Search Website Design and Content © by Eric Krause, Krause House Info-Research Solutions (© 1996)
      All Images © Parks Canada Except Where Noted Otherwise
Report/Rapport © Parks Canada / Parcs Canada  --- Report Assembly/Rapport de l'assemblée © Krause House Info-Research Solutions

Researching the Fortress of Louisbourg National Historic Site of Canada
  Recherche sur la Forteresse-de-Louisbourg Lieu historique national du Canada

Return/retour

LA GLACIERE DE L'ILOT 17

PAR

H. P. THIBAULT

Sous la direction de Pierre BUREAU 

OCTOBER, 1968

(Fortress of Louisbourg Report H D 12)


NOTE:
Presently, the illustrations, graphs and endnotes are not included here.
For these, please consult the original report in the archives of the
Fortress of Louisbourg

(Fortress of Louisbourg Report Number H D 12)

AVANT-PROPOS

Nous remercions tous ceux qui ont collaboré à la préparation de ce rapport. Mentionnons tout spécialement Nicole DURAND pour la correction du texte, Linda HOAD pour la compilation des documents, Pierre BUREAU pour la supervision, Roger BISHOP, dessinateur, et William WESTBURY, archéologue.

Plusieurs lacunes subsistent et nous en sommes pleinement conscient; elles doivent être impliquées à la carence de documentation appropriée et â l'absence d'un rapport archéologique des fouilles effectuées. Nous avons donc dû puiser dans des sources relatives à la construction de glacières de Metz à la même époque, des traités d'architecture, des encyclopédies, etc.

Nous espérons malgré cela que ce rapport procurera suffisamment d'informations pour permettre la reconstruction de cette glacière.


INTRODUCTION

Les glacières avaient pour but la conservation de glace durant l'été; on y emmagasinait aussi des denrées périssables. [16a]

Celle de l'îlot 17 se situe au pied du glacis de la branche gauche du chemin couvert du château Saint-Louis. Cet emplacement forme le prolongement sud du lot C de Pilot 17, borné à l'est par le lot B, selon la terminologie d'un plan de 1734 (734-5).

Toute la partie sud de cet îlot fut occupée antérieurement par les anciennes casernes démolies entre 1720 et 1723 (Bernard POTHIER. Preliminairy Study on Block 2 and 17. p. 1). En 1723, le lot C, originellement de même dimension que les lots A et B, fut concédé à D'AILLEBOUT [1]. Mais il fut remis au Domaine du Roi, puisqu'on érigea la glacière sur la moitié sud et que le 21 juin 1730, on reconcéda la moitié nord au sieur DUHAGET, lieutenant de compagnie.


PREMIERE PARTIE

CHRONOLOGIE

A. CONSTRUCTION

La construction de la glaciêre de l'îlot 17 débuta vraisemblablement en 1725 et, exception faite pour la porte saillante, elle aurait été terminée la même année. Deux plans tracés en 1725 (725-3 et 725-3a) révêlent en effet la présence d'un nouveau petit bâtiment à l'endroit approximatif oû nos archéologues ont déterré les vestiges de la glaciêre.

Sur ces plans, le bâtiment porte un toit carré à pignon ayant un côté en croupe; ce qui soulêve un problème, car sur tous les plans postérieurs à. 1730 où elle apparaît, la glacière est couverte d'un toit à pignon de six (740-3) ou de sept (ND-57) côtés.

L'explication nous semble être la suivante: la glaciêre aurait d'abord été recouverte d'un toit provisoire, selon une pratique courante à cette époque à Louisbourg. (Voir section "toit provisoire" du toisé de 1727). Elle n'auràit reçu que plus tard un toit permanent. à six ou sept côtés, ainsi qu'il apparait pour la première fois sur un plan de 1730 (730-2).

Cette hypothèse est renforcée par le fait que le toisé de 1727 n'indique rien du toit de la glacière alors que celui de 1731 contient plusieurs passages qui s'y rapportent spécifiquement.

B. MODIFICATIONS

De 1730 à 1745, nous n'avons aucun indice de modification notable. La glacière semble n'avoir nécessité que l'entretien d'usage normal: en 1736, on fournit 20 pelles de bois à 16# chacune et on répare les traines pour y porter la glace nécessaire [5].

Cependant, lors du siège de 1745, elle semble subir des dommages considérables. Plusieurs plans de 1746 (746-3, 746-4 et 746-6) ne montrent que la maçonnerie, ce qui porte à croire que le toit était alors partiellement ou totalement détruit.

