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Researching
the Fortress of Louisbourg National Historic Site of Canada
Recherche sur la Forteresse-de-Louisbourg Lieu historique national du Canada
Presents/présente
PARKS CANADA ~ PARCS CANADA
CAPE BRETON ~ LE CAP-BRETON
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Lieu
historique national du Canada
de la Forteresse-De-Louisbourg:
plan directeur ~ 2001
Les
Parks Nationaux et Les Lieux Historiques Nationaux du Canada
The National Parks and National Historic Sites of Canada
Juin 2001
1.0 Introduction 1.1 L'HÉRITAGE Construite par suite d'une guerre, Louisbourg subit une défaite au cours d'une deuxième guerre, puis fut rasée au terme d'une troisième, pour être ensuite partiellement reconstruite au xxe siècle, et devenir un symbole de l'identité canadienne. Les Français arrivèrent à Louisbourg en 1713, à la fin de la guerre de la Succession d'Espagne, après avoir dû céder Terre-Neuve et la partie continentale de la NouvelleÉcosse. Au départ, Louisbourg était le port à partir duquel les Français pratiquaient la pêche de la morue, activité alors fort lucrative en Amérique du Nord. La population de la ville augmenta et Louisbourg, qui avait l'étoffe d'un centre d'activité commerciale, devint l'un des principaux centres urbains de la Nouvelle-France. Dans les années 1730, plus de 150 navires provenant de France, de Nouvelle-Angleterre, des Antilles et d'ailleurs faisaient escale à Louisbourg, en faisant le port le plus animé d'Amérique du Nord. Dans les années 1740, entre 2 500 et 3 000 personnes vivaient toute l'année à Louisbourg, mais ce chiffre augmentait de plusieurs centaines pendant la saison de navigation. Louisbourg était une ville cosmopolite, dont la population diversifiée changeait constamment. On y côtoyait des Basques, des Irlandais, des Acadiens, des Noirs et des Autochtones, sans compter le va-et-vient continuel des marchands de la Nouvelle-Angleterre qui vendaient des produits en provenance des colonies britanniques ou d'ailleurs.
En plus d'être un port de pêche et une plaque tournante du commerce, Louisbourg devint le centre administratif de la colonie de l'île Royale (île du Cap-Breton) et le bastion militaire français du Canada atlantique. La ville prit de l'expansion autour du port, bien au-delà de son enceinte, à mesure que des pêcheurs revendiquèrent les propriétés riveraines et que les marchands, commerçants et propriétaires de taverne leur emboîtèrent le pas. Place forte dotée de défenses périphériques comme les batteries Royale et de l'Isle, Louisbourg était parmi les villes coloniales les mieux défendues du continent. On aurait dit une ville fortifiée européenne (CARTE 1).
En 1745, après 30 ans de paix et de prospérité, la Grande-Bretagne et la Nouvelle-Angleterre unirent leurs efforts pour assiéger et prendre Louisbourg. Une armée d'occupation investit la ville, et ses habitants furent déportés en France. Trois ans plus tard, les Britanniques rendirent le Cap-Breton à la France aux termes d'un traité. En 1758, les Britanniques s'emparèrent de nouveau de Louisbourg et démolirent la plupart de ses fortifications en 1760. En 1768, quand la garnison britannique quitta les lieux, Louisbourg n'était plus, au dire du gouverneur de la Nouvelle-Écosse, qu'une ville en ruines. Même si des colons anglophones s'établirent par la suite dans la région et relancèrent la pêche, le gros de la population se déplaça vers le nord du port. L'ancienne ville fortifiée devint alors la Vieille ville, où l'on trouvait quelques maisons ici et là, des animaux en pacage et des ruines. Très tôt, on manifesta un intérêt pour la reconnaissance de l'importance historique de Louisbourg. Les Français furent les premiers et, dès 1720, ils placèrent des médailles commémoratives dans les murs de certains bâtiments. Plus tard, en 1767, Samuel Holland fit installer le premier monument commémoratif postérieur à l'occupation des Français, aujourd'hui disparu. Au cours de la deuxième moitié du xixe siècle, le Canada et d'autres pays témoignèrent leur intérêt pour la reconnaissance et la préservation des vestiges du passé. C'est ainsi que, en 1895, une organisation américaine, la Society of Colonial Wars, fit placer un monument à Louisbourg à l'occasion du 150e anniversaire du siège de 