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Researching the
Fortress of Louisbourg National Historic Site of Canada
Recherche sur la Forteresse-de-Louisbourg Lieu historique national du Canada
THE SOLDIERS OF ISLE ROYALE, 1720-1745
BY
ALLAN GREER
1976
Report H E 08
Fortress of Louisbourg
APPENDIX L. THE FIRST ACCOUNT OF THE MUTINY, 31 DEC., 1744.
Copie de La Lettre Ecritte a Mr. le Comte de Maurepas par Mrs. Duchambon et Bigot a Louisbourg le 31e Xbre 1744. [AC, C11B, vol. 26, ff. 231-234]
Monseigneur
Nous profitons de deux Batimens qui sont les Seuls qui restent icy et qui sont a L'Amerique pour vous apprendre La facheuse et déplorable Scituation ou Nous Nous trouvons, ainsy que la Colonie, par la Revolte des trouppes francoises et Suisses: elles prirent les armes le 27e de ce mois pour se rendre maistre de la ville et la livrer aux Enemis le primptems prochain, Sous pretexte qu'on lui avoit fait mil injustice, qu'ils avoient patientés pendant la paix, mais que la guerre leur donnoit lieu de s'en vanger. voicy la façon dont ils s'y prirent sans qu'aucun officier en ait Eu aucune Connoissance.
Le 27e de ce mois a la
pointe du Jour les Suisses prirent les armes et se mirent en Bataille
dans la Cour du fort. l'officier Suisse qui y couche les fit Rentrer
dans leurs chambres apres leur avoir promis tout ce qu'ils demanderent;
au lieu de Rester tranquils, ils furent dans celles des francois leur
Reprocher leur lacheté, qu'ils leurs avoient promis de En suivre et
qu'ils n'avoient faits aucun mouvement. Ce Reproche les anima, ils se
mirent en Bataille tous avivés dans la Cour du fort, et firent Battre
par force aux Tambours la generalle dans la ville en les faisant
Conduire par 30 fusilires la Bayonette au Bout du fusil; tous les
officiers se rendirent sur le champ, au fort ou ils n'entrerent que par
Ruze et suplication, n'ayant pu ebranler l'Epée a la main les sentinels
que les troupes avoient mis a l'avancée pour en deffendre l'Entree qui
leur mettoient la Bayonette sur l'Estomac en les Couchant en Joue: Ce
fut un Coup du Ciel de ce qu'il ne portit pas un Coup de fusil, tant par
maladresse que par volonté, si Ce Malheur fut arrivé tout Ces
officiers aurdient été tues, etans chacun Couches en Joue par les
Revoltés. M. De la perelle major fut aussitot audevant des Tambours dans
la ville pour les arrester, il ne pût y parvenir, les fusiliers le
tenoient en Joue et le Couvroient de Bayonette, de sorte qu'il ne
pouvoit remuer il le presserent Meme si fort en le mettant entre eux
qu'ils le souleverent pendant trente pas, cette action passa devant les
fenestres de M Bigot ou il était, il fait temoin qu'il hazarda faire
pendant ce tems la etant continuellement couché en Joue et qu'il fit
tout au monde ce qu'on peut faire, soit par menace ou par douceur pour
en faire cesser de Battre; il prit enfin le parti de les laisser ce de
se rendre au fort apres qu'ils y furent rentré il trouva pour lors que
les officiers avoient enfin Engagé les soldats a former leurs Compagnies
par ordre de M Duchambon, qui s'y étoit Rendu et apres leur avoir fait
dire qu'ils le Connoissoient pour leur major ils suivoient son
Commandement tant bien que mal: M Duchambon leur demanda les Raisons
qu'ils avoient pour manquer si essentiellement au Roy, ils disent que
c'etoit pour avoir une demie Corde de Bois d'augmentation, qu'ils
demandoient les cinq cordes qu'on leur avoit retenu pour vol qu'ils
avoient fait de pareille quantité, qu'on leur donna leurs Rations dues
pendant le voyage qu'ils avoient fait a Canceau et a L'Acadie et qu'on
paye aux Recrus de 1741 leur habillement il n'en n'avoit point ete
Envoyé pour les dix hommes d'augmentation dans les Compagnies on leur
promit ce qu'ils voulurent et M Bigot des le lendemain a commencé a leur
faire payer ce qu'ils demandoient. les Suisses quoiqu'ils fussent Rentré
dans leurs chambres leurs officiers leur ayant promis de Remplir leurs
demandes, qui etoient les mêmes que celles des francois, Ressortirent
avec leurs armes a la suitte des francois et l'officier ne put jamais
obtenir d'Eux de S'en aller a leurs chambres. Its ne veulent point
reconnoitre M chener pour leur Commendant, il les Connoissoit
Extremement mutins, ce qui le Rendoit attentif a les bien discipliner; il est malade depuis un mois, Ce ce qui l'a empeché de se Rendre aux Cazernes le Bue de cette Revolte, Ce cy est certain plusieurs soldats l'ayant dit dans l'Action étoit de se Rendre maistre des magazins, du Tresor et de livrer la place au primptems a l'Enemy, qu'ils veulent le seroit etant ennuyé du service francois. Cette idée de Rebellion n'eut point appaissée, quoi qu'on leur ait donné tout ce qu'ils ont demandé, on scait a n'en point douter que leur dessein est toujours le même et que ce sont les Suisses qui Entretiennent les francois dans ces sentimens.