Nous n'avons pas d'informations quant à son utilisation durant la première occupation de Louisbourg, mais les remarques des administrateurs français après le retour de 1749 indiquent qu'elle a probablement été abandonnée durant cette période. Dès 1751, on se plaint que la glacière périclite et que le climat s'oppose à son rétablissement [6]. Deux ans plus tard, FRANQUET suggère de la remettre en bon état [7]. I1 semble que ce conseil ait été suivi et qu'on ait refait la couverture, de forme conique cette fois-ci.(766-1).

En 1756, le sieur DUHAGET fut accusé d'avoir empiété de 3 ou 4 pieds sur le terrain de la glacière. PRÉVOST suggère alors de revenir aux termes de l'arrêt de 1735 et de reprendre le terrain spolié car l'espace commençait à manquer pour les besoins du roi [8].

Fïnalement pendant le second siège, on mentionne le blindage "d'une glacière et d'un des fours à chaux de la porte Maurepas" [9 et 10] pour y recevoir les poudres des casemates du flanc droit du bastion du roi. Mais le texte est ambigû et nous ignorons s'il s'agit de la glacière de l'îlot 17, même si nous n'avons pas trouvé d'indice sur l'existe nce d'une autre glacière à Louisbourg.

L'historique de la glacière de l'îlot 17 se résume à bien peu de choses: nous croyons qu'elle fut érigée vers 1725 et parachevée avant 1730; elle fut détruite partiellement en 1745 et ce n'est qu'après 1753 qu'on lui refit un toit de forme conique.

C . UTILISATION

L'emploi général des glacières est relativement simple. Pour la remplir, il fallait choisir un jour froid et sec de l'hiver. On recouvrait au fur et à mesure le fond et les parois de paille pour éviter tout contact de la glace avec la maçonnerie.

On l'emplissait alors de minces couches de glace tappée que l'on arrosait de temps à autres pour ne former finalement qu'une seule masse compacte, exempte de tout vide. A défaut de glace, on utilisait de la neige qu'on formait en boules; on l'entassait de la méme façon.

A Louisbourg, le seul document que nous possédons précise l'emploi de glace; mais cela a pu varier selon les hivers.

Enfin, on recouvrait le dessus de paille que l'on tassait avec des planches assujetties de grosses pierres. (14, 16 et 17]

Afin de conserve la glace jusqu'à la fin de l'été, on limitait les heures d'ouverture à avant l'aube et après le crépuscule. Plus encore, on recommandait strictement de ne pas ouvrir la seconde porte avant d'avoir fermé la première et vice versa en sortant, pour ne pas mettre l'intérieur de la glacière en contact direct avec l'air de l'extérieur. [14b et 17c]

Lorsqu'on se servait de glace, il fallait aussi prendre soin d'enlever tous les éclats qui pouvaient s'en détacher (14a].

Les glacières servaient également à entreposer des vivres; on a même considéré à un moment celle de l'îlot 17 comme un simple magasin de vivres (745-24). Nous n'avons aucun détail au sujet de ces denrées, sinon qu'il s'agissait de denrées périssables.


DEUXIEME PARTIE

DESCRIPTION

A . VUE D'ENSEMBLE

En 1745, la glacière de l'îlot 17 avait l'aspect suivant:

1. Sous terre:

2. En surface:

B. GLACIÈRE

Le toisé de 1731 nous fournit les données suivantes pour le corps principal de la glacière [3a]:

[125]  "Maçonnerie Brutte au prix de 140# la toise cube ....
     

[130] 

Glacière
         [to. pi. po.]
Circonferce moyenne ............................ 7 -  3 -  0
[toi. cu.]
haut  ............................ 2 -  4 -  0   7 - 4 - 8 - 0
epaiss ............................ 0 -  2 -  4"

Ces mesures incluent le puits perdu, le plancher du fond, le grand puits, l'empattement et le mur extérieur, dont un seul plan (ND-88) nous offre plus de détails.

Le corps principal renfermait aussi des éléments de bois, soit le grillage du  fond et la plateforme.

Le puits perdu creusé au fond de la glacière était un drain qui permettait l'écoulement des eaux de fonte par son fond ouvert.

Celui de la glacière de l'îlot 17 est moms profond que ceux des glacières en général. Deux raisons peuvent expliquer ce fait: le sommet d'un tel puits devait être supérieur au niveau des plus hautes eaux souterraines [17a]; notre glacière fut construite sur une élévation de terrain, ce qui évitait l'accumulation des eaux et ne nécessitait qu'un puits peu profond. Deuxièmement, le fond du puits perdu est appuyé sur le roc solide, ce qui rendait difficile un puits plus profond.