1745. Plusieurs Canadiens s'intéressèrent à Louisbourg à la suite de l'installation de ce monument. Le sénateur Pascal Poirier expliqua au Sénat combien il était regrettable que la région n'appartînt ni au gouvernement néo-écossais ni au gouvernement canadien. Il visita le site en 1902, au nom de la Société royale du Canada, et demanda au gouvernement d'en préserver au moins les vestiges. Au cours de la décennie suivante, d'autres particuliers et organisations proposèrent de souligner l'importance de l'histoire de l'endroit. Le capitaine D.J. Kennelly, industriel irlandais qui devint directeur général de la Sydney and Louisbourg Coal Railway Company, fut l'un d'entre eux. Il lança, en 1903, une campagne internationale sous les auspices du Louisbourg Memorial Fund. La société acheta le terrain où se trouvaient les ruines les plus importantes, recueillit des fonds pour leur stabilisation et, en 1906, la Province adoptait la loi qui faisait de Louisbourg un monument historique du Dominion du Canada. Peu après, J.S. McLennan, industriel retraité et éditeur du Sydney Post, entama des démarches auprès du gouvernement du Canada pour la sauvegarde de Louisbourg. Dans un discours adressé à la Nova Scotia Historical Society, M. McLennan déclara que la préservation des lieux historiques était une tâche trop importante pour le secteur privé ou des coentreprises et que ces lieux perdraient de leur importance à moins que la population n'y participe par le truchement de son gouvernement. Lorsque la Commission des lieux et monuments historiques du Canada (CLMHC) vit le jour en 1919, investie de la mission de conseiller le ministre de l'Intérieur sur la sauvegarde de lieux historiques d'importance nationale, le dossier de Louisbourg fut l'un des premiers à être examinés. La Commission discuta de Louisbourg à maintes reprises au cours des 20 années suivantes en étroite collaboration avec les responsables de la Direction des parcs. La Commission mit d'abord l'accent sur la protection des ruines de Louisbourg, puis sur leur reconnaissance. En réponse aux avis de la Commission, la Direction des parcs commença à acheter des terres à Louisbourg en 1921. En 1923, les deux députés des Maritimes, le major J. Plimsoll Edwards et John Clarence Webster, formèrent un sous-comité spécial chargé de faire rapport sur Louisbourg. Ils recommandèrent à la Commission de se porter acquéreur de tout le site historique de Louisbourg, et d'essayer de mettre de l'ordre dans les fortifications. Pendant toute cette période, la Commission travailla avec des personnes comme J.S. McLennan. Cette collaboration déboucha en 1926 sur le dévoilement de quatre plaques commémoratives bilingues au phare, au demi-bastion Dauphin et au bastion du Roi. En 1927, Henri Bourassa, célèbre nationaliste, journaliste et homme politique québécois, visita Louisbourg en compagnie de nombreux Canadiens français du Québec et de l'Ontario. M. Bourassa avait visité Louisbourg trente ans plus tôt. Attristé par la détérioration des ruines depuis sa première visite, M. Bourassa promit d'aborder au Parlement la question de la sauvegarde du site historique de Louisbourg. L'année suivante, il prit la parole devant la Chambre des communes pour se plaindre de l'état d'abandon lamentable de Louisbourg et de la nécessité de nettoyer et de protéger l'endroit. Dans les années 1930, la Direction des parcs commença à planifier l'avenir de Louisbourg. Le compte rendu de la réunion de la CLMHC de mai 1930 soulignait le besoin d'établir un plan d'aménagement détaillé. Un sous-comité local fut alors formé et investi du mandat de conseiller la Commission sur Louisbourg. Le sénateur McLennan et Melvin S. Huntington, maire de Louisbourg, en étaient membres. À cette époque, la Direction des parcs avait acheté la majorité des terres privées du site de l'ancienne ville fortifiée de Louisbourg. La CLMHC recommanda la mise au jour de certaines parties de bâtiments et la reconstruction des murs des structures jusqu'à une hauteur de plusieurs pieds. Elle examina également la question des richesses culturelles que renfermaient les eaux du port de Louisbourg et discuta de la reconnaissance des cimetières de Louisbourg, en collaboration avec d'autres organisations. En 1936, le gouvernement fédéral ouvrit un musée sur les