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Researching the
Fortress of Louisbourg National Historic Site of Canada
Recherche sur la Forteresse-de-Louisbourg Lieu historique national du Canada
ETUDE
SUR LES PROPRIÉTÉ DE LOUISBOURG
RAPPORT NO. II - LES RUES
BY
RODRIGUE LAVOIE
(Sous la direction de B. C. Bickerton)
October 6, 1965
Report H D 3
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Louisbourg
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Table des Matières
Chapitre premiers
LE PREMER LOUISBOURG
Une France épuisée par une suite interrompue de guerres plus ou moins heureuses, telle fut la situation qui lui fut faite par la politique extérieure de Louis XIV à la fin de son règne. Exprimant cet état de choses, le traité d'Utrecht de 1713 ne venait pas seulement consommer la fin de la suprématie de la France en Europe; sa conséquence la plus profonde, en ce qui concerne la France elle-même, fut de jeter les bases de l'hégémonie coloniale, maritime et commerciale de l'Angleterre. En effet, la France devait céder à sa rivale ses possessions de Terre-Neuve, de la Baie d'Hudson et de l'Acadie, et ses positions coloniales en Amérique du Nord se trouvaient dès lors dangereusement encercleées de colonies britanniques.
Devant ce danger imminent, et vu la nécessité de conserver les pêcheries du Golfe et le commerce maritime qui en résultait, on conçut le projet de créer de toutes pièces une nouvelle colonie, de la doter d'une forteresse "imprenable", d'en faire à la fois un port d'attache pour les bateaux de peche français et un rempart sûr contre l'ennemi. L'idée de Louisbourg, forteresse du Cap-Breton, était lancée.
L'évacuation de Plaisance devait fournir un premier contingent d'effectifs et constituer le noyau initial du peuplement de la colonie et de la ville que l'on voulait fonder. Des 1714, un groupe de colons en arrives Lartigue, Lasson, Bérichon, les frères La Motte, Lachaume, Delort, Milly et d'autres. Il en vient aussi d'Acadie: Destouches, Laforest, Rodrigue. Sous la direction de Costebelle, ils s'établissent dans le havre de Louisbourg et construisent leurs maisons, magasins et échafaux de pêche tout au long de la cote du port et sur la presqu'île du grand étang. Après quelques tâtonnements sur l'emplacement définitif de la forteresse, on décida de l'établir au sud de ce port.
Ces premiers établissements, on s'en doute, furent faits sans aucun plan préconçu et à peu près sans ordre. On suivit les orientations naturelles du terrain, la ligne de la côte, et chacun, pour ainsi dire, s'installa au gré de ses intérets. C'est ainsi qu'une série de bâtiments publics furent construits sur la presqu'île du grand étang selon un alignement déviant de quelque vingt degrés vers le sud par rapport à la ligne est-ouest [1]. D'autres-furent campés perpendiculairement aux premiers, jusqu'au delà de la future rue Saint-Louis, si bien que l'expansion future de la ville semblait devoir se plier à ces tout premiers alignements. Par ailleurs, d'autres constructions étaient faites dans des orientations nettement divergentes, qu'il s'agit d'édifices publics ou de propriétés privées, les magasins de vivres, le logement des ouvriers du Roi sont alignés soit du nord au sud, soit nord-est sud-ouest. Les particuliers s'installent sur le rivage, en suivant l'alignement de la côte, à la bordure des futurs l'lots le 2 et 3, de même qu'au fond de la presqu'île et le long eu rivage en allant vers la pointe de Rochefort [2]. Il se manifeste donc, dans l'établissement initial de la ville, un désorde flagrant, inhérent à l'absence de législation précise.
Cet état de choses reste courant jusqu'aux années 1720 et 1721. En 1718, la ville n'a encore pris que peu d'expansion: elle ne dépasse guère la presqu'île et la bordure immédiate de la côte. Seules quelques rares constructions débordent de ce cadre étroit: un corps de casernes est établi presque en face du futur bastion du Roi, un corps de garde est bâti dans le futur îlot 16, et un jardin est tracé dans îlot-précédent. De faite c'est sur une profondeur d'à peine trente toises, depuis la ligne de la haute marée, que s'étend le territoire aménagé à cette date [3]. Deux ans plus tard, on constate que la ville commence à prendre ses élans vers l'intérieur; mais cela reste fort timide comme tentative [4]: Mais si l'on continue à s'établir plus ou moins au hasarde et si les premiers alignements continuent à se développer, on note néanmoins l'apparition d'un certain ordre qui commence à s'établir: quelques bâtiments, sans doute récents, sont construits suivant les alignements proposés par l'ingénieur, dans l'îlot 19 notamment. Ainsi, avec lenteure certaines règles parviennent à s'appliquer.
Mais on recherce surtout les terrains contigus à la côte, les premiers habitants de Louisbourg sont des pêcheurs (ils deviendront plus tard des marchands), et ils préfèrent s'entasser sur le rivage plutôt que de s'en éloigner. Fin 1721, le Conseil note que "depuis 1716 il y a toujours eu de la difficulté entre les habitants qui veulent tous s'installer auprès grand étang. Ils ne veulent point prendre d'emplacement dans les differentes isles qui doivent former la ville parce qu'ils seroient un peu plus eloignés du port". [5]
Ainsi, le premier Louisbourg cherche à s'enfermer dans cette étroite zone qui fait la bordure de la cote et à proximité de l'étang. L'unique rue qui le constitue est une "rue de 20 pieds" [6] de large, la rue du Quay, dont le nom ne nous est connu qu'en 1721 [7]: elle suit l'alignement des édifices construits sur la presqu'île de l'étang. Bien sur, d'autres rues apparaissent sur les cartes de 1717 et 1718, mais elles ne sont encore, manifestement, que projetées et l'on ne saurait alors les inclure dans le Louisbourg de l'époque dont se distingue mal, parfois, la réalité d'avec les projects.