Sa forme générale est celle d'un cylindre plus ou moins régulier.

Pour appuyer le grillage, on s'arrangeait de sorte que le diamètre du puits perdu soit plus petit que celui de la base du grand puits, ce qui formait un anneau plus ou moms large.

On recouvrait aussi généralement cette surface de maçonnerie [12b, 13s, 14a et 15].

Les dimensions que donne le toisé de 1731 au chapitre de la maçonnerie ne correspondent guère à celles que fournissent les données archéologiques qui sont approximativement:

La seule explication plausible à la différence de hauteur est que le toisé de 1731 inclut le mur extérieur et son empattement dont nous reparlerons.

Autre différence notable: le toisé de 1731 indique 2 pieds 4 pouces comme épaisseur de la maçonnerie. C'est un point qui nécessite des recherches archéologiques plus approfondies, car les données actuelles ne concordent pas non plus avec l'épaisseur habituelle des murs de maçonnerie érigés à Louisbourg et qui avaient de 2 pieds à 2 1/2 pieds d'épaisseur.

I1 est fort possible que l'épaisseur actuelle, prise au sommet de la maçonnerie du grand puits, soit celle de l'empattement du mur extérieur et non celle du mur du grand puits.

Cette hypothèse est confirmée par le plan ND-88 qui indique un empattement continu sous le mur extérieur et sous celui de la porto saillante.

Plusieurs points nous révèlent l'existence d'un mur extérieur de maçonnerie pour la glacière de l'îlot 17: 

1o  la différence entre la hauteur actuelle de la maçonnerie (10 pi. 6 po. angl.) et celle du toisé de 1731 (16 pieds, soit +/- 17.056 pi. angl.): différence de +/- 6.556 pi. angl.;

2o l'existence d'un mur de maçonnerie encadrant la porte saillante (8 pieds, soit +/- 8.528 pi. angl.)

3o la correspondance entre ces deux mesures, si l'on ajoute à la première l'épaisseur de l'empattement de 2 pieds à 2 1/2 pieds comprise dans la seconde (2.132 à 2.665 pi. angl.): soit +/- 8.688 pi. angl. pour le mur extérieur du grand puits, et +/- 8.528 pi. angl. pour celui de la porte saillante;

4o une vue de 1745 (745-19), quoiqu'embrouillée, indique une structure verticale sous le toit et au-dessus du sol;

5o une vue de 1758 (758-9) indique clairement un mur de pierres de taille que nous avons déjà mentionné;

6o une coupe en plan non-datée (ND-88) montre deux bordures au grand puits prolongées sur la porte saillante, soit une pour l'empattement et l'autre pour le mur.

Le mur extérieur aurait donc eu 2 pieds 4 pouces d'épaisseur et une hauteur d'environ 6 pieds.

L'archéologie nous a prouvé l'existence d'un grillage de bois fait de pièces parallèles, tandis que la coupe en plan non-datée (ND-88) indique une grille de six pièces perpendiculaires. Les deux formes peuvent avoir existé à des époques différentes: l'eau et l'humidité a dû nécessiter un changement fréquent de ce grillage.

Un document concernant la construction d'une glacière à Metz fournit plus de détails sur un grillage semblable, en "bois de Chène de 11 quartiers de six pouces de grosseur, Eloignés les uns les autres d'une distance Egale, arrêtés par les bouts dans le mur circulaire dudt puit" [12a].

On recouvrait parfois ce grillage d'un plancher de bois pour éviter que la glace ne tombe dans le puits perdu, plancher que lion trouait pour permettre l'écoulement de l'eau de fonte [11a].

Le seul document relatif à la plate-forme du rez-de-chaussée s'applique à la construction de glacières en général [11a].

Celle-ci prenait appui sur la partie intérieure de l'empattement et pouvait avoir une trappe pour donner accès au grand puits [14a].

C. TOIT

Nous avons indiqué dans la chronologie nos conclusions à ce sujet: un toit à pignon de six ou sept côtés, surmonté d'un chapeau et d' un élément décoratif .

Le toisé de 1731 procure les dimensions générales au chapitre du bardeau (3b):

                     [141] "COUVERTURE de bardeaux du prix de 10# la toise quarrée

Couverture de la glacière

[to. pi. po.]
Circonférence ..................  10 - 3 - 6     [toi. cu.]
    14 - 0 - 8 - 0
hauteur réduite .................    1 - 2 - 0"

Un plan de 1739 (739-1) offre aussi un beau détail du toit tel qu'il a dû être en 1745.

