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Researching the Fortress of Louisbourg National Historic Site of Canada
  Recherche sur la Forteresse-de-Louisbourg Lieu historique national du Canada

LE COSTUME CIVIL A LOUISBOURG: 1713 - 1758
LE COSTUME DES ENFANTS

BY

MONIQUE LA GRENADE

OCTOBRE 1973

Report H F 16B

Forteresse-de-Louisbourg

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II. LA COIFFURE

Les gens du XVIIIème siècle ont presque toujours la tête couverte. Ils dorment avec des bonnets de nuit, et le jour, ils se coiffent, même s'ils restent dans la maison. Les hommes portent des bonnets de coton, de laine, ou de toile,[53] ainsi que des chapeaux de feutre. [54] Quant aux femmes, c'est la coiffe, montée sur un bonnet, qui garnit leurs cheveux.[55] Les coiffures des dames sont très fantaisistes, car il s'y trouve quantité de modèles plus simples les uns que les autres, et une grande variété de tissus, allant de la toile commune, jusqu'aux dentelles les plus fines.

Les enfants, pour leur part, ont aussi leurs coiffures. A l'âge où ils sont vêtus en petits adultes, ils sont évidemment coiffés comme les "grands." Mais plus jeunes, ou leur fabrique des coiffures spécialement pour eux.

A. COIFFURES POUR JEUNES ENFANTS DES DEUX SEXES

1. Béguin

Dès les premiers jours, on coiffe les nouveaux-nés du béguin. Les jeunes enfants en portent jusqu'à l'âge de trois ou quatre ans.[56] "Les béguins du second, du troisième et du quatrième âge sont semblables (à celui du premier âge), mais graduellement plus grands."[57] Le béguin, qui se porte sous le bonnet, couvre entièrement la tête de l'enfant. I1 est fait de toile, et la lisière qui borde le devant, peut être garnie d'une bande de mousseline plissée. Cette lisière épouse parfaitement les contours du visage. "On attache en-bas d'un côté une petite bande de toile qu'on fait passer sous le menton de l'enfant, et qu'on arrête de l'autre côté avec une épingle."[58] Le béguin peut aussi s'attacher avec deux rubans noués sous le menton. [59]

Nous n'avons pas de détails sur ceux qu'il y avait à Louisbourg, mais il est certain que les enfants en portaient, car il y avait "trois Beguins d'enfant" chez un marchand de la place [60]

2. Bonnet

Le bonnet est aussi une coiffure que l'enfant porte de la naissance jusqu'à trois ans. I1 peut être fait en laine, en toile ou en mousseline, [61] et il ressemble beaucoup au béguin. Seul, le devant est différent: au lieu de mousseline plissée, il est bordé d'une bande de tissu plus large, garnie de dentelle. [62]

Parmi les bonnets d'enfants cités dans des documents de la vallée du Saint-Laurent, on mentionne des bonnets de nuit. [63] Cette précision n'existe pas dans la documentation de Louisbourg, où nous n'avons retracé que la mention d'un "petit Bonnet d'enfant." [64]

3. Toquet

Il existe une troisième coiffure pour enfant: le toquet. Celui-ci ne semble pas avoir de modèle spécifique. C'est plutôt le matériel dont il est fait qui le caractérise, matériel plus luxueux que la simple toile. En effet, ce "petit bonnet d'enfant...est fait de taffetas, d'étoffe de soie, de toile garnie de dentelles." [65] Certains enfants en portaient à Louisbourg, puisqu'on y vend "un petit Toquet" en 1756. [66]

4. Têtière Ou Têture

L'expression "têture" mentionnée dans la documentation de Louisbourg ne se retrouve nulle part ailleurs. Le terme qui s'en rapproche le plus est "têtière", et tout porte à croire que le mot a été déformé, ce qui arrive fréquemment dans les manuscrits de l'époque. C'est d'autant plus plausible que, dans les deux cas, le terme fait explicitement allusion à une coiffure d'enfant. D'abord, on précise que c'est quatre "têtures d'enfant" que possédait un marchand de Louisbourg. [67] Par ailleurs, la "têtière"fait partie de la layette. [68] Contrairement aux autres coiffures citées plus haut, celle-ci sert exclusivement pour les nouveaux-nés, puisqu'on leur enlève, avant qu'ils n'atteignent l'âge d'un mois. La "têtière" a vaguement la forme d'un capuchon assez ample, qui couvre la tête et le cou, et descend plus bas que les épaules. [69] C'est une "sorte de voile de toile qui tient la tête de l'enfant nouveau-né, et que cet enfant porte jusqu'à ce qu'il puisse un peu soutenir sa tête." [70]

B. COIFFES POUR LES FILLFS

Les fillettes de Louisbourg portent des coiffes, car, en 1756, on vend "Neuf coiffes a petite fine" chez marchand. [71] C'est là une autre pièce de leur habillement qui les fait ressembler à leurs mères. Les coiffes se montent sur des bonnets et se font dans une grande variété de modèles et de tissus, dont on retrouve tous les détails dans la section concernant la "coiffure féminine." [72]

C. CHAPEAUX POUR LES GARCONS

Les garçons ont également l'air de petits homes avec leurs chapeaux. On peut les voir portant le "tricorne des hommes" ou le "bonnet de coton" sur les illustrations de scènes de l'époque. [73] A l'exemple des adultes, c'est encore le milieu social qui détermine la valeur de leurs vêtements. Le bonnet était sans doute la coiffure la plus commune. Mais certains parents achetaient aussi des chapeaux de feutre pour leurs enfants. Ainsi, un ingénieur de Louisbourg avait commandé "un chapeau Cordebec pour M. son fils", qu'il avait payé 12 livres, en 1738. [74] "Cordebec" signifie ici Caudebec, petite ville de Normandie, qui fut la première où l'on fabriqua "les chapeaux de Caudebec...faits de laine d'agnelins, de ploc, ou duvet d'autruche, ou de poil de chameau." [75]

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