lieux, et nomma Katharine McLennan, fille de J.S. McLennan, conservatrice honoraire. Vers 1940, la Direction des parcs avait acheté de nouvelles terres, et Louisbourg était devenue officiellement le parc historique national de la Forteresse-de-Louisbourg, à la suite d'une campagne menée par Albert Almon, passionné d'histoire du Cap-Breton. Le parc englobait alors l'ancienne ville, l'île Battery et la batterie Royale. Il finit par comprendre une grande partie de la superficie occupée par les ouvrages de siège construits pendant les attaques de 1745 et 1758. Cette mesure assurait la protection de l'un des paysages de siège du xviiie siècle les mieux préservés et les plus impressionnants en Occident, un trésor archéologique incomparable. En 1961, le gouvernement du Canada accepta la recommandation de la Commission royale d'enquête sur la houille, selon laquelle la reconstruction symbolique de la forteresse fournirait de l'emploi, en plus de stimuler l'industrie du tourisme ainsi que la région sur le plan culturel et intellectuel. La reconstruction rend hommage à J.S. McLennan, Pascal Poirier et d'autres qui, inspirés par le rôle du lieu dans l'histoire, ont demandé sa commémoration. Parallèlement, la Forteresse-de-Louisbourg était devenue un symbole pour tout le pays, un témoignage des qualités et du dévouement de ceux qui avaient demandé sa protection, une affirmation de l'identité canadienne et une composante du patrimoine national. Elle rend hommage à la confiance avec laquelle les Canadiens ont célébré le premier centenaire de leur pays, reconnaît le passé et témoigne de la confiance en l'avenir. 1.2 INTÉGRITÉ COMMÉMORATIVE L'un des objectifs fondamentaux de Parcs Canada pour ce qui est du Programme des lieux historiques nationaux est d'assurer l'intégrité commémorative des lieux historiques nationaux qu'il administre et, à cette fin, de les protéger et de les mettre en valeur pour le public canadien, avec tous les égards que mérite l'héritage irremplaçable que représentent ces lieux et leurs richesses. Les plans directeurs des lieux historiques nationaux visent avant tout à en préserver l'intégrité commémorative et à assurer l'application des principes et des pratiques de gestion des ressources culturelles. L'intégrité commémorative désigne l'état ou l'intégrité d'un lieu historique national. Un lieu historique national possède une intégrité commémorative quand :
Voici une version abrégée de l'Énoncé d'intégrité commémorative approuvé. Motifs justifiant l'importance historique nationale de la Forteresse-de-Louisbourg - Énoncé des objectifs de commémoration L'énoncé des objectifs de commémoration renferme les motifs justifiant l'importance nationale du lieu aux yeux de la Commission des lieux et monuments historiques du Canada et est approuvé par le Ministre. La Forteresse-de-Louisbourg compte une multitude et une incroyable diversité de ressources culturelles. Le développement de Louisbourg en tant que ville militaire fortifiée, centre de l'activité commerciale maritime de la colonie et capitale cosmopolite des possessions françaises sur la côte est a laissé à la postérité d'innombrables sites archéologiques. Outre les vestiges archéologiques de l'ancienne ville, on compte en dehors de l'enceinte des centaines de sites archéologiques connus associés à l'activité militaire française et à l'activité commerciale et interne ainsi qu'aux sièges de 1745 et de 1758. La capacité du lieu d'évoquer des images puissantes du passé par le truchement de ses richesses culturelles et de ses paysages est demeurée pratiquement intacte. On compte dans le port et aux alentours plusieurs épaves documentées datant du xviiie siècle. Les navires reposant dans le port ont été coulés pendant le siège de 1758. Bien qu'elles se trouvent en dehors des limites du lieu, ces épaves soulignent directement l'importance nationale de l'endroit et sont une source de données précieuses sur l'histoire maritime et navale de Louisbourg. La CLMHC s'est réunie à plusieurs reprises pour discuter de Louisbourg et de la nécessité de protéger et de reconnaître le lieu, en particulier pendant les années 1920 et 1930. Ses discussions portaient surtout sur l'importance militaire du lieu et la nécessité de protéger les vestiges. Son intérêt transparaît dans les premières