Toisé de 1731 [3b]:

                                               

[132]  "CHARPENTE de bois de pin au prix de 45s la solive .........
[135] Comble de la glacière   
[to. pi, po.]
      L. E. de sablières  10 - 0 - 0

   [po. po.]

       grosseur      4 - 8
Chevronnage et poinçon 26 - 0 - 0
      4 - 4"

 Ces données excluent la porte saillante: on ne fait mention que du "comble" de la glacière et la longueur totale des sablières n'est que de 60 pieds, tandis que la circonférence du toit est de 63 pieds 6 pouces.

On obtient donc 6 sablières de 10 pieds chacune et de 4 pouces par 8 pouces (ce qui donnerait un toit à 7 côtés si on admet l'absence de sablière au-dessus de l'entrée), un poinçon et un nombre indéterminé de chevrons de 4 pouces par 4 pouces.

Plusieurs autres éléments ont dû aussi faire partie de la charpente, tels les arbalétriers, les contre-fiches, les jambettes, etc.

En tenant compte de proportions différentes, les plans dune glacière de Metz [13q, 13r et 13s] représentent assez bien la charpente du toit de la glacière.

La couverture de bardeau citée à la page précédante ne semble soulever aucune difficulté, sinon que la différence de 3 pieds 6 pouces d'avec la circonférence de la maçonnerie est attribuable au fait que le toit recouvrait l'extérieur de cette maçonnerie.

Un chapeau coiffant le sommet du toit est indiqué sur une vue de 1766 (766-1) et de façon imprécise sur celle de 1745 (745-19), tandis que celle de 1758 (758-9) l'omet.

Le seul autre endroit où on en fait, mention est lors de la construction de glacières à Metz en 1733 où l'on dit qu' "au haut de laquelle [couverture] y sera fait un chapeau de planches de sapin de figure ron [sic] garnis de quatre cercles de fer cloués soigneusement." [12a] Ailleurs, on précise que ce chapeau sera de "figure conique" [13a]

Le même chapeau "de bois de sapin garni de trois cercles de fer" est estimé à 10# [13e et 13f ].

C'était un élément de finition qui servait à protéger le sommet du poinçon, lequel risquait de pourrir rapidement s'il était mal couvert.

Dans le cas de la glacière de l'îlot 17, nous ignorons de quel matériau il était compos é.

Deux vues de la glacière (758-4 et 766-1.) représentent un élément décoratif surmontant le chapeau. Nous ignorons s'il était en place en 1745 et s'il s'agissait d'une fleur de lys ou d'une autre figure. 

D. PORTE SAITLANTE  (ou galerie, ou vestibule)

Une des règles strictes de la construction de glacières était l'orientation de la porte saillante vers le nord (12a, 13a, 14a, 16b et 17b]..

Cette règle fut respectée pour la glacière de l'îlot 17, mais avec la différence que la porte saillante n'était par perpendiculaire au grand puits, ce qui a produit des variantes dans les plans: certains n'ont retenu que la position de la porte extérieure située au nord, et d'autres, que celle de la porte intérieure située au nord-nord-est. Aucun plan ne fait ressortir cette anomalie.

Comme pour le corps principal de la glacière, nous croyons que l'épaisseur actuelle prise au sommet de la maçonnerie de la porte saillante, ou de ce qui en reste, est l'épaisseur de l'empattement et non celle du mur même.

Cet empattement devrait avoir envirori 2 pieds de haut.

Toisé de 1731 [3a]:

                        

 [125]  "Maçonnerie Brutte au prix de 140# la toise cube ................
[130] Porte saillante de la glacière
[to. pi. po.]
      Longueur ensble des côtes 2 - 1 - 0

   

[toi. cu.]
      haut......................................  1 - 2 - 0 0 - 5 - 9 - 4
      epaisseur ........................... 0 - 2 - 0"

Le toisé inclut empattement et mur; on aurait donc un mur d'environ 6 pieds de haut, mais épais de 4 pouces de moins que celui de la glacière.

Le toisé de 1731 [3b] et la majorité des plans (731-3, 735-1, 741-2, 744-5, 745-11, ND-57 et ND-69) indiquent clairement un toit à 14 pignon de deux côtés, appuyé sur le toit de la glacière.

Quant à la charpente, le toisé de 1731 n'en fait aucune mention à ce chapitre. Nous n'avons donc aucune information s'y rapportant .

