 32:]
(iii) Type de construction: piquets
(iv) Couverture: Plan de bois et plan de terre
(v) Forme du toit: A deux croupes
(vi) Nombre de cheminées: Une, en pierre et terre jusqu'au plancher du grenier; en torchis de terre au dessus
(vii) Murs et arc-boutants: 224 piquets, env. 6 pouces de diamètre
(viii) Planchers haut et bas: chevrons de 4 pouces de diamètre environ. Chevrons du plancher bas équarris sur un seul côté
(ix) Sablières: 10 chevrons ("servant de lisse")
(x) Structure du comble: 1 faîtage; 4 arêtiers 6 poincons; 6 tirants ("traverses"); chevrons
OBSERVATIONS
(1) Aussi étrange que cela puisse paraître, il semble bien que les 6 tirants aient servi en même temps de solives, pour supporter le plancher du grenier. Ces tirants si on en juge par le prix auquel ils sont estimés, étaient des pièces de bois de fort calibre: ils sont estimés à 39 livres, alors que le faîtage, les quatre arêtiers et les six poinçons sont évalués, tous ensemble, à 5 livres 8 sols. (2) Le document mentionne, en même temps que les six "traverses" (tirants), 3 "solles"; on ne specifie pas leur utilisation, mais il est à peu près certain qu'elles composaient le "cadre" de la cheminée et de l'escalier [PAGE 33:] (voir Figure 2). (3) Le comble comptait six fermes, dont les arbalétriers servaient sans doute de chevrons.
(B) Exemple 2: CAS NUMERO 2 - MAISON DE LA VEUVE DEGOUTIN - 1724 [NOTE 16]
(i) Localisation: Ilôt 14, terrain G)
(ii) Dimensions: 30 pieds longueur extérieure, 20 pieds largeur intérieure
(iii) Type de construction: Charpente
(iv) Couverture: inconnue
(v) Forme du toit: probablement à deux pignons
Il semble que le toit de la maison se soit écrasé, à la suite d'un coup de vent. Les experts déclarent avoir trouvé "lad charpente en un bloc et en très mauvais état" - Ils procédèrent alors à la visite des pièces de la charpente en question, parmi lesquelles ils mentionnent, entre autres, quatre poteaux. On pourrait croire qu'il s'agit des poteaux des murs, qui se seraient écroulés en même temps que le toit. Cependant, cela nous semble peu probable, pour deux raisons:
(1) les experts disent avoir trouvé le charpente "en un bloc": cela peut signifier ou bien que toute la maison s'est écroulée, auquel cas les experts auraient mentionné plus de quatre porteaux, ou bien que la charpente en question est celle du comble seulement, auquel cas les quatre poteaux seraient en fait quatre tirants.
(2) l'énumération des pièces de la "charpente" est faite dans un ordre logique, commencant par les sablières, les poteaux, le faîtage, les fermes. Autrement dit, les pièces sont énumérées dans l'ordre où elles se trouvent dans la structure du comble, et si les quatre poteaux étaient des poteaux de mur, on voit mal pourquoi ils seraient mentionnés entre les sablières et le faîtage.
[PAGE 34:]
NOTE: Figure 3 is presently unavailable.
[PAGE 35:]
A partir des maigres informations fournies par le document, on peut supposer que le comble comportait les éléments suivants, (figure 3).
(i) 4 tirants ("poteau")
(ii) 2 fermes avec entraite poinçon et contre-fiches
(iii). 1 faîtage
Les arbalétriers des deux fermes étaient utilisés comme chevrons. Le fait qu'il n'y ait que deux fermes, pour une maison de 30 pieds de longeur, nous incite à penser qu'il s'agissait d'une maison à deux pignons. Dans ce cas, les deux fermes auraient été espacées de dix pieds.
(C) EXEMPLE 3: CAS NUMERO 3 - MAISON VALLÉE - 1752 [NOTE 17]
(i) Localisation: Ilôt 34, terrain C
(ii) Dimensions: 40 pieds x 34 pieds
(iii) Type de construction: Maison de pierre - En 1752 les deux pignons furent refaits en charpente, avec remplissage en maçonnerie
(iv) Couverture: inconnue
(v) Forme du toit: à deux pignons, en mansarde.