commémorations recommandées au ministre de l'époque, comme le demi-bastion Dauphin, le débarcadère de Wolfe et le bastion du Roi. En 1928, quand la Forteresse-de-Louisbourg fut classée lieu historique national, on ne possédait aucun compte rendu des débats de la Commission indiquant son intention de commémoration. Plus tard, dans les années 1970, la CLMHC a approuvé l'inscription d'une plaque relatant davantage l'histoire générale du lieu. On peut la voir à l'extérieur du centre d'accueil. Il n'existe donc aucune recommandation de la Commission faisant part de son intention de commémorer Louisbourg. On peut toutefois avoir une bonne idée de cette intention en consultant les comptes rendus généraux de ses délibérations, en particulier ceux des débuts de la Commission où la commémoration a été abordée pour la première fois. On met l'accent sur l'histoire militaire anglo-française du lieu et sur les vestiges qui reflètent cette histoire. Toute l'information susmentionnée a permis de rédiger l'Énoncé des objectifs de commémoration qui reflète l'importance nationale du lieu et jette les bases des messages d'importance nationale à communiquer aux visiteurs et au public. La Forteresse-de-Louisbourg revêt une importance historique nationale car, entre 1713 et 1768, elle occupa une place centrale dans la lutte acharnée que se livrèrent Français et Britanniques pour édifier leur empire colonial. Dans cette lutte, ce qui explique le rôle de Louisbourg, assiégée et capturée en 1745 et 1758, c'est sa situation de capitale de la colonie de l'île Royale, place-forte de la plus haute importance pour les Français et leur principal centre de pêche et entrepôt commercial en Amérique du Nord. PARTIE UN Les ressources qui symbolisent ou qui représentent l'importance historique nationale du lieu sont intactes ou ne sont pas menacées. Les ressources d'importance historique nationale témoignent du rôle essentiel de Louisbourg à l'époque. Il s'agit de ressources culturelles de niveau 1 selon la Politique sur la gestion des ressources culturelles, puisqu'elles concourent à l'objectif de commémoration de Louisbourg. a) Endroit désigné L'endroit désigné s'entend de l'endroit désigné par la Commission, quels qu'en soient le propriétaire actuel ou la compétence territoriale. L'endroit désigné peut donc être plus vaste ou plus petit que le lieu historique national même. Dans la perspective de l'objectif de commémoration de la Commission, l'endroit désigné se trouve en grande partie à l'intérieur des limites actuelles du lieu. Parmi les secteurs manquant, de façon générale, mentionnons une partie de la ville moderne de Louisbourg adjacente à la partie terrestre du domaine qui ceinture le port d'ouest en est, et le port lui-même. L'endroit désigné comprendrait les zones côtières et les régions immédiates de l'arrière-pays, comme l'indique la carte intitulée Endroit désigné (CARTE 2). Il est impossible de comprendre parfaitement l'endroit désigné sans se reporter au contexte et à l'importance locale et régionale de la Forteresse-de-Louisbourg. Sur le plan militaire, la ville fortifiée était la sentinelle des abords du golfe du Saint-Laurent, principale route de transport maritime vers le Québec et l'intérieur du pays. Située sur un territoire cédé à la France aux termes du traité d'Utrecht (1713), la ville fortifiée faisait pendant à l'influence britannique croissante dans la région continentale de la Nouvelle-Écosse, que la France avait dû céder à la Grande-Bretagne en vertu du même traité. La ville fortifiée aidait également à protéger les pêches lucratives et le commerce outre-mer, fondement économique de Louisbourg et d'importance vitale pour la France. Sur le plan local, le port était un atout pour la ville fortifiée. Il offrait en effet une protection contre ce qui aurait pu venir de l'océan Atlantique, n'était jamais pris dans les glaces et se trouvait à proximité des riches bancs de pêche où la morue était abondante. La France fit également de Louisbourg son centre administratif et la capitale de ses possessions sur la côte est (le Cap-Breton et l'Île-du-Prince-Édouard). L'endroit désigné comprend les terres et les eaux associées à la présence française et anglaise à Louisbourg de 1713 à 1768. Cette région était au cœur d'une importante activité civile et