Nous sommes icy leurs Esclaves, ils font tout le mal qu'ils veulent, se font donner par les marchands et aux prix qu'ils le Jugent a propo ce qu'ils acheptent en les menacant de ne pas les Epargner dans l'occasion les bourgeois et marchands qui ne sont point armés et en trop petit nombre n'étant que 40 ou 50 pour pouvoir s'assembler sont plus morts que vifs et pensent tout a passer en france l'automne prochaine s'ils peuvent sauver leur vie cet hiver, il ne s'agit pas moins par les discours du soldat, que d'estre tous passé au fil de l'Epée, apres quoy il se rendront a l'Ennemy. vous voyez Monseigneur, notre scituation nous n'avons pas besoin de vous suplier d'y Remedier etans persuadués que vous le ferez aussitot que vous 1e pouvez pour y parvenir, nous pensons qu'il faut Relever sur le champ les Suisses; il ne doit jamais y en avoir En garnison dans la Colonie apres une action pareille Cauzée par eux, qui ne s'oubliera Jamais; il n'y a pas de secours icy a attendre [des] habitants, Comme a la Martinique et a St. Dominigue cent cinquante Suisses sont en assez grand nombre pour faire faire aux francois tout ce qu'ils voudront. Les trois quarts de ces derniers etant des miserables capables de tous crimes. il conviendroit aussy de faire remplacer ce nombre de Suisses par deux ou tois Compagnies de la Marinne qui contiendroient les autres francois sur les quels on prendroit quinze ou vingt des plus mutins pour en faire un exemple icy ou en france. Ce secour Monseigneur doit estre prompt pour sauver cette place au Roy et peut estre la vie de ses sujets. Le desordre est au dessus de toutte expression et nous ne croyons pas qu'il y ait Jamais eu d'exemple d'une Revolte aussy Complette, n'y ayant pas un seul soldat exempt et peu de Caporeaux La Compagnie des Canoniers n'a pas Branlé ainsy que les sergents francois, touttes les trouppes luy en veulent un mal infini, les Coporeaux et Sergents Suisses ont soutenus leurs soldats. Nous n'avons pas osé envoyer les deux Batimens qui vont a la Martinique en france, de crainte que le premier navire qui seroit venu de france n'eut appris icy leur arrivée. La garnison pour lors, voyant que nous aurions demandé du secours auroit tout sacagé ensuite passée a l'Ennemy; on ne peut doutter de leur sentiment puis qu'ils disent dans les Rues hautement que toutte la Colonie unie ensemble ne peut leur Resister et qu'ils sont les seuls maistres. il n'y a pas en effet dans toutte la Colonie 600 hommes. Nous prions Messieurs de Champigny et Bauché de faire partir aussitot nos lettres Recues, deux ou trois Batteaux pour vous apprendre notre scituation et sauver la Colonie au Roy.
Nous avons
l'honeur d'estre avec un tres profond Respect.
Monseigneur vos tres humbles ce tres
obeissants serviteurs
Signée
Duchambon et Bigot
Post Scriptum
Nous avons l'honeur d'observer a Monseigneur qu'il n'y a eu aucune plainte de la part des soldats francois Contre leur Capitaine: les Suisses sont les seuls qui ayant fait Contre le leur, mais sans aucun fondement. Nous aurons l'honeur de Rendre a Monseigneur un Compte plus Circonstancié de tout ce qui s'est passé et se passera de la part des Revoltés. ils se font payer tant de la part des francois que des Suisses tout ce qu'ils peuvent imaginer leur estre du par le Roy et les paroitre depuis 5 ou 6 ans, nonobstant les ordonances que les gouverneurs cy devant, avoient Rendu a ce sujet enfin les inquiétudes les prennent a tout moment comme des phroenesiés. Je suis obligé de finir mes moments Jours et nuits etant observés ainsy que ceux des officiers.
Champigny pour copie
Bauché