La maison compte douze pièces, 4 au rez de chaussée, 4 au premier étage, et quatre chambres attiques. Les 8 pièces du rez de chaussée et du premier ont chacune une cheminée.
Structure des pignons et des fermes (Figures 4 et 5; plan 752-12).
PIGNON
(A) 2 traverses ("entretoises")
(i) Longueur: 34 pieds
(ii) Grosseur: 7 x 9 pouces
(B) 1 traverse ("entretoise")
(i) Longueur: 30 pieds
(ii) Grosseur: 7 x 9 pouces
[PAGE 38:]
(C) 7 poteaux, separés par une des entretoises de 34 pieds
(i) Longueur: 16 pieds
(ii) Grosseur: 7 x 9 pouces
(D) 4 poteaux
(i) Longueur: 6 pieds
(ii) Grosseur: 6 x 7 pouces
FERME
(E)
1 Entrait
(i) Longueur: 14 Pieds
(ii) Grosseur: 6 x 7 pouces
(F)
1 poinçon
(i) Longueur: 4 pieds
(ii) Grosseur: 6 x 7 pouces
(G)
2 contre fiches
(i) Longueur: 2 pieds (env.)
(ii) Grosseur: 6 x 7 pouces
CHEVRONS
(H)
(i) Longueur: 18 pieds
(ii) Grosseur: inconnue
OBSERVATIONS
On remarquera l'absence de faîtage et la structure très simple de la ferme, où il n'y a pas de pannes, et où les arbalétriers, encore une fois, servent de chevrons, En fait, on peut se demander s'il est vraisemblable qu'il n'y ait pas de faîtage sur une batisse de cette importance. Notre opinion est qu'en réalité, il y avait un faîtage, mais qu'il n'est pas représenté sur le plan (752-12), soit par un oubli du dessinateur, soit plutôt parce que ce plan ne veut illustrer que la structure du pignon et les pièces de charpente qui devront entrer dans sa construction. Il est vraisemblable qu'au moment où on a refait les pignons, le faîtage n'a pas été touché, et par conséquent on ne l'a pas représenté sur le plan.
[PAGE 36:]
NOTE: Figure 4 is presently unavalable.
[PAGE 37:]
NOTE: Figure 5 is presently unavailable.
(D) EXEMPLE 4: Cas Numero 4 - Cabane André Monier, dit Surgere - 1736 [NOTE 18]
(i) Localisation: Du côté du nord du port de Louisbourg
(ii) Dimensions: 36 pieds x 16 pieds x 7 pieds de hauteur sous traverses
(iii) Type de construction: piquets; [PAGE 39:]
NOTE: figure 6 is not presently available.
[PAGE 40:]
(iv) Couverture: planches de long en double
La maison compte une cheminée double en pierre et terre grasse. Il n'y a pas de planchers ni haut ni bas. Le document ne mentionne pas de sablières. En fait, les seule détails dont nous disposons sont les suivants:
... il y aura seulement sept traverses posées sur lesdits piquets sans autres assemblages que celuy des fermes pour soutenir le faîtage, et chevron...
On peut supposer que le comble était composé de sept fermes simples, dont les arbalétriers servaient de chevrons. Les traverses seraient, dans ce cas, des tirants; il est possible qu'il n'y ait pas eu de sablières, l'extrémité des arbalétriers reposant sur les tirants, eux- mêmes assemblés directement dans les poteaux. Mais il se peut aussi qu'il y ait eu des sablières, et qu'on n'ait pas jugé utile d'en faire la mention exprèsse dans le document.