militaire. L'activité militaire embrassait à la fois les manœuvres de l'armée de terre et de la marine, et l'activité civile incluait à la fois l'activité commerciale et domestique. L'endroit désigné s'étend à l'ouest depuis la région de l'anse Deep à l'est au-delà de l'anse Kennington, et englobe les zones côtières et intérieures jusqu'au port de Louisbourg, se poursuivant au-delà de la pointe du Phare et de l'anse Gun Landing jusqu'au cap Lorraine. Les vestiges archéologiques de ces activités abondent dans la région, depuis ceux de la ville fortifiée elle-même jusqu'aux vestiges de centaines de bâtiments, d'ouvrages, de rues, de quais, de fortifications, de murs, etc. La ville s'étendait au-delà des fortifications et comprenait un secteur appelé le Fauxbourg (en bordure de mer à l'extérieur de la porte Dauphine) et la côte nord (vers la ville moderne de Louisbourg), où se trouvaient les concessions des pêcheurs, les entrepôts et les tavernes qui prospéraient, reliés entre eux par un réseau routier. C'est dans cette région que les Français construisirent la batterie Royale, fortification auxiliaire d'importance majeure qui protégeait le port contre les assaillants. L'endroit désigné se poursuit autour du port et inclut la partie orientale où se trouvaient jadis les bassins de carénage, à l'anse Careening, et le premier phare construit au Canada. L'endroit désigné embrasse également la vaste région où se déroulèrent les manœuvres militaires et navales pour la défense et le siège de Louisbourg. C'est là que se trouvent les principaux points d'accostage à l'ouest et à l'est de la ville fortifiée comme l'anse Kennington et l'anse Gun Landing, les ouvrages défensifs côtiers français, par exemple, des fortifications de terre comme à l'anse Kennington et à la pointe Flat, et tous les ouvrages de la guerre de siège associés aux offensives menées en 1745 et en 1758 par les Britanniques, et notamment des campements, des routes, des batteries, des ouvrages de siège, des avant-postes, etc. Si l'on considère l'ensemble, ces richesses culturelles représentent le site impressionnant d'un champ de bataille du xviiie siècle, qui n'a pas son pareil ailleurs au Canada. Le port de Louisbourg est parfaitement intégré à l'endroit désigné en raison de l'activité navale qui s'y est déroulée au cours des sièges et du nombre d'épaves de navires envoyés par le fond précisément lors du siège de 1758. De même, l'île Battery, située à l'embouchure du port, a joué un rôle important dans la défense du port contre les attaques navales. Les perspectives autour du port et vers le large étaient d'une importance cruciale pour assurer la défense de la place-forte. La ville fortifiée, la batterie Royale, l'île Battery et d'autres batteries offraient une excellente protection contre toute force navale ennemie avançant dans le port. Sur le continent, les perspectives depuis la ville fortifiée vers les endroits clés comme la plaine de Gabarus et la côte nord revêtaient également une importance défensive. La région autour de la forteresse était très différente au xviiie siècle de ce qu'elle est aujourd'hui, car le paysage était dénudé sur des kilomètres pour des raisons stratégiques - la ligne de vision et la ligne de feu - et le besoin de matériaux de construction et de bois de chauffage. Valeur historique La valeur historique de l'endroit réside dans les attributs liés à la présence de ressources culturelles de niveau 1 qui concourent à illustrer la période de 1713 à 1768 à Louisbourg. Plus précisément, ces ressources culturelles de niveau 1 sont les suivantes :
La valeur historique de l'endroit désigné réside dans son association avec le rôle de Louisbourg en tant
Et dans son association avec :
Objectifs L'endroit désigné est sauvegardé quand :
b) Ressources archéologiques in situ (1713-1768) Elles comprennent les sites terrestres et sousmarins à l'intérieur et au-delà de la ville reconstruite, y compris les sites sous-marins dans l'enceinte et au-delà du port. Les sites terrestres comprennent les vestiges des ouvrages militaires et civils de la ville et à l'extérieur. Les sites sous-marins sont constitués essentiellement d'épaves. Valeur historique
Valeur patrimoniale La valeur patrimoniale, quoique importante, ne se rattache pas à l'objectif de commémoration.