Toisé de 1731 [3b]:

 [141]  "COUVERTURE de bardeaux du prix de 10# la toise quarrée
Couverture de la glacière .........................
[to. pi. po.]
sur la porte long 1 - 2 - 8 [toi. car.]
1- 3 - 1 - 9
larg 1 - 0 - 4
autre partie lor

1 - 3 - 8

       0 - 3 - 2 - 8
haut redte 0 - 2 - 0"

La différence de longueur des deux côtés s'explique par le fait que les murs étaient obliques et non perpendiculaires à la glacière, comme nous l'avons remarqué.

Mais la différence de largeur pose une difficulté: tous les plans mentionnés indiquent deux côtés de largeur identique. Il semble que le terme "redte" appliqué au second côté signifie qu'on a déduit une portion du toit, probablement celle de la glacière sectionnée par le toit de la porte saillante, évitant ainsi de calculer une partie non-recouverte. C'est une pratique courante à l'époque (cf. Bardet de VILLENEUVE. Traité de la géométrie pratique à l'usage des officiers. La Haye, Jean van Duren, 1740).

Toisé de 1731 [3b]:

[138] "MENUISERIE des portes de madriers de 2 pouces du prix 
de 36# la toise quarrée. 

Portes brisées des casernes de soldats, du pavillon 
joignant des souterrains, prisons et glacières
                                                [to. pi. po.]
         
longueur d'une porte            0 - 3 - 0
          hauteur                                  1 - 0 - 0

MENUISERIE des portes et contrevents de planches d'un 
pouce du prix de 30# la toise quarrée.

Portes dedans les casernes, pavillon gauche et glacière 
  
longueur d'une porte                0 - 3 - 0 
largeur                                       1 - 0 - 0"

I1 est difficile de déterminer laquelle de ces deux portes fut à l'intérieur ou à l'extérieur.

Toutefois, installée à l'intérieur, la porte brisée aurait eu l'avantage de préserver la fraîcheur de la glacière étant plus hermétique et ne laissant qu'un demi-passage si on le désirait. En effet, ce type de porte s'articule de deux façons: les deux vantaux peuvent s'ouvrir séparément, ou un vantail se doubler sur l'autre (Diderot. Encyclopédie. XIII: 134).

Quant à la porte d'entrée, elle a dû s'ouvrir vers l'extérieur pour respecter le principe du sas. Le devis de la glacière construite à Metz en 1733 nous donne une excellente description du chassis d'une telle porte (13b]:

"... deux chassis de portes de chacun 6 pi de hauteur de 3 pi de largeur et de 6 po sur 5 de grosseur, garnis d'un volant de porte de planches de sapin jointes, blanchies des deux côtés ..."

Au chapitre des ferrures, le même document poursuit:

"... gravées au double fer, barrées de deux barres et ferrées de deux gonds à repos, de deux bandes chacune longue de la largeur des volants larges de deux pouces à l'engoumière, réduites au bout à 1 po 1/2 de largeur, épaisses au collet de trois lignes, réduites au bout à deux lignes d'épaisseur, clouées chacune de six clous de bande et de trois clous rivés, deux au collet de chaque bande et un au bout et dune serrure à pène dormant."

E. ELÉMENTS DIVERS

Le terrain entourant la glacière nécessitait un aménagement spécial. 

Outre les clôtures, on devait la remblayer, creuser une rigole et l'entourer de végétation.

Plusieurs plans indiquent une clôture au nord et à l'est, divisant le terrain de la glacière des lots B et C de l'Ilot 17 (725-3, 725-3a, 731-3, 745-16, 751-27, 752-5, 757-6, 757-11, 758-28, 759-1 et ND-40).

Seulement deux plans (751-10 et 751-17), postérieurs à 1745, indiquent d'une palissade séparant la glacière du chemin couvert.

On peut donc conclure qu'en 1745, la glacière n'était clôturée qu' au nord et à l'est .

On ne fait mention d'aucun remblai autour de la glacière de l'îlot 17.

La seule référence que nous avons s'applique à celle de Metz oû l'on rapporte "... 3 toi de terres de la glacière qui n'ont été que remblayées autour des murs ..." [13n].

I1 est possible que la glacière de l'1lot 17 n'ait pas nécessité un tel remblai puisqu'elle fut érigée sur une élévation de terrain.

Les traités d'architecture recommandent le creusage d'une rigole autour des glacières pour éviter que l'eau de pluie ne s'y infiltre et ne fasse fondre la glace [16].

Pour procurer plus de fraîcheur et éviter que le soleil ne darde le toit, on recommandait d'entourer d'arbustes particulièrement les glacières voutées.

Return/retour