Les élèments composant le comble seraient donc les suivants (Figure 6): (A) Tirants ("Traverses"); (B) Poinçon; (C) Faîtage; (D) Chevrons
(E) EXEMPLE 5: CAS NUMERO 5 - MAISON DUGUÉ - 1752 [NOTE 19]
(i) Localisation: Ilôt 36, terrain C
(ii) Dimensions: Maison en angle: 21 pieds de largeur, 44 pieds de longueur sur un côté, 45pieds sur l'autre côté. Maison à deux étages et un grenier
(iii) Type de construction: Charpente
(iv) Couverture: Bardeaux
[PAGE 41:]
NOTE: Figure 7 is not presently avaialble
[PAGE 42:]
(v) Forme du toit: 1 pignon, 1 croupe inversée
(vi) Soles: 8 pouces x 9 pouces
(vi) Maîtres poteaux (4): 10 Pouces x 10 pouces
(vii) Poteaux au droit de refend: 8 pouces x 8 pouces
(viii) Autres poteaux: 5 pouces x 8 pouces
(ix) Remplissage en piquets
(x) Entretoises: 8 pouces x 9 pouces
(xi) Traverses: espacées de 2 pieds en 2 pieds, 7 x 9 pouces
(xii) Sablières: 8 x 9 pouces
Structure du comble: Les fermes seront espacées à dix pieds l'une de l'autre. Composées de (Figure 7):
(A) Arbalétriers, 6 x 7 pouces
(B) Entrait, 6 x 7 pouces
(C) Poinçon, 6 x 7 pouces
(D) Faîtage, 5 x 6 pouces
(E) Pannes, 5 x 6 pouces; Les chevrons
(F) auront 4 pouces x 4 pouces
(F) EXEMPLE 6: CAS NUMERO 6 - MAISON JACQUES RABASSE - 1756 [NOTE 20]
(i) Localisation: près du passage du Barrachois
(ii) Dimensions: 30 pieds x 22 pieds
(iii) Type de construction: piquets équarris
(iv) Couverture: plan, et plan de terre
(v) Forme du toit: inconnue
La maison est "planchée haut en bas" et comporte une cheminée double en pierre et terre grasse. Le comble semble bien être une structure sans fermes: la seule indication
[PAGE 43:]
NOTE: Figure 8 is presently unavailable.
[PAGE 44:]
que donne le document est que le comble est "composé de sapins ronds". Etant donné que ce document est une estimation passablement détaillée de la maison Rabasse, on peut penser que si la structure du comble avait été plus complexe, les différentes parties le composant (faîtage, entrait, poinçon, etc...) auraient été explicitement mentionnées. Comme ce n'est pas le cas, nous en concluons qu'il s'agissait probablement d'un comble simple, sans fermes. L'espacement des chevrons n'est pas connu. (Figure 8)
La base documentaire sur laquelle reposé ce rapport est trop fragile pour qu'on puisse en tirer des conclusions définitives, surtout en ce qui a trait à la structure des combles. Nous livrons donc les quelques résultats aux-quels nous sommes parvenus sans autre commentaire.
On remarquera également que nous n'avons pas abordé la question des accessoires et des décorations des toits: les sources ne nous permettent pas, pour le moment, de savoir si l'on utilisait fréquemment ou non les épis, si les toits faisaient saillie au dessus des murs, etc.... Quant au problème des joints utilisés pour les noues et les cheminées, nous renvoyons au rapport d'Henri- Paul Thibault sur les poêles et cheminées à Louisbourg [NOTE 21].
ENDNOTES
[PAGE 45:]
[NOTE 1:] Convention faite entre le Sieur Dugué et Michel Dubenca. Louisbourg, 1 octobre 1752. A.N., Section Outre-Mer, G 3, carton 2041, pt. 1, no 131. [NOTE 2:] Devis des ouvrages pour le bâtiment des Srs Duperrier et Rodrigue. Louisbourg, 1737. A.N., Section Outre-Mer, G2, 184, fol. 392-394. [NOTE 3:] P. Chabat, Dictionnaire des termes employés dans la construction. (Paris, Morel, 1876), article SIFFLET. [NOTE 4:] Mémoire au sujet de 1'Isle Royale, s.l., [1738]. A.N., Section Outre- Mer, D. F.C., no 141. [NOTE 5:] (1) Marché entre Mr Beaubassin et Dubenca. Louisbourg, 30 mai 1756. A.N., Section Outre-Mer, G3, carton 2044, no 53. (2) Réparations dans une maison. Louisbourg, 7 août 1752. A.N., Section Outre- mer, G2 vol, 208, dossier 475. [NOTE 