Objectifs (Les objectifs d'intégrité ne se rapportent qu'à la valeur historique et non à la valeur patrimoniale.) Les menaces pesant sur les vestiges archéologiques terrestres et sous-marins in situ sont atténuées et les ressources sauvegardées quand :
c) Collection archéologique (1713-1768) La collection d'artefacts de Louisbourg est une capsule historique du xviiie siècle, un dossier d'archives d'un milieu historique d'importance majeure au xviiie siècle. Environ 98 p. 100 des objets de la collection de cinq millions d'artefacts proviennent de la période évoquée et comprennent des objets en céramique, en verre et en métal, des matériaux de construction et divers petits objets de fouille. Valeur historique Les collections ont une valeur historique :
Objectifs Les collections archéologiques demeurent intactes et ne sont pas menacées quand :
d) Collections muséales (objets de 1713 à 1768) Environ la moitié des articles des collections McLennan et Almon proviennent de la période évoquée. Parmi les objets, mentionnons une armoire, un tableau et quelques découvertes au sol. Valeur historique Les objets de niveau 1 des collections muséales ont une valeur historique :
Objectifs Les objets de niveau 1 des collections muséales demeurent intacts et ne sont pas menacés quand :
e) Paysages (1713-1768) Le paysage du lieu historique national renferme de nombreuses ressources culturelles provenant de la période évoquée. L'ensemble du paysage peut être subdivisé de façon pratique en paysages culturels distincts. Dans la présente partie, nous décrivons les paysages culturels de la période évoquée. Il convient de signaler que les constructions, les vestiges archéologiques et les ressources de niveau 1 qui peuvent se déplacer et dont il est question ont été recensés au cours d'une période antérieure. Nous nous concentrons ici sur la mise en évidence de ressources culturelles clés et d'éléments épargnés du paysage. Champs de bataille Les ouvrages de la guerre de siège, les campements et les ouvrages défensifs de la période de 1713 à 1768 qui sont parvenus jusqu'à nous sont considérés comme l'ensemble le plus important au monde de vestiges d'un champ de bataille du xviiie siècle, et constituent une ressource unique d'une valeur inestimable qu'il convient de protéger. Des centaines d'ouvrages de fortifications ont été construits au cours des deux sièges, dont les redoutes, les fortifications en terre, les campements, les redans, les batteries d'artillerie et les blockhaus. Les campements fournissaient le logement, ainsi que des installations d'entreposage et médicales pour des milliers d'hommes et des centaines de femmes. Les perspectives constituent des éléments importants de ces paysages de même que les vestiges des ouvrages de la guerre de siège, des campements et des ouvrages défensifs. Ces ouvrages sont la plupart du temps enfouis et, dans certains cas, ont été envahis par la forêt, mais de nombreux murs et des fondations sont toujours visibles. La construction de ces ouvrages au xviiie siècle a provoqué, dans certains cas, de véritables bouleversements du paysage naturel, étant donné qu'ils étaient façonnés pour répondre à des besoins stratégiques. Les ressources culturelles définissent parfois le caractère des paysages. Les exemples les plus évidents en sont la colline Lime Kiln et la colline Justice, à l'extérieur des murs de la ville fortifiée. Les paysages des sièges comprennent également un certain nombre de caractéristiques naturelles qui sont demeurées en grande partie inchangées depuis la période évoquée, comme le ruisseau Freshwater et le point de vue Wolfe. Parties non reconstruites de la ville, la côte nord, le Fauxbourg, le secteur du phare, la pointe Rochefort, l'arrière-pays Ces paysages s'étendaient au-delà de la ville fortifiée de Louisbourg dans plusieurs directions. Dans une direction, ils s'étendaient jusqu'à la pointe Rochefort. Ils entouraient également le port jusqu'au phare et sur la terre ferme dans l'arrière-pays. La plupart de l'activité domestique de la ville s'y déroulait. Le Fauxbourg et la côte nord étaient des zones extra-muros particulièrement importantes de Louisbourg. Le Fauxbourg, situé sur le littoral immédiatement à l'extérieur de la porte Dauphine, fut détruit lors du siège de 1745, reconstruit lorsque les Français reprirent possession de Louisbourg en 1748, et détruit de nouveau lors du siège de 1758. Ces éléments des paysages de la période de 1713 à 1768 qui ont survécu jusqu'à nos jours constituent des ressources de niveau 1. Dans le cas des parties non reconstruites de la ville fortifiée, on compte parmi les vestiges de paysages de vastes parties visibles des fondations ainsi que les murs des ouvrages construits au cours de la période évoquée. Ces secteurs renferment également des vestiges de la destruction de Louisbourg en 1760. Les ruines de la ville fortifiée définissent le paysage, survivance de la période évoquée. Le paysage de Big Lorraine, à l'extrémité est du lieu, est un autre paysage constituant un vestige de la période évoquée. Big Lorraine était un village de pêcheurs français, sans doute le seul site pratiquement intact d'une collectivité satellite de la période de 1713 à 1768. La pointe du Phare est un paysage pratiquement intact de la période évoquée. Cimetières, routes et sentiers Ces paysages renvoient à des fonctions particulières (sépultures et voies de transport) qui ont commencé au cours de la période évoquée et se sont poursuivies au-delà, dans certains cas jusqu'à aujourd'hui. Le lieu compte onze cimetières et diverses sépultures à huit autres endroits. Huit des onze cimetières renferment des sépultures datant de la période de 1713 à 1768 et, par conséquent, sont liés à l'objectif de commémoration. Le cimetière de la pointe Rochefort est le plus grand de tous. Il abritait au moins plusieurs centaines de sépultures, voire un millier. Certaines routes menant à Louisbourg, comme le vieux chemin français - la route qui mène au lac Grand et à la rivière Mira - ont été aménagées sous le régime français et, par conséquent, se rattachent directement à l'objectif de commémoration. Mentionnons également l'ancienne route 22, qui suit le tracé de la route construite par les Français au xviiie siècle. Des tronçons de la route de l'anse Kennington remontent au siège de 1745. Les éléments de ces routes datant de 1713 à 1768 sont des ressources culturelles de niveau 1. Valeur historique La valeur historique des paysages de Louisbourg réside dans la survivance de qualités physiques et dans leur association avec la ville fortifiée, telle qu'elle se présentait entre 1713 et 1768. Il s'agit des éléments suivants :
Objectifs Les paysages sont sauvegardés dans les cas suivants :
PARTIE DEUX Les messages sur l'importance historique nationale du lieu doivent être communiqués avec efficacité au public. Le deuxième élément de l'intégrité commémorative se rapporte à la mise en valeur. L'énoncé des objectifs de commémoration pour Louisbourg saisit les messages traduisant l'importance nationale du lieu. Les messages de niveau 1 se rapportent directement à l'énoncé des objectifs de commémoration et, par conséquent, à l'importance nationale du lieu. Les messages de niveau 1 qui devraient être transmis au public sont les suivants :
Voici les éléments de base nécessaires à la compréhension du message :
Afin de bien comprendre l'importance nationale du lieu, il faut saisir l'importance sous-jacente des messages ci-dessous : Le port fortifié
:
Depuis
sa fondation par les Français en
1713 jusqu'au
retrait des dernières troupes britanniques en
1768,
Louisbourg joua un rôle de premier plan
dans la lutte anglo-française pour le pouvoir en Amérique du Nord. En
1745,
une armée de Nouvelle-Angleterre, appuyée par des vaisseaux de la marine britannique, s'empara
de Louisbourg après un siège de
46 jours. La France reprit possession de la colonie en 1748
aux termes du traité d'Aix-la-Chapelle, mais dut céder de nouveau devant la Grande-Bretagne en
1758.