6:] Marché entre Mr Beaubassin et Dubenca. Louisbourg, 30 mai 1756. A.N., Section Outre- Mer, G3, carton 2044, no. 53. [NOTE 7:] Ainsi, dans un texte de 1737, on précise que les planches "se recouvriront les unes sur les autres par un amortissement de quatre pouces pour ne faire qu'un plan uny et les planches bien arrêtées et clouées sur les chevrons. " (Marché pour les fortifications de la ville de Louisbourg. Paris, 10 mai 1737. A.N., Col., C1lB, vol. 19, fol. 176-188v.) [NOTE 8:] "Devis et conditions à observer par ceux qui entreprendront les ouvrages ordonné par le Roy". s.l., 25 septembre 1753. Archives du Séminaire de Québec, Papiers Surlaville. [PAGE 46:] [NOTE 9:] Richard E. Cox, "Wooden shingles from the fortress of Louisbourg", Bulletin of the association for preservation technology, vol. II, nos 1-2, 1970, pp. 65-69. [NOTE 10:] Les informations données ici proviennent des sources suivantes, dans l'ordre: (a) "Devis et conditions à observer ...". s.l., 25 septembre 1753. Archives du Séminaire de Québec, Papiers Surlaville. (b) Maison Guion, ilôt 2, terrain K. Réf: Richard E. Cox, op. cit., Bulletin of the association for preservation technology", vol. II, nos 1-2, 1970, p. 65-69. (c) Marché pour les fortifications de la ville de Louisbourg. Paris, 10 mai 1737. A. N., Col., Cl1B, vol. 19, fol. 176-188v. (d) Devis des ouvrages pour le bâtiment... Louisbourg, 1737. A. N., Section Outre-Mer, G2, vol. 184, fol. 392-394. [NOTE 11:] Richard E. Cox, op. cit., p. 69. [NOTE 12:] "Mémoire du Roy au Sr de Costebelle, gouverneur, et au Sr de Soubras Comme Ordoneur à 1'Isle Royalle". s.l., 29 juin 1717. A.N., Col., B, vol. 39, fol. 294v. [NOTE 13:] "Au nonme Charles Pitse, habitant de l'isle st Jean, pour douze douzaine d'écorces qu'il a fourni pour couvrir les forges du Roy.... 18". ("Bordereau des payments qui ont été faits à la colonie de l'isle Royalle.... ". s.l., 20 décembre 1756. A.N., Col., C1lB, vol. 36, fol. 212). [NOTE 14:] Bail à loyer: André Monier dit Surgere, à Francois Lucas. Louisbourg, 19 janvier 1736. A.N., Section Outre-mer, G 3, carton 2039 suite, no 44. [PAGE 47:] [NOTE 15:] Vente de maison: Laurent Dybarart à Michel Daccarette. Louisbourg, 21 novembre 1721. A.N., Section Outre-Mer, G 3, carton 2057, nos 23-24. [NOTE 16:] Visite d'experts à la maison de la veuve Degoutin. Louisbourg, 8 janvier 1724. A.N., Section Outre-Mer, G2 vol. 178 f. 369-370. [NOTE 17:] Diverses pièces concernent directement ou indirectement la maison Vallée: (1) "Conditions de la vente judiciaire de la maison de Sieur Francois Vallée... ". Louisbourg, 4 octobre 1732. A.N., Section Outre-Mer, G2. vol. 181, f. 505-547. (2) Vente de maison: Francois Vallée à Joseph Brisson. Louisbourg, 3 décembre 1732. A.N., Section Outre-Mer, G3, carton 2038 pt. 1, no 78. (3) Procès entre Vallée et Brisson. Louisbourg, 27 juin 1733. A.N. , Section Outre-Mer, G 2, v.182, f. 1051-1065. (4) Visite d'experts à la maison Brisson. Louisbourg, 29 juillet 1752. A.N., Section Outre-mer, G 2, vol. 201, no 250. [NOTE 18:] Bail à loyer: André Monier dit Surgere à Francois Lucas. Louisbourg, 19 janvier 1736. A.N., Section Outre-Mer, G 3, carton 2039 suite, no 44. [NOTE 19:] Conventions entre le sieur Dugué et Michel Dubenca. Louisbourg, 1 octobre 1752. A.N., Section Outre-Mer, G3, carton 2041, pt.1, no 131. [NOTE 20:] Vente d'une maison: Jacques Rabasse à dame Madeleine Lartigue. Louisbourg, 30 juin 1756. A.N., Section Outre- Mer, G 3 carton 2044, no 59. [NOTE 21:] H.P. Thibault, "Heating and cooking facilities in private dwellings in Louisbourg (1713-1758)", Preliminary Architect Studies, p. 12.
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