Cet échec ouvrit la voie à la conquête britannique du reste de la Nouvelle-France. La capitale
:
En tant
que capitale de la colonie de l'île Royale, Louisbourg abritait une société coloniale cosmopolite, relativement
raffinée, ayant à sa tête de hauts responsables
chargés de l'administration des pêches, du commerce, des relations avec les
alliés autochtones des Français et de la garnison française qui y était stationnée. Même
si Louisbourg faisait partie de la Nouvelle-France, l'organisation sociale de la ville était
différente de celle des collectivités françaises le long du Saint-Laurent. Le régime seigneurial
n'y était pas en vigueur, la traite des fourrures y était négligeable, le pouvoir institutionnel
de l'Église était minime et de nombreuses personnes d'autres nationalités
vivaient et travaillaient côte à côte avec la majorité française. Le centre de pêche et l'entrepôt
commercial :
La pêche
de la morue dans l'Atlantique Nord rapportait beaucoup plus à la France que la traite des fourrures de l'intérieur
de l'Amérique du Nord. C'est grâce
à la pêche de la morue, sur laquelle reposait son économie, que Louisbourg connut une
croissance rapide et finit par devenir un important centre commercial, attirant dans
son port des navires en provenance de France, des Antilles, du Canada, de la
Nouvelle-Angleterre et de l'Acadie. Objectifs L'importance historique nationale du lieu est communiquée au public quand :
PARTIE TROIS La valeur patrimoniale du lieu est respectée dans toutes les décisions et interventions ayant une incidence sur le lieu. Bien que la principale valeur du lieu historique national du Canada de la Forteresse-de-Louisbourg réside dans l'objectif de commémoration et dans les ressources qui reflètent cet objectif, le lieu comprend également d'importantes ressources culturelles de niveau 2 et d'autres ressources qui ne font qu'ajouter à sa valeur. Ressources de niveau 2 et valeur historique Le bâtiment du musée et la maison du gardien Ces bâtiments sont classés édifices du patrimoine par le Bureau d'examen des édifices fédéraux du patrimoine. Ils ont une valeur historique dans la mesure où :
L'intégrité commémorative de ces bâtiments est respectée quand :
Les collections muséales Environ 40 p. 100 des objets des collections muséales comprennent des objets de l'époque évoquée qui n'appartiennent pas spécifiquement au lieu, des pièces originales de la fin du xviiie ou du xixe siècle, ou des copies du xixe siècle. Il s'agit, entre autres, de tableaux, de tapisseries et de meubles. Ces objets remontent au xviiie siècle ou s'inscrivent dans les traditions de l'époque. Ils ont une valeur historique pour les raisons suivantes :
L'intégrité commémorative des collections est respectée quand :
La collection archéologique Environ 2 p. 100 de l'ensemble de la collection provient de la collectivité qui s'est installée sur les ruines de l'ancienne ville de Louisbourg après 1768. La collection comprend des articles de table, de la verrerie, de la céramique et de la quincaillerie. Ces objets ont une valeur historique :
L'intégrité commémorative des collections est respectée quand :
Les vestiges archéologiques in situ Ces vestiges comprennent les vestiges archéologiques du xixe et du xxe siècle comme la « vieille ville », le site Marconi, les fermes, les installations de la Première et de la Seconde Guerre mondiale. Ils ont une valeur historique :
L'intégrité commémorative de ces vestiges archéologiques est assurée quand :
Le phare Il s'agit d'un bâtiment classé édifice du patrimoine par le Bureau d'examen des édifices fédéraux du patrimoine, et administré par le ministère des Pêches et des Océans. Le phare revêt une valeur historique dans la mesure où :
L'intégrité commémorative de la ressource est assurée quand :
Les paysages Louisbourg compte un certain nombre de paysages culturels des xixe et xxe siècles de niveau 2, comme la pointe Rochefort et l'anse Kennington. Ils revêtent une valeur historique dans la mesure où :
L'intégrité commémorative de ces paysages est respectée quand :
Les monuments Les monuments et les plaques, comme le monument commémoratif installé par la Society of Colonial Wars en 1895, ont de la valeur pour les raisons suivantes :
L'intégrité commémorative des monuments est respectée quand :
Les cimetières (après 1768) On compte trois cimetières remontant à cette période. Ils ont une valeur historique dans la mesure où :
L'intégrité commémorative des cimetières est respectée quand :
Messages de niveau 2 Les messages de niveau 2 expliquent la valeur patrimoniale qui se rattache au lieu historique national du Canada de la Forteresse-de-Louisbourg. Ils sont d'une importance secondaire et ne sont pas liés à l'objectif de commémoration du lieu. Ils portent sur :
Ces messages sont communiqués efficacement quand :
Valeur des autres ressources Les ressources naturelles Elles ont de la valeur pour les raisons suivantes :
La collection de reproductions d'objets historiques La collection revêt de la valeur pour les raisons suivantes :
La bibliothèque et les archives Cette composante a de la valeur pour les raisons suivantes :
La ville reconstruite La ville reconstruite a de la valeur pour les raisons suivantes :
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